Data / IA
Emeria grandit plus sereinement avec son MDM dans le cloud
Par François Jeanne, publié le 04 avril 2025
Le géant de l’immobilier a choisi la plateforme IDMC d’Informatica pour accompagner sa croissance et l’inflation des jeux de données qui allait avec. En la positionnant sur le cloud d’AWS, elle se facilite en outre les évolutions dans le paramétrage et le contrôle qualité de ces data.
Peu connu du grand public, le groupe Emeria est pourtant un géant du secteur immobilier. Il possède notamment les marques Foncia en France, Chestertons au Royaume-Uni et une myriade de plus petites sociétés, réparties dans plus de 700 agences. La société se pose en guichet unique pour répondre aux besoins en immobilier résidentiel et commercial, depuis la gestion des baux et l’administration des biens jusqu’au courtage et aux services auxiliaires.
Pour sa DSI, adhérente du Cigref, une des priorités est de déployer sa stratégie cloud-first, avec une réduction drastique des datacenters on-premise, notamment dans ses filiales européennes.
Mais cette ambition doit s’accommoder d’une course d’obstacles plus immédiate : rien qu’en 2023 en effet, Emeria a réalisé pas moins de 41 acquisitions et trois expansions organiques, ce qui n’a pas été sans conséquence sur l’infrastructure de données existante : « Nous avions un événement de croissance externe presque chaque semaine, ce qui impliquait un nouveau périmètre de données et de processus à intégrer dans nos systèmes », se rappelle d’ailleurs Mathieu Plobner, architecte d’entreprise.

Peu connu du grand public, le groupe Emeria est pourtant un acteur majeur de l’immobilier avec notamment la marque Foncia en France. Ses nombreux achats d’agences rythment la vie des équipes de la DSI, avec des jeux de données à faire entrer aussi rapidement que possible dans le corpus commun.
Gérer le passage au cloud first
Le passage au cloud imposait une autre exigence, celle de choisir une solution qui fonctionnera correctement dans l’univers AWS. En effet, Emeria avait aussi commencé à supprimer progressivement ses datacenters en France, et à migrer ses workloads dans le cloud d’Amazon.
Le choix se porte finalement sur la solution Intelligent Data Management Cloud (IDMC) d’Informatica. La plateforme retenue inclut leur SaaS MDM 360, solution cloud native alimentée par l’IA pour unifier les données d’entreprise. Parmi les autres services mis en place avec IDMC, Cloud Data Integration (CDI) pour une synchronisation par lots avec les data lakes Snowflake, Cloud Application Integration (CAI) pour connecter les données à des applications en place, des intégrations en temps réel basées sur des événements avec l’ERP interne d’Emeria, et enfin Cloud Data Quality (CDQ) pour remplacer le travail manuel de maintenance par la création et l’application automatisées de règles.
L’architecture cible de ce nouveau centre de management des données se présente désormais sous la forme d’une structure en étoile, garantissant un accès sécurisé aux données pertinentes, et alimentant en aval de nombreuses applications pour des utilisateurs au sein des équipes informatiques, commerciales et de support.
Benoît Abadie
Directeur de l’architecture et des services d’entreprise chez Emeria
« Nous avons dû repenser la manière dont notre système de référence était construit et améliorer sa capacité à se synchroniser avec d’autres systèmes. »
La fin des « shadow-tableurs »
Les premières mises en œuvre opérationnelles de la nouvelle plateforme ont concerné les datasets juridiques ainsi que ceux manipulés par l’ERP. Libérées d’une bonne partie des tâches de maintenance de l’outil grâce à sa disponibilité en mode SaaS, les équipes internes ont pu se focaliser sur la gestion et la qualité des données. Elles ont ainsi mis au point une quarantaine de synchronisations à date entre les « golden records » du MDM et des applications métiers.
« C’est un véritable enjeu dans ce type de projet, souligne Mathieu Plobner. Plus les utilisateurs font confiance à la plateforme et à la qualité des données qu’elle délivre, plus ils s’en servent. »
Et de fait, ils ne ressentent plus le besoin de créer de nouveaux tableaux Excel dans leur coin.
Et même si Benoît Abadie relativise en évoquant « un grand classique de la communication avec les utilisateurs, quand l’organisation mise en place et les explications emportent leur adhésion », cette adoption a un autre effet boule de neige intéressant. En effet, Emeria est plus sereine quand il s’agit d’intégrer les nouvelles agences et entités juridiques dans son écosystème de données, rapidement et efficacement, et de s’assurer que les données de référence exactes circulent entre son ERP et les applications web de front-office.
De quoi envisager d’étendre la démarche à de nouveaux domaines, par exemple celui de la gestion des frais et des informations tarifaires. Cela permettrait d’appliquer plus facilement de nouvelles politiques globales ou d’auditer les dossiers pour détecter de potentielles erreurs ou incohérences.
Un autre projet en cours est la création d’un domaine pour la facturation électronique afin de se conformer aux nouvelles exigences légales en France et en Europe. Vaste chantier, comme le montrait un de nos récents dossiers (IT For Business n°2301), pour lequel il n’est sans doute pas inutile de pouvoir s’appuyer sur un socle de données solide !
Le MDM ou le jour sans fin
Emeria a choisi de loger son service MDM au sein de son département d’architecture du SI. Un positionnement original mais que Benoît Abadie assume avec conviction : « Un MDM, ce n’est pas que de la production. C’est un élément majeur dans une gouvernance de la donnée, or celle-ci est en cours de construction et elle devra pouvoir continuer à évoluer. » Concrètement, notamment pour faire face aux échéances réglementaires, sa direction dresse aujourd’hui une cartographie complète du système d’information, applications et data comprises. Et n’imagine sans doute pas un seul instant qu’elle puisse rester figée longtemps !
Les Chiffres du projet
40 synchronisations automatisées avec le MDM en un an
43 structures intégrées au SI en 2023

L’entreprise Emeria
Activité : immobilier dont administration de biens
Effectif : 17 000 collaborateurs
CA : 1,5 Md€
