Pure Enterprise Data Cloud continue de s'enrichir en donnant la priorité à l'IA et la cybersécurité embarquées

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Pure Storage étend son Enterprise Data Cloud pour un stockage plus intelligent et résilient

Par Laurent Delattre, publié le 30 septembre 2025

Pure Storage fait d’Enterprise Data Cloud, lancé en juin dernier, un socle stratégique capable d’orchestrer données et applications, du datacenter au cloud, dans une logique de politiques et de sécurité native. L’éditeur annonce une floppée de nouveautés pour fusionner encore un peu plus performances extrêmes, orchestration intelligente et sécurité proactive au plus près des données.

La vision de Pure Storage repose sur un constat simple, formulé il y a plus de dix ans par son fondateur : offrir aux entreprises qui conservent des infrastructures sur site une expérience utilisateur équivalente à celle du cloud public.
Cette vision a pris davantage d’ampleur et de consistance avec l’annonce de sa plateforme « Enterprise Data Cloud » lors de l’évènement « Pure//Accelerate 2025 » en juin dernier. Le but est de construire une base de données unifiée en combinant FlashArray, FlashBlade, le stockage en bloc, le stockage de fichiers-objets et le stockage cloud grâce à un « data plane » unique qui s’étend du datacenter au cloud, tout cela couronné par un contrôle intelligent alimenté par l’IA. « Pour les clients qui sont on-prem et qui ne peuvent ou ne veulent pas aller dans le cloud public, il faut que les vendeurs innovent et offrent le même niveau d’expérience utilisateur que le cloud public. Et la promesse de Pure, c’est ça », rappelle Gabriel Ferreira, directeur technique de Pure Storage France. Cette approche découple la gestion des données des silos organisationnels et technologiques, en automatisant les opérations via des politiques centralisées plutôt que des interventions manuelles.

En unifiant ainsi la gouvernance des différentes familles de produits – FlashArray, FlashBlade, Portworx et les instances Cloud Block Store – Pure Storage entend offrir une expérience cohérente, que les données soient en mode bloc, fichier ou objet, sur site ou dans le cloud.
Mais l’idée maîtresse d’Enterprise Data Cloud est en réalité ailleurs. Elle repose surtout sur son plan de contrôle intelligent permettant de masquer la complexité traditionnelle du stockage et de fournir, selon les mots de Gabriel Ferreira, « la même expérience utilisateur que le cloud public, mais chez soi ». Ce socle vise à rapprocher la gouvernance des données de celle des applications, en imposant une logique de politiques et d’automatisation plutôt que de reposer sur des tâches manuelles, trop souvent sources d’erreurs.

À la veille de sa tournée mondiale « Pure//Accelerate » qui passera par Paris le 14 octobre, l’éditeur a dévoilé une série d’innovations qui renforcent et prolongent cette vision. Toutes convergent vers trois axes : plus de performances matérielles, une unification logicielle autour du control plane, et une cyber-résilience accrue. « L’idée, c’est toujours plus d’automatisation grâce à l’IA, et toujours plus de sécurité, parce que c’est ce que demandent nos clients », résume Gabriel Ferreira.

Des évolutions matérielles

Pour soutenir cette ambition et moderniser le stockage à l’ère des très exigeants workloads de l’IA, Pure fait évoluer son offre FlashArray avec l’arrivée du modèle XL190 R5 (release 5), positionné en haut de gamme, et pensé pour répondre à la demande croissante en IOPS et en capacité. Celui-ci, ainsi que le rafraîchissement « R5 » des gammes //X et //C dans le cadre de son programme Evergeen, intègre les dernières évolutions des composants (CPU Intel Xeon 6 Emerald Rapids, plus de DRAM, PCIe Gen 5…) our répondre à la demande croissante de performance et de capacité. « Nos clients nous demandent toujours plus de performance et de capacité. C’est la loi du stockage », commente Gabriel Ferreira.
Au-dessus, la série //ST incarne le « dragster » de la marque : jusqu’à 18 millions d’IOPS, 200 Go/s de bande passante, et des latences mesurées en dizaines de microsecondes. « C’est une machine taillée pour des cas extrêmes comme le trading haute fréquence », illustre Gabriel Ferreira.

Deep Reduce : optimiser le stockage de sauvegarde et d’analytique

Historiquement conçue pour la performance brute sur les données non structurées, le logiciel des baies FlashBlade évoluent pour répondre à de nouveaux cas d’usage avec l’introduction de Deep Reduce. Cette nouvelle fonctionnalité logicielle active pour la première fois des algorithmes avancés de déduplication et de compression sur la plateforme scale-out.. Jusqu’ici, les workloads fichiers et objets n’étaient pas éligibles à la déduplication avancée. Or, de nombreux clients utilisent FlashBlade pour des usages de sauvegarde ou d’analytique, où la redondance est forte.
Deep Reduce permet désormais d’appliquer des algorithmes de compression et de déduplication plus poussés à ces environnements. « C’est une optimisation attendue par les clients qui utilisent FlashBlade pour du backup », explique Gabriel Ferreira, rappelant que, contrairement aux baies FlashArray, la fonction n’était pas native sur cette famille. Le gain est direct : réduction de la consommation de capacité, amélioration du coût total de possession et meilleure efficience énergétique.

Moderniser le cloud hybride

Conscient des enjeux de coûts et de complexité liés à la migration des charges de travail VMware vers le cloud public (et devenue plus que difficilement gérable avec la nouvelle politique de licences de Broadcom), l’éditeur fait évoluer son offre Cloud Block Store (CBS). Rebaptisée « Pure Storage Cloud Azure Native », cette solution est désormais spécifiquement intégrée à Azure VMware Solution (AVS). L’objectif est de masquer totalement la gestion de l’infrastructure de stockage sous-jacente. « Les clients nous disent : je ne veux plus gérer de baie, je veux que ça soit transparent pour moi, je veux que vous me présentiez du disque Pure comme du disque Microsoft », résume Gabriel Ferreira. Directement depuis le portail Azure, les administrateurs peuvent provisionner du stockage Pure Storage comme une option native, bénéficiant ainsi automatiquement du thin provisioning, de la déduplication et de la compression. Cette optimisation permet de réduire significativement la facture de stockage sur AVS et d’éviter de devoir ajouter des nœuds vSAN coûteux uniquement pour des besoins de capacité.

Un Intelligent Control Plane qui fait la différence

Au-delà du matériel et du stockage cloud, l’éditeur avance sur son Data Plane unifié, fédérant FlashArray, FlashBlade, Portworx et Cloud Block Store sous une même couche de gestion qui intègre contextes et workloads. La couche fondatrice de ce Data Plane unifié n’est autre que Fusion, la brique logicielle IaC (Infrastructure as Code) qui fédère toutes les ressources de stockage de EDC. Elle permet de masquer l’hétérogénéité des technologies et des besoins et donc de masquer les silos de stockage qui existent (souvent pour de bonnes raisons) et ne peuvent s’effacer d’un claquement de doigts.

Désormais Portworx, la plateforme de gestion de volumes pour Kubernetes, vient aussi s’intégrer de plein droit à Fusion. Les environnements de containers peuvent désormais bénéficier des mêmes politiques et automatisations que le reste du stockage Pure. « Quel que soit le système déployé, il rejoint automatiquement le pool et participe à la logique d’ensemble », résume Gabriel Ferreira. Cette convergence renforce la promesse initiale de l’EDC : offrir aux équipes IT une expérience cloud-like, qu’elles provisionnent une base Oracle critique sur FlashArray XL ou des workloads cloud-native sur Portworx. « L’idée, c’est d’unifier la façon de gouverner, même si les technologies restent diverses », résume Gabriel Ferreira.

Avec Fusion et le Data Plane unifié qui en émerge, tous les systèmes « se connaissent et se parlent », permettant la mise en œuvre d’un Intelligent Control Plane, la partie la plus visible d’EDC. Celui-ci applique des politiques de gouvernance pour automatiser le provisionnement, la protection des données et la gestion des performances. « L’utilisateur ne choisit plus manuellement ces options : ce sont des politiques de gouvernance qui s’appliquent, et cela évite les erreurs », insiste Gabriel Ferreira.

Et pour aller toujours plus loin dans la vision d’une plateforme « intelligente », Pure étend un peu plus l’usage et l’utilité de son Copilot basé sur l’IA générative : il permet non seulement d’interagir en langage naturel (y compris en français) avec le stockage pour administrer le parc, analyser les risques ou obtenir des rapports, mais il peut désormais aussi passer à l’action et agir à la place de l’utilisateur. « On peut lui demander : est-ce que je suis à risque sur certains environnements ? Et il va scanner l’ensemble du parc », explique Ferreira. De plus, Copilot s’étend désormais aussi à Portworx (pour le stockage Kubernetes) et Fusion (l’environnement IaC qui soutient EDC), renforçant l’approche automatisée.

Par ailleurs, l’arrivée du support natif de MCP (Model Context Protocol) dans Enterprise Data Cloud (aussi bien comme client que comme serveur MCP) étend cette « intelligence » et cette vision qui vise à positionner EDC comme une véritable brique d’infrastructure interopérable, capable de dialoguer avec d’autres environnements. Il métamorphose la manière dont les environnements de stockage peuvent être pilotés et intégrés aux workflows intelligents. En adoptant MCP, Pure Storage permet aux agents conversationnels et aux modèles de langage d’interagir directement avec les baies FlashBlade et FlashArray, en langage naturel, sans passer par des interfaces complexes ou des scripts. Dit autrement, le support de MCP ouvre la gestion du stockage d’EDC à d’autres IA que Pure1 Copilot et notamment à des agents IA réalisant les tâches récurrentes, les analyses de performance ou les opérations de remédiation afin de réduire les frictions opérationnelles et accélérer la prise de décision. En somme, MCP transforme EDC en une plateforme de stockage véritablement agentique, capable de dialoguer, d’agir et de s’adapter en temps réel aux besoins métiers.  

Vers une cyber-résilience native, au plus proche des données

La cyber-résilience constitue l’autre axe majeur de cette vague d’annonces. Conscient que le stockage est la dernière ligne de défense, Pure Storage transforme sa plateforme en un maillon actif et même proactif de la chaîne de sécurité. L’éditeur compte notamment sur son Intelligent Control Plane et les automatismes attachés. « Nous voulons que chaque politique de provisionnement intègre par défaut la sécurité et la reprise, afin d’éviter que les administrateurs oublient un maillon critique », explique Gabriel Ferreira.

Les baies intègrent désormais une surveillance comportementale capable d’identifier des signaux faibles : variations anormales des taux de compression et de déduplication, suppressions inattendues de volumes ou de snapshots, comportements d’accès inhabituels. Ces événements peuvent être immédiatement exposés et remontés vers les outils de cybersécurité tiers, notamment via de nouvelles intégrations fortes avec CrowdStrike Falcon, Rubrik, Varonis ou Commvault, afin d’alimenter les SIEM et d’activer des playbooks automatisés de réponse à incident. L’objectif est de rapprocher les couches de stockage du SOC, en leur donnant un rôle d’indicateur de compromission et en réduisant le temps de détection des attaques.

Cette approche proactive, complétée par la possibilité pour les clients d’utiliser leurs propres gestionnaires de clés de chiffrement (BYOK), vise à détecter et contenir les menaces au plus près de la donnée. Pure anticipe aussi les prochaines étapes de la cryptographie avec une compatibilité annoncée vers les algorithmes post-quantiques, pour préparer les environnements les plus critiques.

Au-delà des mécanismes de défense intégrés dans ses baies, Pure Storage pousse désormais une logique de cyber-résilience as a Service. L’idée générale est de proposer une approche clé en main où la détection, la protection et la remédiation s’appuient non seulement sur le stockage, mais aussi sur l’écosystème de partenaires et sur des services managés afin d’assurer la continuité de service quoi qu’il arrive. Dans ce modèle, les capacités de résilience ne sont plus dépendantes de l’expertise interne des équipes IT : elles sont livrées comme un service, avec des garanties contractuelles sur la disponibilité et la récupération. Et Veeam est le premier partenaire Pure Storage à concrétiser cette « cyber-résilience as a Service ». La solution conjointe vise à orchestrer et automatiser la restauration des données après une attaque. En combinant la visibilité et la gestion par politiques de la plateforme Pure avec les capacités de restauration de Veeam, les deux partenaires entendent fournir un service intégré pour garantir une reprise d’activité rapide et fiable.

Cette collaboration illustre la volonté de l’éditeur de ne plus se contenter de protéger les données, mais de garantir leur disponibilité et leur récupération dans un environnement de menaces complexes. Une volonté que l’on retrouve également dans l’annonce de l’arrivée en 2026 des « Pure Protect Recovery Zones ». L’idée est de permettre aux entreprises de créer, de façon automatisée, des environnements de récupération totalement isolés, ce que l’éditeur appelle des Isolated Recovery Environments (IRE), dans lesquels elles peuvent restaurer, tester et valider leurs applications et leurs données sans aucun impact sur les systèmes de production. Dans un scénario d’attaque, elles servent de « bulle » sécurisée où l’on peut remonter une copie saine des systèmes critiques, analyser l’incident et procéder à la remédiation, tout en maintenant la continuité d’activité. En dehors des crises, elles offrent aussi un espace pour tester des plans de reprise ou vérifier l’intégrité des sauvegardes de manière non‑disruptive.

Finalement, ces évolutions confirment la trajectoire de Pure Storage, qui s’éloigne de la simple fourniture de baies de stockage pour se positionner comme un gestionnaire de patrimoine de données. La vision est pragmatique : les silos organisationnels et applicatifs perdureront, la variété des systèmes de stockage pour satisfaire la diversité des besoins continuera d’exister mais la plateforme de données se doit d’être unifiée et gouvernée de manière cohérente. L’avenir du stockage, tel que le dessine Pure Storage, réside moins dans la gestion de boîtiers que dans l’orchestration intelligente et automatisée des données, où qu’elles se trouvent.

En offrant une gouvernance centralisée, des workflows automatisés et des capacités de sécurité intégrées au plus proche des données, Pure Storage cherche à donner aux DSI les moyens de rivaliser avec l’expérience du cloud public, tout en gardant le contrôle sur leurs environnements hybrides. À l’heure où les entreprises arbitrent entre coûts, souveraineté et adoption accélérée de l’IA, l’EDC apparaît comme une réponse pragmatique : celle d’un stockage enfin devenu une infrastructure stratégique unifiée et intelligente, à la croisée des performances, de l’automatisation et de la cyber-résilience.

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