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Le drive est-il l’avenir de l’hypermarché ?

Par La rédaction, publié le 15 février 2012

Mariage entre le site d’e-commerce et l’hypermarché, ce système connaît un succès éclair dans l’Hexagone. La grande distribution multiplie les ouvertures.

C’est devenu un phénomène de société. Si la fréquentation des centres commerciaux et des hypermarchés s’effrite, celle des drive explose. Pour les clients, ces points de retrait, généralement adossés aux hypers, apparaissent comme le meilleur moyen de faire leurs courses en ligne, en leur évitant les surcoûts d’une livraison à domicile et les éventuels problèmes de disponibilité pour un rendez-vous à domicile.

 

E.Leclerc est le premier grand distributeur à avoir inauguré un Express Drive en France en septembre 2007. Fin 2011, le groupement comptait 144 de ces points et reconnaissait que 30 % de la croissance de l’enseigne était due à ce nouveau mode de distribution. De plus, 1,4 % du chiffre d’affaires de l’enseigne y est réalisé et le distributeur prévoit de porter le nombre de ses drives à 400 à l’horizon 2015.

Une gigantesque course est engagée dans la grande distribution : Intermarché, parti trop tard, ne dispose que de 15 drives, mais il vise le chiffre de 600 ouvertures en deux ans ! Avec son service courseU.com, Système U  a converti à ce mode 48 de ses 59 Hyper U, 356 de ses Super U et commence à en équiper ses U Express (soit 16 points de vente).

Chez Casino, on estime qu’il s’agit là d’un mouvement de fond. Le distributeur réaliserait déjà de 4 à 6 % de son chiffre d’affaires dans ses drives. Il en a équipé une centaine de ses 115 hypers et, fait nouveau, a commencé à ouvrir des drives totalement indépendants de ses points de vente : un premier 100 % drive à ouvert à Vénissieux, en banlieue lyonnaise, et à Mouans-Sartoux, à côté de Grasse.

Le plus en retard sur le marché est Carrefour qui, engagé dans sa stratégie Carrefour Planet, est passé à côté de ce phénomène. Le champion français de la distribution cherche maintenant à rattraper le temps perdu mais, à l’heure actuelle, seul 2 hypers et 4 Carrefour Market ont été convertis.

L’étude Drive Kantar Wordpanel sur les habitudes de consommation en France fait apparaître qu’en 2010, 900 000 ménages français – soit 3,3 % – ont acheté dans un drive. Point clé pour les distributeurs, les clients des drives sont fidèles : ils y sont retourné plus de 15 fois en moyenne, ce qui fait que ce mode d’achat représente 30 % de leurs dépenses annuelles. Mieux, 96 % des acheteurs sont satisfaits et 92 % recommandent ce sytème à leur entourage.

L’avenir est donc bien au drive, et les jours de l’hypermarché de 15 à 20 000 m2 semblent désormais comptés. L’hyper va céder une bonne partie de ses précieux mètres carrés à des galeries marchandes et, grâce aux drives, diminuer ses frais de structures. La distribution de demain passera par des supermarchés de 6 à 8 000 m2, adossés à un drive pour accueillir les clients les plus pressés.

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