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Le marché des logiciels embarqués se redessine

Par La rédaction, publié le 16 juillet 2010

Selon le cabinet PAC, les prestations sur ce marché représentent 885 millions d’euros de chiffre d’affaires en France en 2009. La sous-traitance est peu industrialisée et encore marquée par la régie. Mais elle évolue pas à pas vers le mode forfaitaire.

En 2009, la sous-traitance des développements de logiciels et de systèmes embarqués a généré 885 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une baisse de 7,1 % par rapport à l’année précédente. La réduction des budgets dans les secteurs automobile et aérospatial explique cette chute. Le marché devrait croître à nouveau de 4,3 % en 2010.

Ce volume confié à des prestataires représente environ un cinquième de la dépense totale (près de 5 milliards). Ce ratio de sous-traitance modeste et le rôle encore essentiel de la régie donnent le sentiment d’un marché moins mature que celui de l’informatique de gestion, où environ 40 % de la demande est sous-traitée. Le rôle stratégique de ces projets souvent liés à l’innovation explique en partie ce plus faible recours à des sociétés externes.

La demande de prestations émane pour deux tiers des secteurs de l’automobile, de l’industrie high-tech (électronique, télécoms) et, bien sûr, de l’industrie aérospatiale et de défense, secteur historique. Côté prestataire, on trouve sur ce marché principalement des cabinets de conseil en technologies, mais aussi quelques SSII, comme Atos Origin ou la société indienne HCL.

Le secteur de l’énergie sera un des relais de croissance de ce marché. Plus généralement, les objets intelligents et le machine to machine génèrent de nouvelles opportunités.

Si l’on fait exception de l’année 2009, la sous-traitance progresse fortement. De même, les rapports entre donneurs d’ordre et prestataires se complexifient avec l’apparition, depuis quelques années, de nouveaux modes de délégation de projets où la responsabilité du prestataire est engagée : workpackages (livraison d’un produit fini), plateaux projet (la qualité et les délais des livrables sont mesurés), autant de pratiques assimilables au forfait. « Ces prestations forfaitaires gagnent un ou deux points par an par rapport au reste du marché, souligne Jean-François Perret, vice-président du cabinet Pierre Audoin Consultants (PAC). Une bonne progression, mais pas aussi forte que prévue initialement»

Si les volumes augmentent, les exigences en termes de coûts minimisent la croissance du marché en valeur. A l’instar de ce qui se passe en informatique de gestion, les donneurs d’ordre appliquent depuis quelques années le système de référencement et la réduction du nombre de sous-traitants de rang 1 (par exemple EADS et son programme E2S Preferred Supplier for Engineering Services) qu’ils soumettent à une pression tarifaire.

Il n’est donc pas étonnant de voir émerger la sous-traitance de prestations dans les pays à moindre coûts salariaux (offshore). Une tendance qui tient aussi, selon Jean-François Perret, à la stagnation du nombre d’ingénieurs formés en France et à la pénurie sur certains profils qui en découle.

Un recours aux prestataires offshore limité

La pratique de l’offshore reste toutefois l’apanage de l’aérospatiale, du médical, des télécoms et de l’automobile. Les secteurs aux activités plus sensibles comme la défense ou l’énergie sont plus réservés vis-à-vis de cette pratique. Dans un sondage réalisé par le cabinet PAC, 66 % des entreprises interrogées déclarent avoir recours au nearshore ou à l’offshore pour le développement de leurs systèmes embarqués, ce qui peut sembler beaucoup a priori. Néanmoins, 82 % le font au travers de leurs propres centres de R&D, encore peu par le biais d’un prestataire. D’ailleurs, 72 % des sociétés interrogées pensent que l’offshore indirect (par le biais d’un prestataire) restera stable à court terme. Enfin, 47 % évoquent le périmètre fonctionnel ou technique non figé comme principal frein à l’utilisation de cette pratique.

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