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Sobriété numérique – Randstad France recycle ses données

Par Marie Varandat, publié le 26 juillet 2023

Lancé depuis des années dans une démarche de rationalisation de la data et des coûts associés, le groupe d’intérim Randstad France, a initié un projet pour optimiser l’usage des données. La démarche s’inscrit aujourd’hui au cœur de sa stratégie de numérique responsable.

Opérationnaliser le numérique responsable se décline dans de multiples domaines, dont, bien sûr, la data. Le but étant de ne conserver que celle vraiment utilisée ou importante pour des raisons réglementaires, stratégiques… Chez Randstad France, la problématique n’est pas nouvelle. « En 2009, le projet d’ERP, basé sur PeopleSoft, a été lancé entre autres pour cette raison, rappelle Nicolas Faret, DSI adjoint, Innovation, SI opérationnel & Solutions digitales pour Randstad France. L’un des objectifs était de définir ce qui pouvait être purgé et archivé pour réduire les coûts de stockage. »

Chez Randstad France, réduire la data, une obsession

Dès 2009, malgré la prise en compte des réglementations sur les délais de conservation et d’autres contraintes spécifiques, la société parvenait à une réduction de 30 % des volumes stockés. Depuis, le groupe a basculé sur la version cloud de son ERP, et depuis plus de dix ans, « le volume n’a pas augmenté malgré la croissance de l’activité », constate Nicolas Faret. Cette première étape qui portait uniquement sur des données financières perdure aujourd’hui : « elle permet par exemple d’identifier qu’un même client a deux dates de règlement différentes dans deux systèmes, ou encore de repérer des doublons », détaille le DSI adjoint.

30 % de réduction du stockage en purgeant les données
1,8 million de profils pouvant potentiellement être réutilisés

Parallèlement, la DSI a lancé un projet similaire sur les données opérationnelles liées au « core business », un domaine plus large représentant des centaines de tables comportant parfois des dizaines de champs. Au-delà de la question des volumes, « la démarche a été beaucoup plus complexe et le reste encore aujourd’hui. Elle suppose que toutes les entités du groupe s’entendent sur des règles pour, par exemple, simplement purger les données. Ce n’est toujours pas le cas aujourd’hui », souligne Nicolas Faret. L’initiative s’est tout de même concrétisée par la création d’un catalogue de données en place depuis quatre ans environ et enrichi au fil de l’eau. Sans être totalement intégrée dans le quotidien, la première version présentait plusieurs avantages. Elle évitait notamment de recréer les mêmes données. Mais cette première avancée présentait certaines limites, en particulier parce que les données étaient collectées en partant de chaque application, certaines demeurant invisibles.

Chez Randstad France, tous les projets initiés pour des raisons économiques et d’accessibilité à la donnée s’inscrivent aujourd’hui dans la démarche de réduction d’empreinte environnementale du numérique.
Chez Randstad France, tous les projets initiés pour des raisons économiques et d’accessibilité à la donnée s’inscrivent aujourd’hui dans la démarche de réduction d’empreinte environnementale du numérique.

Depuis, la DSI s’est équipée d’un logiciel spécialisé de « data recycling », édité par Systnaps. « Nous avons recommencé le processus de catalogage en partant cette fois des objets métiers, à savoir l’intérimaire, le client et la commande, pour ne citer que les plus importants », décrit le DSI adjoint. La tâche est en cours et devrait se concrétiser pour les utilisateurs par une sorte de « Data as a Service » interne.

Privilégier le recyclage et la réutilisation de la data

En cours ou en prévision, tous ces projets initiés pour des raisons économiques et d’accessibilité à la donnée s’inscrivent aujourd’hui dans la démarche de réduction d’empreinte environnementale du numérique. Au fil des années, ce travail autour de la data a amené la DSI à envisager la problématique sous un nouvel angle : privilégier le recyclage et la réutilisation de la donnée au lieu de chercher à en engranger toujours plus. Typiquement, « plutôt que de chercher forcément à recruter de nouveaux talents, autrement dit des intérimaires en ce qui nous concerne, il serait plus judicieux de chercher à identifier les profils actifs dans notre base de 1,8 million de personnes », conclut Nicolas Faret.

Nicolas Faret, DSI adjoint, Innovation, SI opérationnel & Solutions digitales pour Randstad France : « Ne conserver que les données nécessaires suppose que toutes les entités du groupe s’entendent sur les règles pour, par exemple, simplement purger les données. »
Nicolas Faret, DSI adjoint, Innovation, SI opérationnel & Solutions digitales pour Randstad France : « Ne conserver que les données nécessaires suppose que toutes les entités du groupe s’entendent sur les règles pour, par exemple, simplement purger les données. »



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