Gouvernance
Guillaume Ors, mairie de Clichy-la-Garenne : entrepreneur dans l’âme
Par La rédaction, publié le 11 janvier 2016
Depuis sa sortie de l’Epitech, Guillaume Ors mène une double vie. Quand il n’est pas DSI, il se consacre à des projets personnels. Mais dans les deux cas, c’est la même passion qui l’anime : innover grâce aux nouvelles technologies.
Un fonceur, Guillaume Ors ? Il faut bien l’être un peu pour devenir à seulement 27 ans le DSI d’une ville de 60 000 habitants, Clichy-la-Garenne, en région parisienne. C’était il y a huit ans. Mais déterminé serait un meilleur qualificatif. Car Guillaume Ors sait avant tout ce qu’il veut. La classe préparatoire aux grandes écoles qu’il suit ne répond pas à ses aspirations ? Il l’abandonne en cours de route. Et rejoint l’année suivante l’Epitech, d’où il sortira cinq ans plus tard vice-major de sa promotion.
Puis, à contre-courant, c’est vers les collectivités territoriales qu’il s’oriente. « À l’époque, ce secteur offrait davantage d’opportunités de carrière, confie-t-il. Mais, surtout, il y avait beaucoup à faire. » Le terrain idéal pour une personnalité dotée, en fait, d’une insatiable fibre entrepreneuriale. Au point de consacrer son temps personnel à faire vivre cette passion, comme la fonction publique le lui permet. D’abord, en créant des cabinets de conseil, Cerige puis Alticsys. Et, cette année, en co-fondant Rdvpasseport.fr, un moteur de recherche pour trouver des communes d’Ile-de-France et de la région Rhône-Alpes où ob-enir rapidement un rendez-vous pour faire une demande de passeport. « Lorsque sa mairie ne dispose pas de créneau disponible, l’administré doit téléphoner partout, consulter les sites web des villes un par un… C’est l’âge de pierre ! », déplore-t-il. D’où l’idée de créer Rdvpasseport.fr, un service gratuit à base d’Open Data qu’il a développé seul sur son temps personnel. Près de quatre mois de travail, à raison de 20 à 30 heures par semaine. Quand on aime, on ne compte pas. « Les nouvelles technologies me passionnent, reconnaît-il, Ce n’est pas seulement mon travail, c’est ma vie. Je suis dedans depuis toujours et m’y investis avec force ».
Bien sûr, c’est d’abord au sein de la DSI que cette fibre entrepreneuriale s’exprime, en s’ouvrant aux métiers pour leur proposer des solutions innovantes. Des portes automatiques vont être installées dans la commune et nécessiter la mise en place d’un réseau ? Guillaume Ors ne s’arrête pas là. Il décortique leurs capacités en gestion de données pour découvrir comment la mairie pourrait en tirer parti. « Il faut toujours aller au-delà de son propre métier pour s’enrichir de compétences et être les meilleurs », défend-il. Une volonté qui se nourrit d’ailleurs de ses activités extérieures. « Elles m’enrichissent beaucoup, sur le plan technique comme intellectuel, reprend-il. Je vois ce qui se fait ailleurs, profite des expériences des autres. C’est essentiel pour répondre le mieux possible aux attentes des administrés et de la collectivité ».
Les projets qui ont marqué jusque-là sa carrière sont de fait éclectiques, du déménagement à chaud d’une salle de serveurs – « Je n’aurais sans doute pas l’occasion de le revivre un jour », dit-il presque à regret – au déploiement de parapheurs électroniques. Un projet moins technique mais très transversal, touchant les 1 700 agents de la mairie. « Il faut écouter et impliquer tout le monde, c’est très intéressant », remarque-t-il. Et les chantiers à venir devraient lui fournir matière à dénicher de nouvelles pistes d’innovation. « Dans les services au public, il y aura toujours beaucoup à faire, admet-il. Plus on avance, plus de nouveaux besoins apparaissent. » Avec la satisfaction d’agir pour le bien-être de la collectivité : « Ce que nous déployons est destiné à tous et l’on peut mesurer rapidement le confort apporté. C’est très appréciable », souligne-t-il.
Quant à son activité parallèle, elle sera aussi bien remplie. Rdvpasseport.fr a suscité de l’intérêt. De la part du secrétariat général à la modernisation de l’action publique, mais aussi d’entités publiques, qui ont formulé de nouveaux besoins. De quoi pousser Guillaume Ors à se remettre à l’ouvrage pour développer une nouvelle solution. On ne l’arrête pas.
Stéphane Moracchini
