Portrait de Xavier Le Bleu, un DSI artisan-stratège qui se plait dans l'urgence comme dans la stratégie à long terme.

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Xavier Le Bleu (Tunstall-Vitaris) : «C’est en codant que je suis devenu… ce que je suis»

Par François Jeanne, publié le 07 novembre 2025

De ses premiers programmes en Basic sur TO7/MO5 aux missions commando de management de transition, jusqu’à ancrer la transformation chez Tunstall-Vitaris, Xavier Le Bleu conjugue maîtrise technique et cap stratégique. Portrait d’un DSI artisan-stratège, urgentiste quand il le faut, bâtisseur sur le temps long.


Portrait de Xavier Le Bleu, DSI depuis 1998


Piqué au vif ou presque. Pour avoir été en contact avec des enfants qui montraient, contrairement à lui à cette époque, une grande aisance dans la programmation des ordinateurs comme le TO7/MO5 de Thomson dans les années 80, Xavier Le Bleu s’est pris au jeu. « J’ai trouvé un livre expliquant le langage Basic et je m’y suis mis », se rappelle-t-il aujourd’hui. Et d’en sourire : « Je n’ai donc pas eu la vocation à l’âge où on veut devenir pompier à 10 ans, mais au moins, à partir de cette période, j’ai su ce que je voulais faire. »

Une Miage obtenue en 1989, un premier séjour en entreprise et des expériences de déploiement sur le terrain d’un logiciel pour les concessions automobiles plus tard, le voici au moment de la première Guerre du Golfe à la croisée des chemins. « J’ai alors monté une SSII, me suis battu pendant deux ans, avant d’arriver à la conclusion qu’il valait mieux retourner chez mon employeur précédent. » Surtout que c’est l’époque des réseaux Novell et qu’il en met beaucoup en place : « C’était une technologie remarquable par sa fiabilité. Dommage qu’elle n’ait pas eu par la suite tout le succès mérité. »

Au tournant du siècle, il est d’abord responsable informatique dans une PME industrielle, avant de devenir DSI d’un groupe belge qui se développe en France notamment, mais aussi beaucoup à l’international. Il y restera 19 ans au total, construisant une équipe qui va compter plus de 60 personnes, et déployant les solutions sur de nombreux sites, y compris à l’étranger.

Le syndrome de la cinquantaine le rattrape et après une période sabbatique appréciée, il décide que c’est vraiment le rôle de DSI auquel il tient le plus. Ce sera d’abord au travers de missions de transition, avec à chaque fois la satisfaction d’intervenir en « urgentiste », dans des situations où le temps presse et où la tech apporte des solutions souvent pertinentes à la crise. Ses missions lui permettent aussi de prendre du recul, comme lors de cet audit qu’il réalise chez Tunstall-Vitaris, N°1 de la téléassistance senior, qui lui proposera ensuite un poste de DSI internalisé. Cette mission, achevée aujourd’hui, lui a une nouvelle fois permis de vérifier son goût pour le bel ouvrage technique, mais aussi l’intérêt de suivre les projets sur le long terme, un luxe généralement inaccessible pour le manager de transition qui repart une fois le SI relancé. Dans cet univers varié et mouvant de la tech, savoir où l’on veut aller est assurément une force.


La place de la technologie dans votre parcours ?

Essentielle, depuis le début. Je me suis toujours attaché à maîtriser la machine, les langages et les systèmes associés, c’est un sentiment grisant. Par ailleurs, lorsque l’on doit gérer des équipes IT, être passé par la technique rend le discours beaucoup plus crédible et légitime, car on connaît les difficultés.

Votre vision du rôle de DSI ?

J’y ai beaucoup réfléchi, en profitant d’un moment sabbatique il y a une dizaine d’années. Ce mélange de projets à mener, d’animation d’équipes, de stratégie et d’optimisation budgétaire, me plaît vraiment. Surtout si, comme c’est généralement le cas, la dimension technique reste omniprésente et prépondérante.

Fervent du management de transition ?

Le positionnement est intéressant pour celui qui apprécie les missions commandos, avec souvent une forte composante techno. L’autre versant, c’est que cela impose mobilité et disponibilité immédiate, même si avec le télétravail on peut aujourd’hui réduire un peu cette contrainte.

Un livre qui vous a marqué récemment ?

Cela va vous faire sourire. Je suis un grand lecteur d’ouvrages techniques. Récemment, j’en ai étudié un qui m’a permis d’apprendre à bien coder en Python pour programmer les Raspberry Pi.

Parcours de
Xavier Le Bleu

Depuis 2023 :
Auditeur (indépendant) puis DSI de Tunstall-Vitaris

2022 – 2023 :
Coordinateur DSI au LFB (Laboratoire Français du Fractionnement et des Biotechnologies)

2019 – 2022 :
DSI de Dalloyau

2018 – 2019 :
DSI de transition chez Airfoils Advanced Solutions (JV Safran/Air France)

1998 – 2017 :
DSI de Sibelco France

1996 – 1998 :
RSI chez Tissus Techniques de Trévoux

1994 – 1995 :
Superviseur de migration pour Datafirst (éditeur)

1992 – 1994 :
Gérant et fondateur de la SSII Netland
–*–
FORMATION
C.I.G. (MIAGE), Informatique de gestion (CC I de Besançon, 1989)



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