Data / IA

Nos DSI vont pouvoir (enfin) contrôler l’usage de ChatGPT

Par Thierry Derouet, publié le 29 août 2023

OpenAI dévoile une version Entreprise de ChatGPT pour encadrer et sécuriser son utilisation. Et mettre fin aux craintes de nos DSI ?

Pas plus tard qu’hier, une étude réalisée cet été par OnePoll pour BlackBerry indiquait que 75 % des entreprises mondiales et 82 % des entreprises françaises — envisageaient d’interdire l’utilisation de ChatGPT et d’autres applications d’IA générative en milieu professionnel. Une interdiction motivée, pour 62 % des entreprises françaises interrogées, pour des raisons évidentes de confidentialité des données, avec toutefois quelques nuances :
– 54 % des décideurs IT français estiment que l’IA peut augmenter l’efficacité opérationnelle ;
– 48 % y voient un potentiel d’innovation ;
– 50 % pensent qu’elle peut stimuler la créativité au sein des équipes.

Cependant, selon cette même étude, 74 % de nos décideurs IT français considéraient qu’une interdiction totale serait perçue comme un « contrôle excessif ».

Fort de ces éléments, BlackBerry suggérait dès lors que la gestion unifiée des terminaux (Unified Endpoint Management) pourrait être une solution acceptable pour instaurer des politiques de sécurité flexibles. En d’autres termes, cela permettrait une utilisation contrôlée d’outils d’IA au cas par cas.

OpenAI change la donne avec ChatGPT Entreprise

Toutefois, cette étude ne présageait pas de la disponibilité d’une version “Entreprise” de ChatGPT. Avec elle, Open AI promet un niveau de sécurité et de confidentialité acceptable pour la plupart des entreprises et des cas d’usage, un accès illimité à GPT-4 à haut débit, des fenêtres de contexte plus longues (pour travailler sur des textes plus longs), des capacités avancées et illimitées d’analyse de données (grâce notamment à Code Interpreter déjà présent sur ChatGPT Plus), ainsi que des options de personnalisation étendues.

Mieux encore, cette version “Entreprise” est administrable à distance par le biais d’une console d’administration centralisée avec des fonctionnalités de contrôles d’accès et de SSO mais aussi des statistiques et autres outils pour analyser et comprendre les usages de ChatGPT au sein de l’entreprise.

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Un ChatGPT sécurisé pour l’entreprise ?

OpenAI précise dès lors qu’il n’est pas question d’entraîner leur IA sur des données commerciales ou des conversations, alignant ainsi son offre sur celle de Microsoft (et son Bing Chat Entreprise) comme de Google (Duet AI for Workspace).

Selon OpenAI, ChatGPT Enterprise serait conforme à la norme SOC 2. Toutes les conversations seraient ainsi chiffrées (aussi bien du côté des transferts que du côté stockage et historisation des discussions).

ChatGPT Entreprise autorise le partage de prompts (invites) entre collaborateurs avec notamment la possibilité de créer des modèles types communs et partagés. Cette version promet de meilleures performances aussi bien en termes de rapidité des réponses (elle est donnée comme deux fois plus rapide) qu’en termes de capacité d’analyses des données via la fonction Code Interpreter (qui transforme littéralement l’IA collaborative en assistant Data Science grâce à sa capacité à exécuter du code Python).

Premiers clients mais tarification encore confidentielle

OpenAI a révélé les noms de ses premiers clients pour cette offre (Block, Canva, Carlyle, The Estée Lauder Companies, PwC et Zapier), sans toutefois donner le moindre tarif indicatif. En effet, l’adoption de ChatGPT Entreprise passe – tout au moins pour le moment – par une négociation préalable avec le service commercial d’OpenAI afin de calibrer l’offre à vos besoins. En toute logique le service devrait être commercialiser à un tarif significativement supérieur à ChatGPT Plus (20 dollars par mois et par utilisateur).

Une chose est claire, cette rentrée se fera sous le signe d’une déferlante de solutions à base d’IA génératives pour l’entreprise. De quoi mettre un terme aux inquiétudes de nos DSI ? À suivre.


(*) L’étude a été menée en juin/juillet 2023 par la société d’étude OnePoll auprès de 2 000 décideurs IT en Amérique du nord (États-Unis et Canada), en Europe (Royaume-Uni, France, Allemagne et Pays-Bas), au Japon et en Australie.

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