Secu
Riot renforce la posture cyber des salariés
Par Thierry Parisot, publié le 08 septembre 2025
Lancée il y a cinq ans, la start-up propose une solution de simulation et de sensibilisation des salariés aux cyberattaques. Une réponse à leur montée en flèche, notamment les tentatives d’hameçonnage.
Même si IBM n’a jamais confirmé ni actualisé le chiffre de 95 % cité dans son Cyber Security Intelligence Index de 2014, les erreurs humaines restent une cause majeure des incidents de cybersécurité dans les entreprises.
Benjamin Netter, président (CEO) et cofondateur de la start-up spécialisée Riot, estime qu’elles sont à l’origine d’environ deux tiers des cas aujourd’hui. « Ce niveau justifie de renforcer la “posture cyber” des salariés, c’est-à-dire les comportements et les réflexes qu’ils adoptent face aux menaces informatiques dans leur quotidien professionnel », évalue-t-il, citant pêle-mêle : l’utilisation de mots de passe forts et uniques, l’identification des signaux d’alerte de compromission (comportements anormaux d’un logiciel ou d’un système), le respect des règles de confidentialité sur les réseaux sociaux et en télétravail, ou encore la vigilance face aux tentatives de phishing (hameçonnage).
Cette dernière technique serait d’ailleurs en forte augmentation, de 1 265 % entre 2021 et 2023 selon une étude du prestataire spécialisé SlashNext. Pour expliquer cette hausse, Benjamin Netter évoque trois raisons. D’abord, la pandémie de Covid, qui a ouvert des brèches dans les systèmes en décloisonnant les environnements personnel et professionnel. Ensuite, la multiplication des conflits, qui a rendu les hackers plus virulents, notamment en direction des opérateurs d’importance vitale (OVI) dans les domaines de la santé, de l’énergie, des transports, de l’alimentation ou des activités régaliennes des États. Enfin, la percée de l’IA, et notamment de sa version générative, qui permet de créer des attaques plus personnalisées et toujours plus réalistes pour mieux tromper les collaborateurs.
C’est en partant de ce constat que Benjamin Netter décide en 2020 de fonder Riot avec Louis Cibot au sein de l’incubateur californien Y Combinator. La solution SaaS conçue et développée entre 2020 et 2022 par les six personnes composant alors l’effectif, propose deux approches proactives : elle simule des attaques de phishing pour évaluer la vulnérabilité des employés, puis les sensibilise en s’appuyant notamment sur un chatbot. « La simulation que nous réalisons à partir des quelque 640 scénarios d’attaque actuellement modélisés, est gratuite, détaille le CEO. Ensuite, en fonction des potentielles failles détectées, notre solution alerte les collaborateurs et leur propose des conseils personnalisés à travers les outils de communication internes de l’entreprise, ainsi que des formations ciblées ».
La mise en oeuvre de la solution est rapide et peu intrusive, garantit-il : « Elle s’intègre sans difficulté aux environnements informatiques des entreprises, notamment Google, Microsoft et Okta, pour récupérer les informations sur les comptes utilisateurs et leurs droits d’accès aux applications. »
Depuis son lancement, la solution Riot a déjà été adoptée par plus de 1 500 entreprises de toutes tailles et tous secteurs, en France à 80 % et dans une vingtaine d’autres pays. Grâce au nouveau tour de table bouclé en début d’année, d’un montant de 30 M€, Benjamin Netter espère accélérer les activités à l’international, notamment sur les marchés italien et espagnol, et même ouvrir un bureau à New York dans les prochains mois.
LE PITCH
Benjamin Netter
CEO et cofondateur de Riot
« Face à des cyberattaques toujours plus sophistiquées et ciblées, Riot sensibilise, forme et guide les employés pour en faire une véritable première ligne de défense. »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2020
SIÈGE : Paris (75)
EFFECTIF : 80 collaborateurs
FINANCEMENT : Fonds propres, prêt Bpifrance, levées de fonds
CA (2024) : Près de 10 millions d’euros
REFERENCES : Deezer, Hachette, L’Assurance Maladie, L’Occitane, Le Bon Coin, Le Monde, Mistral AI , Snapchat, Veolia…
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