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Les start up innovantes que nous envie la Silicon Valley

Par La rédaction, publié le 28 février 2013

La France est un terreau fertile pour les start up innovantes. Mais leurs débouchés commerciaux sont avant tout aux Etats-Unis.

En janvier 2013, lors du CES de Las Vegas, le plus grand salon mondial de l’électronique grand public, Sculpteo a fait sensation. Cette start up française a en effet reçu, au milieu de 3 000 exposants, le prix de l’innovation pour son service d’impression 3D à la demande. “ Notre technologie permet de convertir n’importe quel fichier 3D en objet de plastique, de résine ou de métal ”, résume Clément Moreau, le directeur général.

Expansion. Cette société, il l’a cofondée avec Eric Carreel, le serial entrepreneur d’Inventel, d’Invoxia et de Withings (connu notamment pour ses pèse-personnes connectés en Wi-Fi). Le génie de Sculpteo est d’avoir su programmer des logiciels capables d’exploiter facilement les fichiers 3D envoyés en ligne par ses clients, particuliers ou entreprises. La société s’agrandit. En plus des deux centres de Vanves, en région parisienne, et d’Areau dans les Pyrénées, Sculpteo s’apprête à ouvrir en 2013 un bureau aux Etats-Unis, où il réalise déjà plus d’un tiers de son chiffre d’affaires.

Bime : Elle aide les PME à mieux connaître leurs clients

Le nombre de données à analyser pour les sociétés explose. Mais les outils d’informatique décisionnelle qui permettent de le faire restent coûteux et complexes. Forte de ce constat, la jeune pousse montpelliéraine Bime lance en 2010 un logiciel accessible en ligne via une offre en Saas (Software as a Service). Son coût est attractif : à partir de 140 euros mensuels. “ Grâce à sa simplicité d’utilisation, ce logiciel est utilisé tant par les TPE que par les grands comptes, contrairement aux autres logiciels de business intelligence ”, souligne Rachel Delacour, 33 ans, ex-contrôleuse de gestion et cofondatrice de Bime. L’outil peut se connecter à des bases de données relationnelles, comme celle d’Oracle, ou à des applications de relation client de type Salesforce. Mais le logiciel est aussi capable de récupérer des données à partir de Google Analytics et de Facebook. Une fois compilées, elles s’affichent très lisiblement sur un tableau de bord. “ Notre outil analyse de quelques centaines à plusieurs milliards de données ”, affirme Rachel Delacour.

Partenaire de Google. La jeune femme, qui réalise 70 % de son chiffre d’affaires à l’international, voit le nombre de ses clients doubler chaque année. Intronisé Partenaire technologique de Google en juillet 2012, Bime compte ouvrir une filiale outre-Atlantique au cours de l’année.

Bonitasoft : Ce logiciel libre est parti conquérir la Californie

Pour la gestion des processus métier en entreprises, la technologie leader est française. Bonita Open Solution, un logiciel libre créé par trois anciens salariés de Bull, a été téléchargé à plus de 1,5 million d’exemplaires. Quand ils se lancent en 2009, plus de 300 éditeurs se partagent ce marché. Miguel Valdes Faura, Charles Souillard et Rodrigue Le Gall ont alors compris qu’avec les technologies open source, ils pouvaient se démarquer. Un pari osé, mais payant : 500 clients dans plus de 60 pays vantent aujourd’hui le prix de revient et la souplesse de leur solution.

Recrutements. Bonitasoft s’est implanté il y a quelques mois à San Francisco, où son PDG Miguel Valdes Faura passe désormais la plupart de son temps. La société s’appuie sur un réseau de 75 intégrateurs et une dizaine de partenaires technologiques. Discret sur son chiffre d’affaires, Bonitasoft, qui a levé 12,5 millions d’euros au total, enregistre une progression de ses ventes (conseil, formation et intégration) de 130 % en 2012. Ses effectifs sont passés en quatre ans de 40 à 110 salariés. Et la start up ne compte pas s’arrêter là. “ Nous devrions doubler nos ventes et recruter 60 personnes de plus cette année ”, sourit Rodrigue Le Gall.

Adictiz : Ses jeux sociaux vous rendent accro

Depuis son lancement en 2009, Paf le chien a scotché 18 millions de Français devant leur écran. Majoritairement des jeunes de 13 à 25 ans. Tous ont fait décoller le chien pour l’envoyer le plus loin possible. Simples et ludiques, ces jeux fleurissent sur les réseaux sociaux, rendant les joueurs totalement dépendants. “ Ce sont des Casual Social Games, un marché de 25 à 30 milliards d’euros ”, explique Charles Christory, 27 ans, le fondateur de la start up lilloise Adictiz. “ Notre ambition est de figurer dans le top 5 des éditeurs d’ici à quatre ans. ” Du coup, Adictiz multiplie les lancements. Le dernier, Laboratz, est disponible sur Facebook depuis peu. En 2012, Adictiz a réalisé un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros (+ 66 % par rapport à 2011) et prévoit de doubler ce montant en 2013. Pour l’heure, la jeune pousse vient de lever 2 millions d’euros afin de porter ses effectifs de 40 à 65 personnes et de se développer sur ses marchés prioritaires, à savoir L’Europe, l’Amérique du Sud et le Moyen-Orient.

Intersec : Les opérateurs mobiles ne peuvent plus se passer de ses programmes

Le magazine Red Herring l’a classé, en 2012, parmi les 100 entreprises innovantes les plus prometteuses. Intersec, fondé en 2004 par deux polytechniciens, est souvent primé pour son expertise pointue dans la téléphonie mobile. Ses logiciels, achetés par des dizaines d’opérateurs, permettent, entre autres, de suivre en temps réel l’activité des clients et de détecter sur-le-champ des problèmes ou de nouveaux usages. “ Nous savons industrialiser l’analyse comportementale ”, fait valoir Yann Chevalier, cofondateur et PDG d’Intersec, dont la technologie analyse 100 000 appels ou événements par seconde. D’ici à la fin de l’année, ce sera 500 000 appels à la seconde. Le créneau, très spécialisé, est lucratif : en 2011, le chiffre d’affaires de la société, qui emploie une centaine de salariés, était de 4 millions d’euros. Il est passé à 10 millions en 2012 et devrait atteindre les 25 millions en 2013.

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