Secu
Alcyconie aide à gérer les crises cyber
Par Alain Clapaud, publié le 04 novembre 2024
Alors que la réglementation pousse les entreprises à renforcer leur résilience face au risque cyber, Alcyconie, une start-up malouine, propose ses services dédiés à la gestion de ces crises. Une offre qui porte tant sur la préparation que la gestion à chaud de l’événement et de l’après.
C’est en 2018, alors qu’elle suit un MBA de guerre économique et qu’elle intervient à Science Po Rennes sur la gestion de crise et la communication corporate, que Stéphanie Ledoux a crée sa société de conseil en gestion de crise cyber. Elle estime qu’il y a un manque sur le marché : « Le sujet était abordé sous un angle très informatique et laissait de côté les autres dimensions que sont les aspects juridiques, communicationnels et humains. J’ai voulu apporter une réponse à ce besoin émergent et qui s’est nettement confirmé ces dernières années. »
La start-up développe une offre de services pour accompagner les cellules de crise avant l’attaque pour les préparer, pendant pour les épauler et après les crises pour les aider à s’en sortir. « Nous avons des clients qui disposent de PCA (plan de continuité d’activité) qui comptent jusqu’à 300 pages parfois, des documents très théoriques, mais pas du tout opérationnels. C’est la raison pour laquelle il faut s’entraîner sans cesse, à la manière des entreprises qui réalisent des alertes incendie chaque année. »

Alcyconie, en phase d’entraînement, va simuler une crise, réunir la cellule concernée, amener chaque participant à jouer le rôle qu’il devra tenir lors de l’incident, l’aider à s’emparer des outils, savoir réagir lorsqu’une armée de trolls viennent attaquer la réputation de l’entreprise, contacter la Cnil, etc. La start-up n’assure pas l’analyse de l’attaque et la remédiation du système d’information, mais travaille de concert avec le prestataire cyber tout au long de la crise. Cette partie de préparation des crises représente aujourd’hui l’essentiel de son activité. « Lorsqu’on entraîne des organisations et les personnes, elles sont mieux armées lorsque la crise survient. Il faut être le plus réactif possible pour limiter la casse et ne pas perdre trois à six heures avant de réagir faute d’avoir les bons réflexes et outils. »
Un outil de gestion de la crise à chaud à l’horizon
Alcyconie aborde aussi le volet des outils à mettre en oeuvre pour gérer la crise alors que le réseau informatique de l’entreprise est compromis. « La question qui revient le plus est : faut-il ou non utiliser WhatsApp ? À chaque entreprise de faire ses choix. Nous leur faisons des recommandations et nous nous proposons de les équiper avec nos propres solutions. »
La start-up a en effet développé un premier logiciel qui porte sur le volet entraînement à la crise cyber. Un second, en cours de finalisation, sera dédié à la gestion de la crise à chaud. « Si l’entreprise n’a plus d’Active Directory, plus accès à Teams, cette plateforme de crise se déploie instantanément. Elle reprend tous les éléments de la plateforme sur laquelle le personnel a été formé lors des entraînements. Elle offre un espace collaboratif et un service de visio pour gérer la crise. »
Alcyconie s’est concentrée jusqu’à aujourd’hui sur les entreprises les plus exposées et les plus sensibles au risque cyber, notamment les OSE (opérateurs de services essentiels) et les hôpitaux, etc. L’édition de ce logiciel permettra à des partenaires cyber de le proposer à des entreprises de plus petite taille.
Après une croissance réalisée en autofinancement, la levée de fonds réalisée en avril 2023 doit permettre à Alcyconie d’accélérer son développement alors que les entrées en application de NIS 2 et de Dora approchent et vont pousser davantage d’entreprises à renforcer leurs capacités de résilience. Alcyconie a ouvert un bureau au Campus Cyber de Paris et songe désormais à se tourner à l’international.
LE PITCH
Stéphanie Ledoux
Fondatrice et CEO d’Alcyconie
Les crises cyber se distinguent par leur fulgurance, la technicité des réponses, les obligations juridiques et les répercussions sur toute la chaîne de valeur. Face à nous, un vrai méchant prend l’entreprise en otage. Cela rend ces crises spécifiques. »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2018
SIÈGE : Saint-Malo
EFFECTIF : 24 collaborateurs
FINANCEMENT : Levée de fonds (cyberK1, banques)
RÉFÉRENCES : Ministère des Armées, Allianz, Aiguillon Construction, SIB...
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