Migrer vers des architectures HCI permettrait de réduire notablement la facture énergétique.

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Migrer vers des architectures HCI permettrait de réduire notablement la facture énergétique

Par Laurent Delattre, publié le 23 novembre 2022

Selon une nouvelle étude Nutanix, ses infrastructures hyperconvergées peuvent réduire la consommation électrique et l’empreinte carbone de 27% environ. Explications…

Comment lutter contre l’inflation des factures énergétiques et limiter son empreinte carbone ? La question est au cœur de toutes les DSI depuis longtemps mais est devenue bien plus centrale depuis quelques mois. Il n’existe pas de réponse universelle et les pistes sont nombreuses de l’écoconception au recyclage des composants IT en passant par la modernisation des équipements.

Souvent interrogé sur ce sujet par ses clients et prospects, Nutanix a mené cette année avec Atlantic Ventures une étude approfondie dont elle vient de présenter les résultats. Et ces derniers méritent que l’on s’y attarde un peu.

Le sujet de l’impact du numérique est devenu bouillant. Selon l’institut Borderstep, les besoins énergétiques cumulés des datacenters dans le monde en 2020 s’élevaient à 375 milliards de KWh ou 375 TWh soit environ 1,5% des besoins énergétiques mondiaux globaux.

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« Rien que dans la région EMEA, les datacenters consomment plus de 90 TWh par an avec un niveau d’émissions équivalent à environ 5,9 millions de véhicules (27 millions de tonnes de CO²e) » rappelle Sammy Zoghlami, SVP Nutanix EMEA. « Les mesures prises dans ce domaine peuvent avoir un impact considérable sur le changement climatique, mais elles doivent être tempérées par la nécessité pour les entreprises de se battre efficacement sur des marchés de plus en plus numériques ».

Nutanix a cherché à mesurer les éventuels gains sur la facture énergétique et la facture environnementale offerte par les infrastructures hyperconvergées comparées aux infrastructures 3 tiers classiques avec leur stockage séparé. Pour cela, elle s’est basée sur le scénario d’un fournisseur du marché de l’automobile basé en Europe avec 11 000 employés et 190 ingénieurs IT. Son infrastructure 3-tiers type comporte 400 serveurs x86 moyennement dimensionnés, une infrastructure de stockage NAS/SAN de 3 Po et une infra réseau 100 Gbps.

Si l’on en croit le Borderstep Institute, la consommation d’énergie d’une infrastructure 3-tiers est distribuée à raison de 40% pour les serveurs, 22% pour le refroidissement, 19% pour le stockage, 13% pour les onduleurs et 5% pour le réseau.

Pour ce qui est des émissions de carbone, tout dépend de l’approvisionnement électrique très différent selon les pays. Avec une production essentiellement nucléaire, la France est ainsi le pays le mieux placé d’Europe. Son émission de CO2 par kWh est de 0,051 KgCO2e contre une moyenne européenne de 0,230 KgCO2e.

Selon l’étude, sur la durée du cycle de vie des serveurs, la fabrication et le transport ne représentent que 11,9% des émissions de CO2. L’utilisation de ces serveurs représente 87,9% du CO2 émis durant tout le cycle de vie.

Partant de ces éléments, Nutanix a comparé la consommation énergétique et l’émission de carbone du datacenter de l’entreprise exemple avec une infrastructure 3-tiers et une infrastructure HCI s’appuyant sur des matériels de même génération.

Selon l’étude, le passage à une infrastructure HCI permettrait de réduire de 26,74% la consommation d’énergie avec un pourcentage équivalent en matière de diminution des émissions CO2.

Il en résulterait pour l’entreprise étudiée une économie annuelle de 1,12 million de kWh et 278 tonnes de CO2e.

Ces gains résultent de la conception même des infrastructures HCI qui utilisent un stockage réparti intégré dans chaque serveur plutôt qu’une baie externe. C’est donc tout particulièrement sur le stockage que les économies se font ainsi que sur le refroidissement et les équipements réseau. Le graphique ci-dessous comparant l’infrastructure 3-Tiers et son équivalent HCI pour l’entreprise témoin de l’enquête résume bien la situation.

Mais l’étude ne s’arrête pas là. Elle s’amuse à évaluer les impacts d’une migration massive des entreprises ayant actuellement des datacenters en infrastructure 3-Tiers vers du HCI sur différents pays européens.

En Europe, la transformation HCI pourrait réduire la consommation d’énergie de 56,7 TWh et les émissions de 14,2 millions de tonnes de CO²e sur la période 2022-2025.

En France, selon l’étude, « les centres de données consomment environ 13 TWh d’énergie électrique en 2022, pour atteindre 14,2 TWh en 2025. Malgré la tendance générale vers l’informatique hyperscale et le Software-as-a-Service, la France conserve une part relativement stable de datacenters traditionnels 3-Tiers (estimés à 64 % en 2022 et à 56 % en 2025) ». Une migration complète à la technologie HCI dans les datacenters en France sur les trois prochaines années permettrait d’économiser 8,8 TWh d’énergie et près de 440 000 tonnes de CO²e. Et au passage de réaliser une économie de plus d’un milliard d’euros sur la facture énergétique des entreprises !

Estimation pour la France

Pour Nutanix, les gains dans la pratique devraient même être supérieurs puisque l’étude compare des équipements de génération équivalente alors que dans la réalité les entreprises migrent vers de nouvelles infrastructures tous les cinq ans environ alors que leur ancienne infrastructure arrive en fin de vie. Or les infrastructures actuelles sont plutôt plus efficientes en matière d’énergie que celles d’il y a cinq ans. Ainsi, le chiffre le plus intéressant de l’étude est peut-être ce fameux « milliard d’euros » économisé entre 2022 et 2025 en passant sur des infrastructures HCI. Il est clairement à prendre en compte dans le compromis écologique que chaque entreprise doit faire entre « conserver plus longtemps son ancien matériel » et « passer sur une infrastructure plus économe ».

L’étude est à consulter ici : Improving Sustainability in Data Centers

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