DOSSIERS

Décollage attendu pour les serious games

Par La rédaction, publié le 12 mars 2010

A l’occasion du salon Solutions RH, les jeux sérieux étaient à l’honneur, dopés par l’appel à projets de Nathalie Kosciusko-Morizet et par l’image moderne qu’ils apportent aux formations des entreprises.

Les jeux sérieux, formations basées sur le jeu vidéo et la simulation, font parler d’eux depuis quelques années. Mais il semble que 2010 les verra véritablement décoller, en partie poussés par l’appel à projets de Nathalie Kosciusko-Morizet. Ils étaient en tout cas particulièrement bien représentés au salon Solutions RH.

Jusqu’ici réservés à des grandes entreprises, du fait des coûts de développement importants, ils peuvent aussi intéresser des plus petites structures avec « des budgets à partir de 20 000 euros pour un jeu d’apprentissage d’une vingtaine de minutes », souligne Philippe Delanghe, directeur marketing et commercial de U&I Learning. Dans un univers où domine le développement sur mesure, la start up poitevine Hollodeck détonne en éditant Recruit Life, un serious game sur étagère formant aux techniques de recrutement, qui est vendu 596 euros par poste en licence annuelle.
Ce n’est certainement pas le coût de l’un des plus célèbres jeux sérieux, Moonshield, conçu par KTM Advance dans le but de redorer l’image de Thales auprès des jeunes diplômés. Un gain de notoriété qui n’a pas de prix pour le groupe d’électronique et de défense puisque, en un an, 270 000 parties ont été jouées et 8 000 CV reçus.

Dans ce domaine comme dans d’autres, les éditeurs cherchent évidemment à réduire ou à mutualiser leurs coûts de développement informatique et de réalisation. Certains comme KTM Advance ou U&I Learning développent des moteurs 3D temps réel, tandis que d’autres tels Symetrix et Daesign, notamment, se regroupent dans le cadre du pôle de compétitivité Imaginove. Ils ont lancé le projet Learning Game Factory, visant à fournir des outils de conception et d’édition, une méthodologie de conception de jeux sérieux et une plate-forme collaborative de partage de ressources.

Un projet informatique comme les autres

Si les serious games ont le vent en poupe auprès des directions de la formation, ce sont des projets informatiques à part entière, préviennent les éditeurs. Et comme dans tout projet informatique, « il faut constituer une équipe projet dédiée avec des processus de décision clairs », souligne Vincent Dupin, de Symetrix. En outre, « le plus dur est souvent de formaliser les connaissances à transmettre et il faut que l’entreprise identifie les experts qui seront chargés de faire les spécifications avec l’éditeur », avertit Philippe Delanghe, directeur marketing et commercial de U&I Learning.

Pour l’avenir, les éditeurs de serious games se tournent vers la 3D et la réalité augmentée, mais pour l’heure, il faut bien se confronter à la réalité des entreprises. « En plus des contraintes financières, nous devons aussi souvent faire avec des parcs informatiques vieillissants. Inutile de concevoir en 3D si le parc a plus de trois ans et que les cartes graphiques sont insuffisantes ! », conclut Philippe Delanghe.

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