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Mobilité : des coûts en hausse, qui échappent à la DSI

Par La rédaction, publié le 12 février 2013

En moyenne, un employé mobile coûte à l’entreprise 96 dollars par mois en communications voix et données. Années après années, ces coûts vont croissants et sont de plus en plus gérés par les autres directions métier.

Selon une étude réalisée début 2013 par iPass et Mobilelron auprès d’environ 500 entreprises européennes et américaines, les DSI estiment avoir pris en 2012 la mesure du phénomène BYOD (Bring Your Own Device), mais elles s’attendent à une explosion des coûts de la mobilité, qui échappent de plus en plus à leur contrôle. Les dirigeants IT interrogés dans le cadre de l’étude considèrent qu’ils ont su répondre à la forte demande des salariés de pouvoir travailler avec leurs propres smartphones ou tablettes : plus de 80 % des entreprises les autorisent et plus de 50 % ont mis en œuvre une politique BYOD à fin 2012.

Cependant, bien avant la sécurité souvent citée, c’est la question des coûts qui est préoccupante pour les responsables informatiques, particulièrement en cette période de restriction budgétaire. L’explosion du volume d’appareils et des échanges de données, elle-même causée par l’augmentation du nombre d’employés mobiles et de leur multiéquipement (téléphone et tablette), en sont les principaux facteurs : ces coûts s’élèvent aujourd’hui en moyenne à 96 dollars mensuel en voix et données par employé. Et cela ne va pas s’arrêter là, puisque plus de la moitié des répondants estiment que les dépenses progresseront en 2013, en partie du fait de la 4G.

Peut-être plus important, la part des entreprises où la DSI a la responsabilité du budget mobilité est passée sous la barre des 50 % (48 % contre 53 % début 2012). Ceci se fait au bénéfice des directions métier ou de la direction financière. Ce qui est très révélateur de la consumérisation croissante de l’IT. Face à ces technologies « sur étagère » et de plus en plus banalisées, les entreprises sont tentées de ne voir que la problématique de l’approvisionnement en appareils. Dans cette optique, le recours à la DSI est perçu comme source de délais supplémentaires et de contraintes face aux demandes immédiates des opérationnels.

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Cependant, dès lors que surviennent les questions de gestion globale de flotte, et notamment de support, de maintenance ou de sécurité, c’est invariablement vers elle que l’on va se tourner. La DSI va donc devoir prendre en charge, sans avoir été consultée ni avoir nécessairement pu s’y préparer, des matériels et applications qui ne figuraient pas dans son catalogue de services standard, entraînant une pression sur les coûts d’exploitation.

Les entreprises n’ont pas de stratégie de mobilité efficace

Ceci ne peut passer que par une stratégie de mobilité d’ensemble, partagée entre toutes les directions opérationnelles ou fonctionnelles mais portée par la DSI. C’est aujourd’hui un point faible des entreprises : à peine plus d’un tiers des responsables IT interrogés par iPass et Mobilelron estiment que cette stratégie est efficace dans leur organisation.

Il revient donc à la DSI, si elle veut éviter de se retrouver hors-jeu, de convaincre qu’elle est incontournable. Pour ce faire, elle doit proposer des solutions complètes et flexibles de gestion de flotte (Mobile Device Management), permettant notamment la distribution souple et rapide d’applications métiers à valeur ajoutée (par exemple au moyen d’un App Store d’Entreprise), tout en démontrant le retour sur investissement à court et moyen termes.

Jean Pujol

Jean Pujol

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