Gouvernance
Chaque jour compte (le temps au cœur du pilotage de la DSI)
Par La rédaction, publié le 01 décembre 2025
Sous pression budgétaire, la DSI découvre que son atout le plus puissant n’est ni la tech ni les process : c’est le temps. Chaque jour peut faire décoller un projet… ou l’enliser. Dans la course à la transformation, le temps devient la métrique clé de la performance IT.
Par Samuel Revenu, CEO d’Abraxio
Les budgets de la DSI sont sous tension et les projets sous pression, le temps est devenu une ressource rare – et donc précieuse. Pourtant, il reste l’angle mort du pilotage. Or chaque jour compte. Parce qu’il coûte, qu’il décale un projet ou retarde une transformation, et qu’il peut rapporter – en faisant avancer l’entreprise et les équipes.
Dans l’urgence d’économiser, on parle beaucoup des leviers visibles : rationaliser des licences, renégocier des contrats, repousser des projets, repenser l’infrastructure.
Mais on oublie l’essentiel : le temps consommé par les équipes est la première dépense, et surtout le premier investissement de la DSI. C’est un capital stratégique.
Chaque jour qui passe mobilise de l’énergie, des expertises, des compétences, de l’engagement. S’il est bien employé, il génère de la valeur pour l’entreprise. Il nourrit également la satisfaction des collaborateurs. Le temps est alors un vecteur de performance, de fidélité et d’engagement. Parce qu’en fin de compte et de journée, ce qui est important pour chacun, c’est de sentir qu’il a été bien utilisé. Qu’il a permis d’avancer, de contribuer réellement. À l’inverse, un temps mal orienté, non optimisé, inflige une triple peine : la dépense engendrée, la valeur stratégique perdue ou retardée, et la démotivation qui finit par s’installer.
Quand nos journées nous posent questions
Qui n’a pas sa « météo interne » en tête ? Chaque manager s’interroge régulièrement, parfois même inconsciemment : « Ma journée a-t-elle été utile et efficace ? Et celle de mon équipe ? »
Pourtant, nous vivons tous ces jours plus que remplis… mais peu satisfaisants : avec des projets qui patinent, des réunions qui n’aboutissent pas, des tâches qui s’enchaînent sans vraiment servir la valeur, des semaines qui flottent dans l’attente d’une décision. Et nous entendons chaque soir cette petite musique : « Il faudrait qu’on adresse ce point, qu’on fluidifie ce process, qu’on clarifie ce projet… »
Mais le lendemain arrive, et rien n’a changé. Chaque jour passe, et les choses s’enlisent. Et ces jours qui s’accumulent, ce sont des projets en attente, une décision bloquée, un bénéfice qui s’éloigne, une transformation qui n’arrive pas.
Samuel Revenu
CEO d’Abraxio
Piloter le temps, ce n’est pas « fliquer » ni presser les équipes. C’est un acte de management simple et positif
Comment inverser la vapeur ? En se posant cette question simple, mais structurante : chaque heure passée a-t-elle été utile et efficace ? Autrement dit, la DSI doit reprendre la maîtrise de sa temporalité. Il ne s’agit pas ici de presser les équipes pour aller plus vite. Il s’agit de s’assurer qu’elles travaillent sur les bons sujets, avec les bonnes méthodes, les bons outils, et la bonne orientation. De veiller à ce que chaque jour de travail contribue à rapprocher l’entreprise de ses objectifs.
Aujourd’hui, la performance d’une DSI se mesure à sa capacité à transformer chaque jour en valeur livrée, pas à accumuler des activités. Cela suppose de s’interroger avec exigence. Est-ce que mes équipes travaillent sur ce qui est vraiment utile ? Est-ce que nos processus produisent de l’efficacité ou de la friction ? Est-ce que les décisions sont prises au bon moment, avec les bons acteurs ? Et, plus dérangeant encore : quel est le coût du temps perdu ? Combien coûte un mois de retard sur un programme stratégique ?
Ces principes relèvent du bon sens. Ils fonctionnent souvent « par défaut » sur une partie des équipes. Mais l’enjeu est de les déployer sur toute la surface de la DSI, pour aller chercher ces 10 à 30 % de potentiel manquant.
La clé du management moderne ?
Piloter le temps, ce n’est pas « fliquer » ni presser les équipes. C’est un acte de management simple et positif qui repose sur quelques règles fondamentales, à savoir s’assurer que chacun sait sur quoi il travaille et pourquoi ; lever aussitôt que détectés les obstacles et goulets d’étranglement qui freinent l’avancement ; clarifier les priorités ; recentrer sur les tâches à forte valeur ajoutée ; synchroniser plutôt qu’accélérer, pour fluidifier le collectif ; et bien sûr outiller les équipes pour simplifier et automatiser cette fluidité.
Vos équipes s’en réjouiront, parce que lorsque son temps est bien employé, qu’il sert quelque chose de clair et d’utile, il y a plus de valeur générée avec moins d’efforts – et c’est à la fois un facteur d’efficacité et de satisfaction professionnelle. Au manager d’agir pour que chaque jour de travail compte – et soit bien compté ; qu’il rapproche l’entreprise de ses objectifs ; et qu’il rapproche chaque collaborateur de ce qui fait la force de son métier : avoir de l’impact. C’est en transformant le temps qui passe en valeur et en satisfaction que la DSI relève les défis d’efficacité, d’alignement et de sens. « Chaque jour compte » ne doit pas être seulement un slogan, mais bien un impératif de pilotage moderne et humain.
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