Newtech
Veepee rassemble ses entités dans un métavers
Par La rédaction, publié le 16 juin 2022
Sur Veepee Quest, le métavers créé par le spécialiste du e-commerce, chacun de ses bureaux européens dispose de son espace virtuel, fait de salles de réunion et de zones d’échanges informels.
Prendre un café avec des collègues à Milan le matin, assister dans la foulée à une réunion à Bruxelles, puis revenir travailler à Paris, avant de finir sa journée à Lausanne, le tout sans avoir bougé : c’est l’expérience offerte par le métavers que s’est créé Veepee. Lorsque surgit la pandémie, le spécialiste du e-commerce décide de fermer sa douzaine de bureaux en Europe. L’ensemble des employés ayant basculé en télétravail, il repense sa manière de fonctionner en équipe, en adaptant ses rituels et en s’appuyant sur des outils collaboratifs. « Mais nous nous sommes vite retrouvés confrontés à la difficulté d’organiser des événements en ligne comportant un grand nombre de participants et permettant des interactions informelles entre ces derniers, comme lors d’une rencontre physique », se souvient Julien Mangeard, CTO de Veepee.
Face à cette difficulté, le e-commerçant s’est tourné vers WorkAdventure. Reprenant l’esthétique des jeux pour consoles des années 80, cette solution offre la possibilité de créer des espaces de bureaux virtuels 2D, appelés maps. Le collaborateur y est incarné par un avatar et peut librement se déplacer, interagir avec les autres, par visioconférence ou messagerie instantanée, et collaborer autour d’une application externe. Veepee souhaitait organiser des événements rassemblant jusqu’à 2 000 personnes, et tirer parti de la solution pour d’autres cas d’usage, comme le travail d’équipe ou l’intégration des nouveaux arrivants.
Julien Mangeard,
CTO de Veepee
« La possibilité de se croiser en dehors des espaces réservés aux activités et d’échanger avec des collègues, comme on le ferait dans un couloir de l’entreprise, fonctionne plutôt bien »
Pour concevoir son espace virtuel, baptisé Veepee Quest, le e-commerçant a choisi d’y faire exister chacun de ses bureaux pays. Une manière de contribuer au développement d’une unité de culture au sein de l’organisation, la marque étant née de la fusion d’entreprises en Europe. D’où, aussi, le « Quest » de son nom, invitation à aller à la découverte des autres bureaux.
Pour que ces derniers comportent des éléments clés représentatifs des véritables bureaux physiques, mais aussi pour qu’ils répondent à des envies et besoins particuliers, des représentants de chaque pays, devenus ensuite les ambassadeurs de la plateforme, ont participé à leur conception. L’enjeu était notamment d’en faire des espaces attrayants pour tout profil de collaborateur, afin d’en favoriser l’adoption. À côté des différentes salles de réunions, ils proposent ainsi des zones destinées aux échanges informels entre deux à trois collègues : machine à café, salon, jardin…
Le lancement de Veepee Quest s’est fait, lui, en mode test, dans l’optique d’identifier les usages réellement adoptés, les avantages et inconvénients. Pendant trois semaines, les employés pouvaient participer, par groupe de 200 à 300, à une demi-journée de test. Lorsqu’ils se connectaient au métavers, ils étaient accueillis et une présentation de ce monde virtuel leur était faite via une salle de réunion, en visioconférence. Des animations étaient aussi organisées pour qu’ils explorent les différentes possibilités de la plateforme. Puis ils étaient laissés libres, pour s’approprier cette dernière selon leurs envies. La moitié des 5 000 salariés sont ainsi venus découvrir Veepee Quest.
Cette phase de tests s’est achevée par une enquête de satisfaction qui a mis en lumière les cas d’usage qui fonctionnaient bien. « Nous avons notamment compris que les personnes ne s’y connecteraient pas au quotidien pour travailler », remarque Julien Mangeard. De fait, le principal usage de Veepee Quest est d’ordre événementiel, conformément au besoin initial.
« La possibilité de se croiser en dehors des espaces réservés aux activités, et d’échanger avec des collègues, comme on le ferait dans un couloir de l’entreprise, fonctionne plutôt bien », constate le CTO.
Veepee Quest sert aujourd’hui pour de nombreux événements de communication interne, de team building, mais aussi pour ceux destinés aux personnes extérieures à l’entreprise. Au besoin, des maps spécifiques sont conçues.
Les espaces virtuels de Veepee Quest mixent salles de réunion et zones d’échanges informels (jardin, cafétaria, salon, etc.). Dans ces dernières, les utilisateurs peuvent discuter à deux voire trois personnes, par visioconférence ou messagerie instantanée.
Côté département IT, Veepee Quest est utilisé de manière intensive pour gérer à distance l’intégration des nouveaux arrivants. Sur un marché de l’emploi tendu, les équipes changent beaucoup et les embauches se succèdent. Les nouvelles recrues assistent, sur la plateforme, aux différentes réunions de leur parcours d’intégration. « En dehors de ces rendez-vous, ils peuvent discuter entre eux, cela crée un effet promotion », remarque Julien Mangeard.
Début 2022, alors que les bureaux physiques se sont progressivement réouverts, Veepee Quest reste d’actualité. Il est notamment question d’étendre davantage son usage par les autres métiers que l’IT, principale équipe utilisatrice. « Pour des profils non techniques, organiser des événements sur ce type de plateforme peut être assez contre-intuitif, analyse le CTO. De plus, le design inspiré des jeux des années 80 peut aussi en déstabiliser certains », concède-t-il.
De nouveaux usages sont aussi explorés. Depuis la pandémie, pour casser l’isolement, toutes les équipes organisent chaque matin une courte réunion en ligne. Une première piste serait d’améliorer ces rituels, par exemple en permettant aux équipes de se créer des espaces collaboratifs personnalisés et persistants. Une autre voie mise sur une logique de spatialisation de l’information. « Plutôt que de devoir chercher sur l’intranet un point d’entrée pour contacter les ressources humaines, par exemple, il serait plus pratique que celles-ci disposent d’un point d’accueil sur Veepee Quest », illustre Julien Mangeard. Un principe que ce dernier imagine valable pour d’autres cas, tel le support informatique, et qui, comme la piste des espaces de rituels, tend à ancrer le métavers dans un quotidien désormais placé sous le signe du travail hybride.
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Par Stéphane Moracchini
L’ENTREPRISE
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