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Cloud

Le ROI du cloud, une notion toute relative

Par Jacques Cheminat, publié le 12 février 2018

Le retour sur investissement du cloud n’est pas nécessairement le critère guidant une migration vers le cloud. Une étude montre que d’autres éléments sont pris en compte.

Pour vendre un projet informatique, le retour sur investissement est souvent un précieux sésame auprès de la direction. On pourrait penser que dans le domaine du cloud comme dans d’autres projets IT, les responsables informatiques s’interrogent en priorité sur cette équation financière. Et bien non, ou plutôt pas nécessairement.

Pas d’évaluation de ROI pour un tiers des entreprises

Une étude menée par l’ISACA (Information Systems Audit and Control Association) auprès de ses membres, montre que 32% des sondés n’ont pas calculé le ROI sur leur projet d’implémentation de services cloud. Un taux en hausse par rapport à 2014 où une étude, menée par InformationWeek, relevait seulement 20% des entreprises à effectuer cette tâche. Les plus optimistes souligneront que 68% des répondants font la démarche de calculer un retour sur investissement de leur migration vers le cloud. Dans le détail, un peu plus d’un tiers des répondants effectuent ce travail avant le déploiement et près d’un tiers calculent le ROI avant et après l’implémentation des services cloud.

Pour les réfractaires au ROI, les investissements dans le cloud se justifient uniquement sur des objectifs métiers. Par ailleurs, l’absence d’un modèle de calcul fiable constitue une justification pour plus d’un quart des sondés. La question de la rentabilité des investissements n’est cependant pas écartée mais avec des critères non financiers comme l’agilité commerciale accrue ou la bascule d’un modèle CAPEX (dépenses en capital) en modèle OPEX (dépenses d’exploitation). 21% avouent partir d’un cas métier avec des métriques financières comme la réduction des coûts attendue. « Ce type d’analyse diffère du ROI, car les métriques financières n’intègrent pas la proposition de valeur de l’utilisation du cloud et dans ce cadre, elles sont très centrées sur l’entreprise », précise le rapport.

Un modèle hybride pour le calcul du ROI

Selon l’ISACA « les raisons probables de ne pas réaliser de calcul de ROI sont notamment que les responsables informatiques se sont familiarisés avec le cloud. L’analyse détaillée du ROI est jugée inutile pour valider les investissements et les métriques non financières sont de plus en plus considérées comme suffisantes pour justifier les projets ».

Pour ceux qui s’adonnent au calcul du ROI, l’approche hybride est la plus adoptée. Cette dernière combine des appréciations quantitatives et qualitatives comme les charges d’exploitation, les besoins en ressources humaines, l’impact commercial, les coûts de migration ou le temps gagné par les salariés. Sur la réalité du ROI anticipé, la règle des trois tiers s’applique, un tiers des sondés estime que le ROI actuel est plus élevé, un tiers plus faible et un tiers correspond au ROI attendu. Un exercice rendu difficile en raison de dépenses d’exploitation et des coûts de transitions plus élevés que prévus.

Au final, si le retour sur investissement garde encore la main pour évaluer et vendre un projet cloud. La maturité de ce marché commence à changer la donne en intégrant des appréciations plus orientées vers les métiers.

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