Cloud

Le décisionnel en mode cloud s’adapte à l’existant à moindre coût

Par La rédaction, publié le 28 mars 2012

Le besoin en applications décisionnelles n’a jamais été aussi fort dans les entreprises, notamment depuis la dernière crise financière. Chaque direction doit désormais disposer de tableaux de bord précis et fiables sur son activité, ses dépenses et ses ressources. La demande explose, mais les DSI peinent à répondre, du fait de la lourdeur des plates-formes décisionnelles déployées. L’émergence de solutions de business intelligence (BI) agiles, de type Qlicktech ou Tableau, témoigne de ce besoin de BI légère, le cloud computing consti­tuant une autre alternative.
Le cabinet d’études Aberdeen suit la montée de la BI en mode cloud depuis 2008. A l’époque, 7 % des utilisateurs interrogés disaient utiliser une solution Saas. Un taux qui est passé à 20 % en 2011, essentiellement du fait des PME (à 53 %). Les grandes entreprises représentent toutefois 23 % des utilisateurs. Argument choc pour cette adoption : un coût de possession inférieur de 40 % par utilisateur et par an. Forrester estimait déjà ce marché à 529 millions de dollars en 2011, et s’attend à ce qu’il atteigne 2,4 milliards de dollars d’ici à 2014.

Ces dernières années, les offres se sont multipliées. Des briques d’intégration, de stockage et de gestion de la performance sont apparues dans le cloud, et de multiples pure players ont créé de nouvelles plates-formes de BI. SAP, IBM, Information Builders, Microsoft et encore Micro­strategy ont bâti des offres Saas pour les contrer. Convaincu, Tim Bradley, vice-président senior du cloud chez Microstrategy, déclare : « Implémenter des applications décisionnelles prend trop de temps. Il fallait trouver une façon de changer la donne. Avec le cloud, il ne s’agit pas d’être un peu plus rapide, mais de cinq à dix fois plus rapide : des jours, des semaines et non plus des mois. Les coûts ont aussi été abaissés de 30 à 50 %, les entreprises devant se focaliser sur leur business et non plus sur leur infrastructure. »
Pour sa part, l’éditeur Jaspersoft s’est positionné auprès des développeurs avec Jaspersoft Live avant de monter une offre sur la plate-forme cloud Open­shift de Red Hat. Tom Cahill, vice-président en charge des canaux de distribution, explique cette stratégie : « Le cloud est incontestablement la prochaine évolution des plates-formes décisionnelles. C’est une nouvelle étape pour bénéficier de son existant à un coût plus faible et, surtout, de beaucoup plus de flexibilité. L’arrivée du big data va naturellement pousser les entreprises vers le cloud. »

La nouvelle génération arrive

avis de l’expert : Charles Parat, directeur recherche et innovation chez Micropole

« Les éditeurs proposentdes offres cloud de bout en bout »

Les DSI attendent du cloud des solutions plus économiques. Les éditeurs de plates-formes ont proposé des services en mode hébergé, avec seulement la partie restitution dans le nuage. Les entreprises devaient sortir leurs données en masse, une approche court-circuitée par le besoin d’analyser celles qui sont déjà dans le cloud. Rapatrier en interne ces gros volumes de données dans une approche datawarehouse interne se télescope avec une approche cloud. Aujourd’hui, les éditeurs proposent des offres cloud de bout en bout.
Il faut se méfier des classifications de solutions dites PME ou départementales. Les offres d’automatisation du cycle de vente
ont été classées ainsi il y a quelques années, et, aujourd’hui, tout le monde
y vient. Les offres de business intelligence cloud pure player connaîtront
le même mécanisme. Les entreprises
non équipées sont les premières à opter pour ces solutions. Pour les autres,
même si les plates-formes internes
ont vieilli, cela prendra plus de temps. Basculer dans le nuage reste une véritable révolution.

SAP, le leader mondial du décisionnel, est présent sur le cloud depuis 2007 avec Crystalreport.com, une offre limitée au reporting. Depuis, celle-ci s’est considérablement enrichie, avec la gestion de tableaux de bord, l’analytique ad hoc et la mobilité. « L’offre vise tant les nouveaux clients de PME qui cherchent un premier logiciel de reporting que les grands comptes qui ont besoin d’une solution d’out­sourcing de leur plate-forme de BI », explique Jean-Michel Jurbert, directeur des marchés solutions BI et entrepôts de données chez SAP. L’éditeur commence à voir de grands comptes créer des architectures hybrides Saas-licence pour de nouvelles activités ou pour leurs partenaires. Atout pour SAP, sa solution est celle de reporting proposée par défaut par Salesforce.com. Une intégration à l’offre ERP SAP Business By­design est attendue pour la fin d’année, avant d’être pro­bablement rejointe par Successfactor, sa nouvelle plate-forme RH.
Face aux acteurs historiques de la BI, se dressent les pure players, des start up qui réinventent le décisionnel. Deux d’entre elles sont localisées en France : We Are Cloud et Bittle. L’un comme l’autre ont connu le succès aux Etats-Unis avant de voir le marché français démarrer enfin : « A la base, c’était les PME que nous visions, rappelle Rachel Delacour, cofondatrice de We Are Cloud. Ce projet est né d’une frustration. Après avoir travaillé au contrôle de gestion chez Carrefour, je suis arrivée dans une PME où je devais monter le pôle contrôle de gestion. Je me suis alors aperçue qu’il me serait difficile de disposer d’outils performants. » Avec Nicolas Raspal, architecte décisionnel, elle fonde We Are cloud en 2009 pour créer l’outil dont elle rêve. « Notre atout, c’est que nous avons pris les meilleures bonnes pratiques de l’industrie pour créer une plate-forme décisionnelle. » L’éditeur annonce avoir séduit 200 entreprises clientes, dont le géant Shell.

 

Une success story outre-Atlantique

Bittle, le concurrent français de We Are cloud, compte 6 000 utilisateurs, dont la majorité aux Etats-Unis : « A notre lancement, en octobre 2010, nous avons enregistré énormément de demandes aux Etats-Unis et au Canada, explique Christophe Suffys, PDG et cofondateur de Bittle. Notre intégration à la place de marché Google a été fondamentale pour notre développement, et ce n’est que depuis quelques mois que les entreprises françaises s’intéressent réellement à nous. »
Tous rêvent du succès affiché par l’Américain GoodData qui a multiplié par six son chiffre d’affaires en 2011, avec 11 000 utilisateurs. Créée par Roman Stanek, ex-directeur SOA (Service-Oriented Architecture) chez HP, la start up américaine a levé 28,5 millions de dollars. Elle a revendiqué 50 nouveaux clients grands comptes pour le seul dernier trimestre 2011.

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