

Gouvernance
Cybersécurité et souveraineté numérique : l’écosystème Hexatrust s’engage pour un numérique de confiance
Par Thomas Pagbe, publié le 27 juin 2025
IT for Business a réuni sur son plateau plusieurs membres d’Hexatrust, tous engagés dans la construction d’un numérique souverain et résilient. Tour d’horizon des enjeux, des dynamiques collectives et des actions concrètes portées par cette communauté de conviction.
Les stratégies de transformation numérique des entreprises n’échappent plus aux risques géopolitiques. La dépendance aux technologies étrangères suscite des interrogations croissantes et la question de la souveraineté numérique est plus que jamais un enjeu majeur pour l’Europe et ses organisations publiques et privées. Face à l’urgence de bâtir un numérique de confiance, les acteurs français cherchent désormais à unir leurs forces pour défendre une vision fondée sur la protection des données, la résilience des organisations et l’indépendance technologique.
Séverine Denys (Docaposte), Caroline Berthaux (Tyrex), Alban Mijot de Baran (Protection Civile) et Jean-Noël de Galzin (Wallix / Hexatrust) se sont réunis autour de Thomas Pagbe, journaliste IT for Business, pour débattre autour d’une souveraineté numérique à la française dans le contexte géopolitique tendu actuel et face à l’impératif de résilience des organisations publiques et privées.
Une souveraineté numérique ancrée dans les valeurs européennes
Face à l’omniprésence des technologies américaines et chinoises, la question de la souveraineté numérique s’impose comme un enjeu stratégique pour l’Europe. Elle passe d’abord par une prise de conscience : celle des dépendances techniques et juridiques vis-à-vis de réglementations étrangères, souvent incompatibles avec les exigences européennes.
C’est ce qu’explique Séverine Denys, directrice des affaires institutionnelles et réglementaires chez Docaposte. Selon elle, « il est possible – et même nécessaire – d’avoir recours à des opérateurs européens immunisés, qui protègent les données de leurs clients dans le respect de nos valeurs. »
Docaposte incarne cette ambition avec des solutions souveraines déployées à grande échelle, en s’appuyant notamment sur des partenariats structurants avec NumSpot ou Mistral, et une approche résolument éthique de l’IA.
Un savoir-faire français qui rayonne à l’international
Cette volonté de maîtrise technologique ne s’arrête pas aux frontières. Le modèle français de cybersécurité séduit bien au-delà de l’Hexagone. En témoigne le parcours de Tyrex, une PME spécialisée dans la sécurisation des usages USB.
Caroline Berthaux, Partner & Executive Sales Director, souligne que « la majorité des projets que nous traitons aujourd’hui provient de leads entrants. On vient nous chercher en Afrique, en Océanie, en Asie ou en Amérique du Sud. »
Ce succès reflète l’efficacité de solutions ciblées, face à un risque croissant : en cinq ans, les attaques par clés USB ont été multipliées par six, un danger particulièrement critique dans l’industrie ou les infrastructures sensibles.
Une souveraineté qui concerne aussi le monde associatif
La cybersécurité n’est plus l’apanage des grandes entreprises. Associations et acteurs du secteur public sont tout aussi concernés. Avec ses 32 000 bénévoles, la Protection Civile s’est rapprochée de l’écosystème Hexatrust pour sécuriser ses pratiques numériques.
« On ne peut plus parler de protection des personnes sans parler de protection des données », rappelle Alban Mijot de Baran, responsable mécénat. La convention signée en mars dernier prévoit du mécénat de compétences, des dons de logiciels et un accompagnement sur la durée, dans une logique de solidarité numérique.
Une dynamique collective portée par Hexatrust
Ces exemples illustrent la capacité d’Hexatrust à fédérer un écosystème autour d’une ambition commune : bâtir un numérique de confiance. Pour cela, l’association multiplie les initiatives concrètes.
Jean-Noël de Galzin, président d’Hexatrust et CEO de Wallix, cite notamment la création d’Hexadiag, un outil de diagnostic cyber gratuit, ou les négociations en cours avec les ministères pour établir des accords-cadres visant à faciliter l’accès aux meilleures solutions européennes à des conditions favorables.
« Il faut que les collectivités puissent acquérir des solutions souveraines, efficaces et économiquement viables », insiste-t-il.
Un cadre réglementaire en mutation à accompagner
À cette dynamique s’ajoute un calendrier européen chargé. La transposition des directives NIS 2, DORA et RESILIENCE ACT va profondément transformer les obligations des entreprises et des institutions.
Hexatrust entend accompagner au plus près ces transitions. Pour Jean-Noël de Galzin, l’objectif est clair : « Nous allons faire simple, rendre la vie meilleure. Il existe des solutions. Il suffit maintenant de se rencontrer pour les mettre en œuvre. »
Un rendez-vous clé pour engager l’année à venir
C’est dans cet esprit que se tiendra la 11e Université d’été Hexatrust, le 9 septembre prochain, à Station F (Paris). Ce temps fort de la rentrée réunira l’ensemble de l’écosystème cyber français – industriels, ministères, collectivités et associations – pour lancer une nouvelle année d’action collective.
« Nous voulons continuer à promouvoir une voie européenne du numérique, fondée sur la protection des données, la résilience, et la capacité à travailler ensemble pour rendre la vie meilleure », conclut Jean-Noël de Galzin. Une ambition lucide et résolument tournée vers l’avenir.
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