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Sobriété numérique – Saint-Etienne Métropole : un exercice d’équilibriste

Par Marie Varandat, publié le 04 juillet 2023

Tiraillé entre des utilisateurs qui veulent des équipements modernes, des contraintes budgétaires et des impératifs de sécurité, le DSI de Saint-Etienne Métropole a choisi de focaliser ses ressources sur des projets à fort impact.

Le numérique responsable n’est pas un sujet facile à la DSI de Saint-Etienne Métropole, d’autant qu’une première tentative de rationalisation des équipements a entraîné une levée de boucliers il y a cinq ans. « Nous n’avons fait que provoquer du mécontentement, se souvient Sébastien Valla, directeur des systèmes d’information et du numériqueEn collaboration avec l’antenne stéphanoise du réseau Envie, nous avons équipé les classes des petites sections de la Métropole de PC reconditionnés. Outre le fait qu’Envie n’arrivait pas à fournir les volumes dont nous avions besoin, nous étions confrontés à des problèmes de performances et de sécurité, et les enseignants étaient tout sauf ravis. » Pour accélérer les temps de réponse, la DSI a même envisagé la bascule vers un OS moins gourmand. Mais le cumul d’un matériel « obsolète » et d’une nouvelle interface a généré tellement de rejet que le projet a été finalement abandonné.

2.000 tablettes contre 5 000 équipements auparavant (objectif cible sur le parc des enseignants)
2.000 PC remplacés et recyclés de manière réglementaire (démarche DEEE & RSE)

« Nous devons jongler avec des antagonismes forts, résume Sébastien Valla. Garantir la sécurité d’équipements trop anciens est impossible quand on ne peut appliquer les mises à jour des constructeurs et des éditeurs. Parallèlement, l’État nous ajoute toujours plus de contraintes sans pour autant libérer les financements qui vont avec. La loi REEN en est un exemple. Nos limites budgétaires ne nous permettent pas d’investir dans du matériel plus durable et réparable, car il est souvent plus cher. Et pour couronner le tout, les utilisateurs veulent du matériel toujours plus récent ! »

Un référent numérique responsable au sein de la Métropole

Guidé par une logique financière parce qu’il n’a pas d’autre choix, le DSI de la Métropole s’est attaqué en priorité au parc matériel de ses utilisateurs, car c’est là qu’il peut avoir le plus d’impact. Son plan sur deux ans, porté par un référent numérique responsable au sein de la DSI, vise en priorité la réduction du nombre d’équipements par utilisateur. À la tête d’un parc d’environ 8 500 PC (5 000 pour les enseignants et 3 500 pour les agents) et quelque 1 000 smartphones, il a profité de l’essor du télétravail pour « imposer » de nouveaux usages. Une tablette en lieu et place de l’existant pour les enseignants et un PC portable pour les agents, avec une durée de vie de chaque équipement portée à cinq ans, voire sept quand cela est possible, car « le matériel avec une obsolescence programmée amoindrie est beaucoup plus cher et n’entre pas dans nos budgets ». Pour mener à bien ce plan, les responsables des achats ont été sensibilisés et formés au sujet à l’aide du MOOC « Numérique responsable » de l’INR. La Métropole se fait également accompagner par l’agence Lucie, spécialisée dans l’auto-évaluation et la mise en place d’un plan d’action numérique. « Elle nous aide à établir un point de situation et les bons indicateurs de suivi. Et c’est loin d’être simple ! », note Sébastien Valla.

La virtualisation, un levier d’optimisation

Focalisée sur le parc matériel de ses utilisateurs, la DSI a pour l’instant laissé de côté ses serveurs. « Notre parc de serveurs est entièrement virtualisé et les outils d’analyse et de cartographie proposés par l’éditeur coûtent trop cher. Sans oublier qu’il faut aussi former les collaborateurs. Cela étant, la virtualisation en soi constitue déjà un levier d’optimisation de l’utilisation des ressources informatiques. » Quant à l’écoconception, Sébastien Valla a choisi de ne pas aborder le sujet pour l’instant : « Nous sommes concentrés sur la sécurité de nos applications. C’est le vrai sujet majeur pour nous. Et de toute façon, même si on le voulait, les éditeurs ne sont pas prêts. »

Sébastien Valla, DSIN de Saint-Etienne Métropole : « Éco-conception ? Non… nous sommes concentrés sur la sécurité de nos applications. C’est le sujet prioritaire pour nous. Et de toute façon, même si on le voulait, les éditeurs ne sont pas prêts. »

Sébastien Valla, DSIN de Saint-Etienne Métropole : « Éco-conception ? Non… nous sommes concentrés sur la sécurité de nos applications. C’est le sujet prioritaire pour nous. Et de toute façon, même si on le voulait, les éditeurs ne sont pas prêts. »


L’ORGANISATION

Activité : Administration de 53 communes
Budget de fonctionnement informatique : 4 M€
Effectif : 4 500 agents

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