La « génération apps » ne pardonne pas la médiocrité

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La « génération apps » ne pardonne pas la médiocrité

Par François Jeanne, publié le 16 avril 2024

Selon une étude de Cisco, l’usage des apps reste soutenu, en particulier au sein de la génération 18-35 ans. Toujours plus exigeante en termes de performances et d’utilité de ces services, celle-ci n’hésite pas à supprimer ceux qui ne tiennent pas leurs promesses. Non sans conséquences potentiellement négatives pour les entreprises ou les administrations ainsi sanctionnées.

Ils sont assidus, efficaces, perspicaces, autonomes, conscients. Bref, communication positive oblige, il n’y a que des qualificatifs élogieux pour cette « génération apps », qui va de 18 à 34 ans et qu’une étude commanditée par Cisco vient mettre en valeur.

S’il s’agit de la cinquième édition de l’étude App Attention Index, la précédente datait de 2021, soit en pleine période de stress lié à la Covid. Dopées par les règles de distanciation d’alors, les apps étaient utilisées à raison de 42 par mois. Aujourd’hui, cette moyenne est redescendue à 34, ce qui est toujours plus qu’avant la pandémie. Avec un score de 41, les jeunes adultes sont bien plus addicts que les 35 ans et plus qui s’en satisfont de 30, toujours en moyenne.

On le devine, ces jeunes consommateurs intéressent diablement les directions marketing et, par ricochet, les DSI qui conçoivent et opèrent ces services. Leurs comportements face aux services digitaux sont en effet annonciateurs d’évolutions qui concerneront à terme la majorité des utilisateurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a matière à se remobiliser.

Élimination et sélection

Qu’on en juge : la quasi-totalité d’entre eux a rencontré des problèmes de performance avec ces apps lors des derniers mois. Mais comme ils ne sont pour autant pas capables d’imputer ces dysfonctionnements au service, au réseau ou encore à leur device, ils choisissent de se débarrasser de celles qui leur posent les problèmes les plus criants. En moyenne, sept apps ont été supprimées de leur smartphone l’année dernière. Outre la question des performances, le manque de pertinence ou d’efficacité du service proposé est également pointé du doigt.

De façon plus générale, les deux tiers de ces jeunes adultes veulent limiter le nombre d’applications présentes sur leur smartphone.
Les raisons invoquées sont diverses : en premier lieu, pour se simplifier la vie, puis, dans l’ordre d’importance, pour passer moins de temps sur les écrans, mais aussi pour reprendre le contrôle sur leur budget en temps de crise économique, ou encore pour se concentrer sur les services et les marques préférées. On notera, tout en le regrettant, que la question environnementale n’ait pas été abordée. Exit donc l’espoir que les nouvelles générations soient plus regardantes sur la consommation de ressources non renouvelables liée à leurs pratiques digitales.

LES DÉFAUTS QUI ENGENDRENT
LE PLUS DE FRUSTRATION
Lenteur de chargement des pages
Crash de l’app
Problème de connectivité
Problèmes de login
Consommation élevée de ressources
(batterie et processeur)
Lenteur de diffusion du contenu

Les utilisateurs ne distinguent pas toujours l’origine des défauts (app, réseau, device…), mais c’est souvent la marque de l’app qui fait les frais de leur ressentiment. (Source Cisco/AppDynamics, App Attention Index 2023)

Remettre ses apps et services en question

Pour ceux qui conçoivent des apps, pas question d’ignorer ces nouvelles postures. Car elles pourraient avoir, dans un avenir proche, des conséquences très négatives sur l’organisation des entreprises ou des administrations. On pense ici en particulier à celles qui ont pu se dire, ces dernières années, que la situation de monopole dont elles jouissaient, auprès du citoyen ou du consommateur, les absolvaient de leurs obligations de performance ou d’ergonomie de leurs apps. Car, surtout chez les jeunes, il n’est pas impossible d’aller voir ailleurs, et de le suggérer à son entourage.

Et selon Cisco, la génération applications est même tout à fait prête à se débrancher pour se reporter sur des canaux d’interaction jugés plus pertinents comme le téléphone, ou même un vrai guichet physique !

Encombrements garantis et mauvaise publicité à prévoir, donc, pour ceux qui n’investiront pas dans la qualité de leur app, qu’il s’agisse de performance, de fiabilité ou plus généralement d’expérience utilisateur.

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