DSIN
Prix du DSI « Impact social, sociétal et développement durable » : Jean-Noël Olivier (Bordeaux Métropole)
Par François Jeanne, publié le 16 mai 2025
Le 13 mars dernier, dans le cadre enchanteur de la BnF Richelieu, le jury des 26ᵉ Trophées « DSI(N) de l’Année » a dévoilé son cru 2024/2025, saluant celles et ceux qui façonnent un numérique plus responsable. Comme chaque vendredi, IT for Business se penche sur ces lauréats pour décoder leurs approches et leurs projets qui ont motivé la décision du jury. Coup de projecteur aujourd’hui sur le détenteur du Prix du DSI « Impact social, sociétal et développement durable » : Jean-Noël Olivier, Directeur général du numérique et des systèmes d’information de Bordeaux Métropole, qui inscrit la transformation digitale de la collectivité dans une trajectoire éthique et durable.
Bordeaux Métropole mène une transformation sur des infrastructures numériques complexes, en tenant compte de l’impact sur la communauté. Le jury des Trophées a choisi de récompenser son DGNSI, grâce à un dossier clair, avec une articulation bien exposée entre les volets environnementaux et les aspects sociétaux de la stratégie menée.
Les problématiques environnementales et sociétales ont beau sembler passer au second plan ces derniers temps, il reste des DSI qui s’engagent dans des stratégies RSE. Ce fut encore le cas cette année pour les Trophées avec près d’une quinzaine de dossiers reçus, parmi lesquels le jury a voulu récompenser, avec celui de Bordeaux Métropole, l’équilibre trouvé entre l’ambition de la démarche et le réalisme des actions concrètes.
Elles sont nombreuses en l’occurrence. D’abord pour la résorption de la fracture numérique : la création sur le territoire d’un Observatoire des inégalités numériques a permis d’analyser les facteurs d’exclusion et d’identifier les publics les plus vulnérables : 18 % du panel d’habitants souffrent plus du numérique qu’ils n’en bénéficient. Elle a guidé la mise en place d’un plan d’action pour adapter les politiques locales et améliorer l’inclusion numérique. Autre public visé, celui des agents de la Métropole : 22 % d’entre eux étaient en situation de décrochage. Un programme de formation adapté a été lancé pour assurer l’inclusion de tous.
Remise du Trophée DSI catégorie Impact social, sociétal et développement durable à JEAN-NOËL OLIVIER, directeur général du numérique des systèmes d’information, Bordeaux Métropole, par Charly Vanhaecke, ChromeOS specialist, ChromeOS (à gauche) et Chanfi Maoulida, chief digital officer, Service de santé des Armées (à droite).
En parallèle et dans un contexte de dématérialisation des services publics, le programme PULSE a été lancé pour simplifier l’expérience numérique des citoyens, avec la création d’un compte unique de territoire, de portails de démarches simplifiés et d’un simulateur d’aides financières. En 2024, les citoyens ont attribué une note de 9,23/10 à ces nouveaux services, récompensés par le Label Or « Territoire innovant ».
Ensuite, sur le versant environnemental : la Métropole a innové pour mesurer et réduire l’impact du numérique. Avec l’outil MyITFootPrint, une analyse dynamique de l’empreinte carbone a été réalisée, permettant dès 2024 une économie de deux tonnes de CO2. La sensibilisation n’a pas été oubliée avec l’organisation du Mois de la collecte numérique en mars 2024. Il a mobilisé citoyens, entreprises et étudiants pour récupérer et reconditionner des équipements électroniques. Enfin, au cœur des processus internes de la collectivité, une politique d’achats responsables garantit désormais des critères environnementaux et sociaux stricts dans les marchés publics.
Parcours de
Jean-Noël Olivier
Depuis 2021 :
DGNSI, Bordeaux Métropole
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2015 – 2021 :
Adjoint au DG du numérique, Bordeaux Métropole
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2000 – 2014 :
Responsable du conseil en technologie (département Secteur Public), direction de grands programmes gouvernementaux, conseil en stratégies SI (Services du Premier ministre, Caisse des Dépôts…), chez Accenture France
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FORMATION :
Ingénieur Enseirb-Matmeca, Bordeaux (2000)
Auditeur en sécurité numérique, INHESJ (2012)
Le dernier point concerne la contribution de l’IT à l’amélioration des bilans environnementaux et, plus globalement, au confort de vie des habitants de la Métropole. C’est ainsi que le programme ICTU exploite les données pour améliorer le confort thermique urbain. En analysant l’impact des arbres sur les îlots de chaleur, la Métropole a mis en place un modèle de mesure innovant, combinant données scientifiques et perceptions citoyennes. Ces travaux permettront d’optimiser les futurs aménagements urbains. Sur l’axe énergétique cette fois, le projet Stacoptim utilise l’IA pour la rénovation des 550 bâtiments de la Métropole. Soutenu par l’État, il vise à réduire l’empreinte carbone du parc immobilier, notamment grâce aux jumeaux numériques et aux simulations énergétiques avancées.
Toutes ces initiatives impressionnent autant par leur nombre que par leur cohérence. Mais en s’engageant dans une transformation durable et éthique, la Métropole voulait « un numérique choisi et non subi, au service des citoyens et de l’environnement ». Dont actes !
LA COLLECTIVITÉ BORDEAUX MÉTROPOLE
Bordeaux Métropole a été créée parmi les premières de ces collectivités issues de la loi Maptam et regroupe 28 communes. Parmi ses compétences, figure l’aménagement numérique sur son territoire (fibre, réseaux) et ici, par choix des élus, le domaine du numérique. Son DSIN est donc aussi DSI de la ville de Bordeaux et de 18 autres communes qui ont choisi cette mutualisation. La collectivité emploie 5 900 agents et la DSIN environ 550 collaborateurs. Elle a 55 entités « clientes » et 22 900 utilisateurs à servir, dans 950 bâtiments.
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