Evolution des rémunérations dans l’IT en 2025

Par Laurent Delattre, publié le 04 juin 2025

Recruter sans s’engager, payer sans se brader : en 2025, les entreprises IT naviguent entre pénurie de compétences, attentes salariales record, impératifs économiques et incertitudes liées à l’IA. Découvrez la grille des salaires IT 2025, publiée par LHH Recruitment Solutions…

Dans un contexte économique marqué par l’incertitude, les entreprises affichent une prudence accrue dans leurs stratégies de recrutement informatique. Ce n’est pas une surprise mais plutôt une confirmation de ce que tout l’écosystème redoutait en ce début d’année 2025 plus que morose.

Le Guide salarial 2025 publié par le cabinet LHH Recruitment Solutions, en appuie sur les données COMPASS du groupe Adecco, vient en effet confirmer un ralentissement notable des embauches en CDI dans le secteur IT.

Si l’on en croit le rapport, en 2025, les organisations privilégient désormais davantage les missions ponctuelles ou les partenariats avec des prestataires externes. Les recrutements en contrat à durée indéterminée restent réservés aux situations critiques, notamment lorsqu’il est nécessaire de remplacer rapidement des collaborateurs clés, tels que des experts techniques ou des responsables stratégiques.

Cette préférence marquée pour la flexibilité s’inscrit dans une gestion prudente des coûts et des ressources non seulement dictée par un impératif économique mais aussi, déjà, par les incertitudes sur l’évolution de l’emploi engendrées par l’arrivée de l’IA.

Toutefois cette quête de flexibilité s’accompagne aussi d’une vigilance accrue quant à la politique salariale, devenue aujourd’hui un levier stratégique central pour maintenir l’attractivité des entreprises. Philippe Perret, directeur de LHH Recruitment Solutions France et Luxembourg, rappelle ainsi que la rémunération concentre “une grande partie des attentes, des tensions et des arbitrages du monde du travail“. Elle constitue une responsabilité fondamentale pour les entreprises, directement liée à leur compétitivité sur le marché des talents.

La transparence joue son rôle

Ce phénomène est accentué par l’entrée en vigueur de la directive européenne sur la transparence salariale, imposant une meilleure communication sur les politiques de rémunération. Cette évolution réglementaire rend les candidats et salariés plus vigilants et enclins à comparer de manière approfondie les offres du marché.

En parallèle, les attentes salariales des actifs ne cessent d’augmenter, notamment chez les jeunes professionnels. Une enquête récente indique qu’une majorité d’entre eux considère le salaire comme le critère déterminant dans leur choix professionnel, surpassant même l’intérêt du poste ou l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. De plus, environ un quart des salariés ayant quitté leur emploi en 2023 l’ont fait principalement dans l’optique d’obtenir une meilleure rémunération. On est loin des phénomènes et motivations des années COVID !

Plus concrètement, côté rémunérations, le palmarès 2025 confirme un écart croissant entre profils stratégiques et fonctions d’exploitation. Le package médian d’un Directeur des Systèmes d’Information (DSI) atteint 151 847 € bruts fixes annuels, quand un Directeur de l’ingénierie logicielle se situe à 123 675 €. Les spécialistes de la data restent des profils très recherchés : un data scientist pèse désormais 83 004 € de médiane.
Les architectes infrastructure plafonnent à 74 074 €, tandis qu’un analyste sécurité tourne autour de 51 344 €. À l’autre bout de l’échelle, le technicien support pointe à 37 695 € — un delta de plus de 110 000 € avec un DSI, témoignant de la polarisation des valeurs.

Pour les DSI et RSSI, la lecture fine des quartiles proposés (Q1, médiane, Q3) constitue un outil de pilotage, pas une norme. Les valeurs publiées portent uniquement sur le fixe, hors primes et avantages, et excluent les cas atypiques. Dit autrement, les rémunérations de cette grille doivent être corrélées aux réalités sectorielles, régionales et à la rareté des compétences.

À LIRE AUSSI :