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Accès indirects : SAP évolue, les clubs utilisateurs prudents

Par Jacques Cheminat, publié le 11 avril 2018

SAP a présenté un nouveau modèle de licence pour les accès indirects à ses logiciels depuis des applications tierces, des bots ou des équipements IoT. Les clubs utilisateurs saluent une première étape dans une négociation sur le long terme.

C’est un sujet de grandes tensions qui commence à se dénouer. L’affaire n’est pas nouvelle, mais deux procédures judiciaires, Diageo et plus encore le brasseur AB-InBev auquel SAP réclamait une facture de 600 millions de dollars au titre des accès indirects. Ces derniers sont des licences que la firme allemande réclame pour accéder aux données de ses systèmes au travers d’applications tierces. Dans le cas de Diageo par exemple il s’agissait de 2 systèmes basés sur Salesforce. Une épée de Damoclès pour les responsables informatiques combinant un ERP SAP avec une autre application métier. Pire ce système impactait aussi le développement de projet IoT ou d’intelligence artificielle à travers les bots.

Jouant le pas de deux, SAP a entamé un dialogue avec les clubs utilisateurs pour trouver une sortie de crise. Il faut dire que les crispations sont montées à haut niveau. En France, le CIGREF était monté au créneau pour dénoncer le flou dans lequel sont plongés les DSI. Face à la fronde, la firme de Waldorf avait esquissé en mai 2017 lors de son évènement SAPPHIRE des solutions comme l’indexation des coûts de licences des processus Procure-to-Pay et Order-to-Cash sur le volume de commandes et la reconnaissance que les données de ses systèmes appartiennent aux entreprises qui les créent. Cette démarche était graduelle et vient d’être finalisée. SAP va distinguer d’un côté l’accès direct /humain (facturable à l’utilisateur) de l’accès indirect/numérique (facturable au volume de documents traités). Ce nouveau modèle de licence au volume concerne les offres ERP, mais aussi SAP S/4 HANA et S/4HANA Cloud. Dans le même temps, l’éditeur annonce une clarification entre les processus des ventes et d’audit qui jouaient parfois à des liaisons ambiguës voir dangereuses.

Le bien mais peut mieux faire de l’USF et du SUGEN

Ces évolutions sont saluées par les clubs utilisateurs comme l’USF ou au niveau international le SUGEN (SAP User Group Executive Network), mais elles constituent un simple premier pas dans la bonne direction. Pour Gianmaria Perancin, Président de l’USF, « ce nouveau modèle constitue une première réponse de SAP pour régler l’érosion significative de la confiance de ses clients ces dernières années, grâce à la transparence du modèle, à sa clarification, et à sa prédictibilité. Un bon pas en avant qui doit rapidement en appeler d’autres ».

Car il y a encore matière à discussion notamment sur la coexistence d’une approche hybride de licences fondée sur la distinction accès direct et accès indirect par des interfaces. Les utilisateurs réclament par ailleurs des outils pour évaluer l’impact de ce nouveau modèle de licence. Comme l’explique Gianmaria Perancin, « le sujet des accès indirect est loin d’être clos ».

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