Gouvernance

OpenAI va-il ou non «cesser d’opérer» au sein de l’UE ?

Par Thierry Derouet, publié le 25 mai 2023

C’est à l’occasion d’une table ronde à l’University College de Londres que le PDG d’OpenAI, Sam Altman, a indiqué hier, mercredi 24 mai 2023, avoir quelques doutes sur la continuation de ChatGPT au sein de l’Union Européenne.

Fatigue temporaire ou coup de pression ? Lors d’un passage éclair hier à l’occasion d’une table ronde organisée au sein de l’University College de Londres dans le cadre d’une tournée internationale – où il avait d’ailleurs fait étape à Paris la veille et rencontré Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, ainsi que le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot – Sam Altman, le PDG d’OpenAI, a déclaré avoir quelques doutes sur la possibilité de continuer à mettre à disposition ChatGPT : « Nous serons soit en mesure de résoudre ces exigences, soit pas ». Et d’ajouter : « Si nous pouvons nous conformer, nous le ferons, et si nous ne le pouvons pas, nous cesserons d’opérer… Nous essaierons. Mais il y a des limites techniques à ce qui est possible. »

Sam Altman a rencontré Emmanuel Macron lors de sa tournée internationale qui l'a amené à Paris.

ChatGPT 4, une IA à haut risque ?

La raison d’une telle affirmation : la nouvelle législation sur l’IA en préparation, l’IA Act. Altman a exprimé des doutes sur la désignation qui pourrait classer des modèles d’IA tels que ChatGPT et GPT-4 d’OpenAI comme étant « à haut risque », imposant ainsi des exigences de sécurité supplémentaires.

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Des textes pourtant relativement clairs

L’Union européenne se veut depuis plusieurs mois à l’avant-garde de l’élaboration de nouvelles règles en matière d’IA afin d’établir la norme mondiale pour aborder les préoccupations liées aussi bien à la vie privée qu’à la sécurité de cette technologie. L’UE a déjà défini la classification de systèmes d’IA à haut risque comme ceux qui causeraient des violations graves des droits fondamentaux ou d’autres risques importants.

Et une position française encore plus claire

Du côté français, le ministre délégué au Numérique, a déjà fait savoir qu’il n’envisageait pas d’interdire ChatGPT en France, et qu’une pause de six mois dans l’IA, comme le réclament certains experts, ne serait pas d’une grande utilité.

Le “ChatGPT” de Google toujours privé d’UE

Rappelons que depuis la Google I/O 2023, le nouvel outil d’intelligence artificielle de Google est disponible dans 180 pays et territoires sauf au sein de l’Union européenne. Sundar Pichai a déclaré que son outil finira à terme par arriver dans les États membres de l’UE. Mais que pour l’heure « des  différences de régulation entrent aussi en jeu et certains législations nécessitent plus de travail et nous voulons le faire bien  ». Passion ou raison, GPT fait décidément tchater…

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