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On nous refait, par Toutatis, le coup du menhir !
Par Thierry Derouet, publié le 11 août 2025
Certaines entreprises cotées ne produisent plus rien, mais s’endettent pour stocker du bitcoin. Une stratégie qui rappelle étrangement Astérix et Compagnie, où César crée un faux marché du menhir pour corrompre les Gaulois. Sauf qu’en 2025, le César s’appelle Trump… et il a même sa pièce à son effigie.
Dans Astérix et Compagnie, César tente de soumettre le village d’Astérix sans bataille : il invente un marché absurde autour du menhir. Obélix s’enrichit, les Gaulois s’étripent… puis tout s’effondre.
En 2025, Metaplanet rejoue ce scénario, version bitcoin. Ex-hôtelier japonais, l’entreprise ambitionne d’acheter 210 000 BTC d’ici fin 2027, soit près de 1 % de tous ceux existants. Elle en détient déjà plus de 11 000, financés par des dettes et des levées de fonds continues.
De son côté, The Blockchain Group, société française cotée, fait de même : accumuler du bitcoin pour faire grimper le « BTC par action ». Leur métier réel importe peu. Peu importe si à sa naissance en 2008, la société se présentait comme spécialisée en conseil technologique et éditeur de plateformes de « Blockchain as a service ».
Ce qui compte, c’est le storytelling boursier autour de l’or numérique. Exit la technologie, place à la spéculation ?
Mais attention : ces sociétés ne sont ni des ETF (Exchange Trade Funds; un produit financier qui reflète un marché et ne cherche pas à en vivre), ni des fonds régulés. Ce sont des entreprises classiques, jouant leur survie sur un actif hautement spéculatif.
Et dans ce grand cirque, le bitcoin lui-même est devenu une marque.
Trump a une pièce à son effigie. Le « Trump Coin », c’est le menhir 2.0.
Quand le bitcoin retombera, on les verra tous, investisseurs et dirigeants, attachés aux arbres autour d’un banquet… sauf qu’eux n’auront plus d’appétit. Par Toutatis, fallait pas confondre le menhir et la pierre philosophale !
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