Gouvernance
Voir clair pour agir juste : une réponse française aux défis de souveraineté et de complexité
Par La rédaction, publié le 04 décembre 2025
Le monde devient plus brutal, l’information plus chaotique. Bombardés de données, bousculés par les deepfakes et la désinformation, États et entreprises jouent désormais leurs décisions clés sur un terrain algorithmiquement miné. Plaidoyer pour une intelligence stratégique souveraine, capable de transformer le bruit numérique en lucidité opérationnelle et de redonner aux décideurs la maîtrise de leurs choix.
Par Antoine Franz, Co-fondateur & CEO de Sahar
Guerres, ruptures technologiques, menaces hybrides et systémiques : jamais les États, les décideurs et les entreprises n’ont été confrontés à une telle accumulation de crises, simultanées et, semble-t-il, durables. À ce durcissement du monde s’ajoute le brouillard de la surinformation. Permanente, fragmentée, souvent anxiogène. Elle brouille les repères, dilue le sens et rend l’action plus incertaine encore.
Dans ce tumulte, la capacité à hiérarchiser, à contextualiser, à anticiper devient un actif stratégique. Plus que jamais, les responsables publics comme privés ont besoin d’analyses structurées, de diagnostics solides et de regards lucides, car dans un monde instable, une exigence s’impose : voir clair pour agir juste.
Face à cette nouvelle donne, des pratiques renouvelées émergent. Loin des cercles fermés où elle était jadis cantonnée, l’intelligence stratégique entre dans une nouvelle ère : plus ouverte, plus agile, plus intégrée. En combinant exploitation de données en sources ouvertes, expertise humaine qualifiée et technologies d’analyse et d’intelligence artificielle avancée, l’intelligence stratégique permet d’appréhender la complexité du monde contemporain et de mieux éclairer la décision.
Les cas d’usage se multiplient : anticipation de crises géopolitiques, cartographie des risques informationnels, détection et attribution de campagnes de désinformation, veille et intelligence économique, sûreté des personnels et de lieux stratégiques… Autant de champs où disposer de la bonne information permet de prendre la meilleure décision.
Éclairer la décision
Cette nouvelle grammaire de la décision ne concerne plus seulement les États. Entreprises, collectivités et institutions s’en saisissent à leur tour, confrontées à l’impératif de traiter une masse croissante d’informations et de signaux faibles, souvent parasités et parfois trompeurs. Dans ce contexte, la compétence clé n’est donc plus seulement l’accès à l’information, mais sa hiérarchisation, sa mise en perspective, sa lecture critique. Pour éclairer la décision, sans l’aveugler.
Encore faut-il pouvoir le faire en toute confiance. Car dans un monde où l’information est à la fois levier et menace, la maîtrise de l’ensemble de la chaîne devient un enjeu stratégique. Sans souveraineté technologique ni contrôle souverain des outils utilisés, aucune autonomie réelle n’est possible.
C’est également tout l’enjeu de l’IA: derrière la promesse de puissance analytique et générative, elle pose des questions de dépendance aux modèles étrangers, d’opacité des algorithmes et de vulnérabilité des données. Sans maîtrise dans un cadre souverain, l’IA peut fragiliser plus qu’elle ne renforce.
C’est pour cela qu’en France certains acteurs ont fait le choix d’un modèle intégré et souverain, maîtrisé de bout en bout (de l’accès à la donnée à l’analyse stratégique augmentée par l’IA) et qui repose sur la non-dépendance, la sécurité des outils et l’agilité analytique. Cette façon de faire si française en matière de souveraineté technologique et analytique constitue un atout rare, qui permet à la France de tenir son rang de grande puissance.
La donnée, arme ancienne aux effets nouveaux
La bataille informationnelle ne date pas d’hier. Mais l’ampleur, le durcissement et la vitesse qu’elle prend aujourd’hui sont sans précédent. Car la donnée et l’information sont devenues des armes des conflits contemporains, amplifiés par les réseaux sociaux et l’intelligence artificielle. Qu’elles servent à manipuler, surveiller ou saturer l’espace public. Ingérences, campagnes d’influence, désinformation : face à ces réalités démultipliées par la technologie, savoir chercher, qualifier et interpréter devient une compétence stratégique.
Dans cette incertitude, un avantage décisif émerge : celui de transformer la donnée en lucidité. Pour cela, la maîtrise souveraine des sources ouvertes n’est plus une option. C’est un impératif stratégique pour tout acteur dont la sécurité, la compétitivité ou la capacité d’anticipation repose sur une information fiable, hiérarchisée et actionnable. Voir clair pour agir juste : voilà la nouvelle exigence que chaque décideur doit avoir en tête.
À LIRE AUSSI :
