Pour les DSI, 2026 s’annonce comme une épreuve d’équilibriste, entre budget sous pression et besoins stratégiques à préserver.

Gouvernance

Budgets IT 2026 : sous pression, les DSI à l’heure des choix

Par François Jeanne, publié le 12 septembre 2025

Finies les années de croissance. Les DSI français s’attendent à des baisses ou au mieux à la stabilité pour leurs budgets l’année prochaine. À la clé, des arbitrages encore plus serrés que d’habitude et sans doute des sacrifices à assumer.

L’été n’aura sans doute rien arrangé. Ne serait-ce que parce que la signature, début août, d’un « accord » entre la présidente de l’Union européenne Ursula Van der Leyen et celui des États-Unis Donald Trump, laisse encore planer beaucoup de doutes sur l’évolution des tarifs pratiqués de part et d’autre de l’Atlantique sur les produits et services importés.
Certes, l’absence de mesures de rétorsion de la part de l’UE face à l’augmentation des taxes douanières décidées par les USA, laisse espérer une stabilité des tarifs pratiqués par les fournisseurs américains de produits et de services numériques à l’égard de leurs clients européens. Mais dans le même temps, leur mainmise sur le marché les laisse libres de pratiquer les prix qu’ils décident (voire à ce sujet notre dossier sur la souveraineté).

Un climat tout sauf détendu

Dans ce contexte, les DSI qui abordent en cette rentrée l’exercice difficile de l’élaboration de leur budget pour 2026, ont toutes les raisons de s’inquiéter. Car comme le démontre une enquête réalisée en juin dernier par Abraxio éditeur de la plateforme éponyme dédiée au management des DSI, le climat budgétaire est tout sauf détendu.

Un tiers de ses répondants y annonce déjà que « la pression financière supplante désormais tous les autres défis ». L’éternel enjeu de l’alignement entre ambitions métiers et capacités d’exécution est du coup relégué au second plan, avec un quart de citations.

Concrètement, cette pression va influencer directement leur budget, qu’ils sont désormais plus d’un quart à anticiper en baisse l’année prochaine. A contrario, ceux qui espèrent une augmentation, même ralentie, sont moins nombreux que lors du précédent exercice (36 % contre 42 %). Comme le fait remarquer Abraxio, même ceux qui pensent garder un budget stable (31 %), vont « devoir composer avec les hausses structurelles de coût ». Bon courage.

Le panel prévoit aussi que les lignes budgétaires sacrifiées se trouveront plutôt du côté du build et de l’innovation, tandis que le run, les ressources humaines et les dépenses de cybersécurité ou de mise en conformité devraient pouvoir être préservées. L’occasion pour Abraxio de rappeler l’importance pour les DSI de faire preuve de pédagogie et de savoir expliquer « la répartition des dépenses (run vs build, cybersécurité, conformité…) de manière lisible et compréhensible (…) pour faire valoir les arbitrages proposés et protéger les postes stratégiques ».

L’école du cirque

En résumé, et même pour ceux dont le budget augmentera, l’exercice 2026 va demander des talents d’équilibriste. « Après une décennie de forte croissance des budgets IT, la conjoncture oblige les DSI à réinterroger leurs priorités. Leur mission n’a pas changé : elles sont là pour soutenir le fonctionnement et le développement de l’entreprise. Mais dans un contexte plus tendu et incertain, elles se doivent plus que jamais d’adapter leur feuille de route aux contraintes économiques et aux capacités de l’organisation qu’elles servent, en optimisant chaque fonctionnement et chaque coût qui ne crée pas directement de valeur », leur recommande donc Samuel Revenu, CEO d’Abraxio.



À LIRE AUSSI :

À LIRE AUSSI :

Dans l'actualité

Verified by MonsterInsights