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La France peut-elle revenir dans la course au Cloud Computing ?

Par La rédaction, publié le 15 novembre 2010

Dans le cadre des pôles de compétitivité, l’Etat investit 10 millions d’euros dans le projet Compatible One. Objectif : doter la France de ses propres technologies cloud computing.

Deux ans ! C’est le délai dont disposent Bull et les 13 autres partenaires du projet Compatible One pour tenter de remettre la France dans la course du cloud computing. « Aujourd’hui, le cloud computing est totalement dominé par Google avec Google App Engine, par Amazon et par Salesforce, reconnaît Fabio Mancinelli, responsable R&D de XWiki, un éditeur membre du projet. On veut créer dans les deux ans une infrastructure opérationnelle. Les enjeux sont importants et tous les membres du projet veulent obtenir des résultats très concrets à son issue. » C’est le pari d’un projet non seulement de recherche, mais où ses membres vont aussi mettre en oeuvre leurs solutions pour le cloud.

Ainsi, XWiki va participer à plusieurs sous-projets Compatible One pour définir les couches d’infrastructure cloud. L’éditeur va aussi porter sa plate-forme wiki sur la plate-forme cible, alors même que ses API seront en cours de développement. L’enjeu n’est pas mince, car XWiki va devoir fonctionner sur une architecture de stockage de type non relationnelle (NoSQL), ce pourquoi elle n’a pas été conçue. « Ludovic Dubost, le créateur de XWiki a déjà porté partiellement la plate-forme XWiki sur Google App Engine, mais ce n’était q’une version très limitée. Nous allons devoir porter l’intégralité des fonctionnalités de XWiki sur l’architecture Cloud Compatible One », poursuit Fabio Mancinelli. Pour l’ensemble du projet, l’éditeur dispose d’un budget de 90 mois/homme pour sa participation.

L’architecture Cloud sur laquelle travaillent les partenaires Compatible One.

Autre membre du projet, Nuxeo, l’éditeur de solutions de gestion de contenus open source. Stéfane Fermigier, fondateur et président du conseil de surveillance de l’éditeur souligne les enjeux de ce projet : « Le but est de fournir une pile cloud computing complète et 100 % open source pour permettre à des opérateurs de proposer des services cloud standards ou même à des entreprises de créer des cloud privés. »

Quel est l’intérêt pour la France de créer un nouveau projet et d’y investir 10 millions d’euros alors que l’Open Cloud Manifesto, publié en 2009, a suscité de nombreux projets similaires, à commencer par OpenStack ou même Open Source Cloudware d’OW2, groupement faisant lui-même partie de Compatible One ? « Nous allons très largement exploiter les travaux des autres projets cloud open source, précise Fabio Mancinelli. Il n’y a pas de concurrence entre ces projets mais une complémentarité. »

Compatible One a été découpé en quatre sous-projets. Premier sous-projet : un volet Iaas (Infrastructure as a Service), qui inclut toute la problématique de gestion des machines virtuelles et du stockage. Deuxième sous-projet : la couche Paas (Platform as a Service), qui définit une plate-forme de développement d’applications. « Alors que le volet Iaas est relativement bien avancé, c’est certainement sur le volet Paas où nous aurons le plus de travail à fournir. On va aller jusqu’à la mesure de la consommation des ressources et la gestion de la facturation », commente Stéfane Fermigier. Le troisième est consacré au volet sécurité et, enfin, le dernier aux cas d’utilisation, c’est-à-dire la mise en œuvre de solutions éditeur au-dessus de cette infrastructure cloud.

Rendez-vous est pris dans deux ans pour constater de l’avancée de Compatible One, et voir si l’Etat poursuivra son effort avec un Compatible Two, lequel englobera les opérateurs télécoms et les hébergeurs.

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