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Droit comme la DSI

Par La rédaction, publié le 12 octobre 2012

« Légalement, le nomadisme ne vaut rien comme mode de travail »

Ils sont 5 % à avoir réalisé un sans-faute au questionnaire, 23 % à n’avoir pas obtenu la moyenne. C’est ce qu’on lisait sur le communiqué d’Olfeo, éditeur de solutions de filtrage internet, suite à un quiz juridique envoyé à 2 000 responsables informatiques (DSI et RSSI). Parmi les questions : « La DSI est-elle en droit de donner des informations sur le temps de navigation d’un salarié, en particulier à la demande de l’employeur ? » Réponse : « Selon le cas de jurisprudence Martin du 9 septembre 2008, les données de connexions à internet, ne relevant pas du domaine de la vie privée sur le lieu de travail, sont pré­sumées professionnelles. Le personnel informatique serait donc en droit de divulguer au dirigeant des informations sur l’utilisation du web par un salarié. »

Chaque DSI devrait le savoir, mais… Certes, le DSI est censé avoir une approche transversale de l’entre­prise, comprendre les enjeux business, mais de là à posséder les connaissances d’un RH juriste de formation… Ce qui lui serait pourtant bien utile, vu la complexité de la législation française. Autre exemple entendu lors d’une réunion de DSI chez Bouygues Telecom Entreprises : « Je veux bien fi­nancer une partie des tablettes pour mes salariés, mais l’Urssaf considérera qu’il s’agit d’un avantage en nature. »

Plus complexe : le nomadisme grandissant des collaborateurs. Cette problématique a une double facette pour la DSI : technique, mais aussi légale. Le nomadisme, sonne certainement bien comme mode de tra­vail, mais légalement, cela ne vaut rien : il peut en effet s’apparenter au télé­travail, très encadré en France et relativement contraignant pour l’entreprise. Pour aider le DSI, pour­quoi ne pas le pla­cer dans le même bureau que la DRH. Cela en soulagerait au moins un… Car le DSI se sent seul : selon une étude récente d’Ernst & Young, 38 % d’entre eux signalent un manque de soutien de la part des équipes dirigeantes. Et si 60 % pensent apporter une forte valeur ajoutée dans les décisions stratégiques de l’entreprise, seuls 35 % des autres cadres dirigeants estiment que les DSI ont un rôle stratégique. Personne n’a dit que c’était un boulot facile !

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