Alain Issarni et notre grand témoin pour évoquer les impacts de la géopolitique sur la stratégie des DSI

Gouvernance

Alain Issarni : “Entre richesse fonctionnelle et sécurité des données, la sécurité est trop souvent la variable d’ajustement”

Par La rédaction, publié le 07 mars 2025

Alors que les problématiques géopolitiques actuelles éclairent d’un nouveau jour celles de la souveraineté numérique et impactent de plus en plus directement la stratégie des DSI, c’est une parole libre et respectée du numérique français qui est notre Grand Témoin cette semaine : Alain Issarni.

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Ancien DSI, Alain Issarni est une figure du paysage numérique français. Élu Manager numérique de l’année par IT for Business en 2023, l’homme affiche un impressionnant parcours. Un parcours professionnel qui inclut, entre autres, le pilotage du programme Mirage 2000 de défense aérienne, l’introduction de la télédéclaration des impôts au début des années 2000 lors de son passage à la DGFiP, la gestion de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 alors qu’il était à la CNAM, ou encore son impact pour développer un écosystème numérique basé sur des solutions open source et des partenariats régionaux à son passage chez NumSpot.

Alain Issarni se distingue par son engagement ferme pour la souveraineté numérique, considérée comme un pilier de la souveraineté nationale. Il promeut l’indépendance vis-à-vis des éditeurs technologiques non européens et défend les droits des citoyens dans le domaine numérique. Sa formation technique, sa passion pour les innovations ouvertes et sa perspective analytique en font un Grand Témoin capital à l’heure où les DSI découvrent que leurs stratégies ne peuvent plus s’affranchir des impacts géopolitiques forts du moment qui bouleversent leurs partenariats, leur supply-chain, leurs choix technologiques.

Invité d’IT for Business et InformatiqueNews cette semaine, notre Grand Témoin revient avec Guy Hervier sur ces enjeux géopolitiques désormais plus que jamais impactant pour les DSI.

Il commence par revenir sur plusieurs anecdotes de sa carrière et notamment son expérience à la tête de grands projets numériques de l’État, comme la télé-déclaration des impôts au début des années 2000 : « Aujourd’hui c’est presque banal, si on se met au tout début des années 2000, qui faisait ça en fait ? Pas grand monde. Surtout pour viser un public aussi grand que cela », rappelle-t-il. Il évoque également les défis techniques rencontrés, comme les pics de charge : « Pour l’anecdote, je me souviens […] on détectait sur nos courbes de télédéclarant les mi-temps des matchs de l’équipe de France. C’est-à-dire qu’il y avait des personnes qui profitaient de la mi-temps de l’équipe de France pour aller télédéclarer. »

L’entretien revient cependant très vite aux problématiques actuelles et aux défis de souveraineté dans une situation géopolitique des plus tendues et incertaine. Alain Issarni explique que SecNumCloud, « c’est un très très haut niveau d’exigence cyber ou de protection des données que doivent remplir ceux qui veulent prétendre à cette qualification. C’est un exercice pour faire cette qualification qui est extrêmement long et coûteux. » L’occasion pour lui de critiquer l’arbitrage trop souvent fait dans le mauvais sens entre fonctionnalités et sécurité : « entre la richesse fonctionnelle et la sécurité des données, la sécurité des données est la variable d’ajustement. C’est un concept qui est juste quand même un peu étonnant. »

Alain Issarni évoque également les conséquences du rachat de VMware par Broadcom, les défis actuels des DSI et l’importance non seulement de soutenir les éditeurs européens, mais aussi l’écosystème open source, rappelant que « les logiciels open source offrent l’avantage de la communauté et… du choix »..

Enfin, il appelle à une vraie prise de conscience collective vers des alliances entre entreprises européennes pour qu’elles soient plus fortes et rayonnent mieux : « Si elles décidaient de s’allier et d’anticiper le fait qu’elles vont devoir investir tant d’argent pour faire émerger des alternatives, elles arriveraient à avoir un bras de levier beaucoup plus fort dans la négociation. »


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