DOSSIERS

Les informaticiens sont encore plus sous pression

Par La rédaction, publié le 12 juin 2009

Dans le cadre de la 6e Semaine pour la qualité de vie au travail, un sondage indique que 4 salariés sur 10 sont touchés par le stress. Les informaticiens en sont de plus en plus victimes.

Le réseau Anact pour l’amélioration des conditions de travail vient de dévoiler les résultats d’un sondage, réalisé avec l’institut CSA, en partenariat avec le groupe Malakoff Médéric. Au total, 1 000 salariés ont été interrogés, à la fin du mois de mars. Hélas, leurs réponses sont inquiétantes : 41 % d’entre eux se disent stressés, dont 13 % très stressés ! C’est d’autant plus vrai pour les catégories socioprofessionnelles supérieures (47 %) ainsi que pour les cadres supérieurs (57 %).

Bien sûr, d’un secteur d’activité à l’autre, la situation peut varier (l’étude ne fait pas de focus particulier sur la high-tech). Avec, à la clé, des symptômes récurrents : 64 % des personnes, qu’elles soient stressées ou pas, déclarent avoir ressenti une fatigue importante (37 %), des tensions musculaires (29 %), des difficultés à ne plus penser au travail une fois à la maison (28 %), des troubles du sommeil (25 %), de l’anxiété (25 %), de l’irritabilité (19 %), des maux de tête (17 %) et une baisse de vigilance (12 %).

Nombreux facteurs de stress

Malheureusement, la crise génère encore plus de stress. 54 % des salariés stressés déclarent dans le sondage qu’elle contribue à leur état de stress au travail. L’informatique n’échappe pas à la règle : rupture de périodes d’essai, mesures de chômage partiel,  baisses de salaires, licenciements… Pour Régis Granarolo, président du Munci , il s’agit surtout « d’une pression morale, d’une angoisse professionnelle plus forte », pour un certain nombre d’informaticiens, en activité ou en intercontrat.

Mais si la crise n’arrange pas les choses, la question du stress n’est pas nouvelle. Loin de là ! Après cinq ans de conflit judiciaire avec la direction d’IBM, le CHSCT Paris-Est du constructeur – qui réclamait le recours à un  expert indépendant pour analyser les causes et les sources du stress dans la société – a obtenu gain de cause en appel le 2 octobre dernier.

Après s’être battu pour que la direction applique ce jugement, il vient de voter une motion, le 5 juin dernier, pour exiger le début de l’expertise. Entre-temps, IBM a mis en place un « programme national de prévention du stress » pour former les managers aux pratiques qui peuvent induire du stress. Mais pour Gérard Chameau, délégué syndical central CFDT, il faut aller plus loin, car le mal est bien plus profond.

« Le vrai problème vient du mode de management. Le premier facteur générateur de stress est le manque de reconnaissance au travail, explique-t-il. Il met aussi en cause l’individualisation des salaires. Les gens sont notés tous les ans. Chacun est donc tenté de se faire bien voir par son manager pour obtenir une augmentation. Les salariés essaient toujours de garder un esprit d’équipe, mais pour être les meilleurs, ils vont toujours au-delà de leurs forces », résume le syndicaliste. D’où le stress…

L’étude souligne également la diversité des facteurs de stress, étroitement liés à l’encadrement mais aussi à l’organisation de l’entreprise. La surcharge de travail est le facteur le plus important, cité par 51 % des personnes qui se sont déclarées stressées. Tout secteur confondu, le travail supplémentaire généré par les nouvelles technologies (traitement des e-mails, logiciels difficiles à maîtriser correctement, etc.), censées faciliter le travail, est cité par 19 % de ces personnes interrogées comme un facteur de stress.

Enfin, il est intéressant de noter que, face au stress, la grande majorité des salariés (91 %) préfère s’adapter. En clair, ils prennent sur eux, avec les dangers que cela représente…

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