USF met toujours la pression sur SAP

Gouvernance

Les membres de l’USF digèrent mal la stratégie cloud de SAP

Par Thierry Derouet, publié le 17 novembre 2022

Les résultats de la cinquième enquête de satisfaction dévoilés à l’occasion de la convention annuelle de l’association des Utilisateurs SAP Francophones (USF), début octobre à Lyon, éclairent sur les « freins persistants sur le cloud et les migrations S/4Hana ».

Même si – ici aussi – l’urgence d’une prise en compte des enjeux environnementaux et sociétaux dans le numérique a été ramenée sur le devant de la scène, la convention USF est avant tout, pour les 450 entreprises adhérentes (dont une cinquantaine d’administrations publiques), l’occasion de s’exprimer sur les relations particulières qui les lient à SAP. « Nous sommes là pour partager aussi bien sur les bonnes expériences que sur les mauvaises. Notre parole est franche, transparente et constructive, avec la volonté d’influencer l’éditeur », rappelle le président de l’USF Gianmaria Perancin.

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Un éditeur malmené par ses utilisateurs ? Oui et non.

Non, si l’on considère que 69 % des répondants à l’étude de satisfaction ont « la volonté d’élargir le périmètre des solutions SAP » dans leur entreprise, solutions jugées comme performantes par 87 % d’entre eux.

Oui, si l’on prend en compte que « le transfert des solutions SAP historiques on-premise vers le cloud est jugé difficile, voire impossible pour 86 % des répondants ».

Avec des points bloquants portant sur la sécurité, les aspects juridiques, le manque de maturité en interne, le manque d’alignement avec la stratégie des entreprises interrogées, ainsi que les coûts.

S/4Hana pas encore une priorité

La migration vers S/4Hana est également à la peine : seuls 7 % des répondants déclarent que cette opération est désormais derrière eux (contre 5 % il y a deux ans). Car pour 42 % d’entre eux, S/4Hana n’est pas une priorité.
Sur ce dernier point, Gianmaria Perancin alerte sur le risque de pénurie de compétences si jamais « les projets se bousculent un jour au portillon ». Autant de sujets qui exigeront un dialogue toujours plus équilibré : « Une relation couronnée de succès passe par un ingrédient important : l’humanité et l’humilité que chacun doit y mettre ».


3 Questions à Gianmaria Perancin, président de l’USF

Qu’avez-vous pensé de l’augmentation annoncée par SAP de 2,12 % pour les coûts de support ?

La réévaluation des coûts de maintenance, étaient dans les clauses contractuelles. Il fallait s’y attendre. Nos autres fournisseurs font la même chose. Le contexte est difficile.
En revanche, la communication a été mal gérée. Une augmentation générale de 3,3 % a d’abord été annoncée dans le monde, sauf dans six pays dont nous faisions partie, sans en être avertis…
J’ai demandé à SAP, à l’avenir, de communiquer localement, démontrant une meilleure écoute de ses clients.

Et où en est-on des accès facturés plusieurs fois aux utilisateurs ?

C’est un sujet important. Le « digital access » met en place un double système lié à l’utilisateur et aux documents créés par des systèmes non SAP. L’utilisateur, qui est pourtant sous licence avec SAP, peut passer par un système tiers où il est doublement facturé. Ce n’est pas normal. Nous aimerions que SAP soit courageux, audacieux et tranche pour nous éviter cela.

La migration S/4 Hana, toujours à la peine ?

Aujourd’hui, la migration vers S/4Hana ne démarre que doucement, trop doucement. Je ne prêche pas ici pour SAP. Moi, je veux que les entreprises adoptent S/4Hana ou le cloud parce qu’elles y voient un intérêt. Qu’elles voient la promesse d’une valeur et qu’elles puissent y trouver ce qu’elles recherchent. SAP doit travailler mieux sur le « pourquoi » de cette migration, que cela ne soit pas seulement une question d’obsolescence technique. Même si SAP nous a donné quelques années de plus pour la faire…


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