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Ce que les DSI doivent retenir de Nutanix .NEXT 2020

Par Laurent Delattre, publié le 28 décembre 2020

A l’occasion de sa conférence annuelle .NEXT 2020, virtualisée pour cause de pandémie, Nutanix a évangélisé la simplicité et la pertinence de son approche cloud hybride. Voici ce que les DSI doivent en retenir…

La grande conférence annuelle de Nutanix s’est déroulée cette semaine dans un climat un peu particulier. Celui de la crise pandémique bien sûr qui a rendu totalement virtuelle cette conférence. Mais également celui engendré par le départ surprise mais officiellement annoncé de Dheeraj Pandey, le charismatique fondateur et CEO de Nutanix. [MAJ : Le 10 décembre 2020, Nutanix a officiellement annoncé qui serait le remplaçant de Dheeraj Pandey à la tête de l’entreprise. Il s’agit de Rajiv Ramaswami l’ancien patron de la division Cloud Services de VMware.]

Pour ses dernières apparitions à la tête de l’entreprise qui a popularisé l’hyperconvergence, Dheeraj s’est attaché à démontrer que sa plateforme n’avait plus pour vocation d’hyperconverger le stockage mais bien d’hyperconverger les clouds. L’idée fondatrice de Nutanix a toujours été de masquer autant que possible toute la complexité de l’infrastructure informatique pour la rendre invisible. Avec son approche hyperconvergée, l’éditeur a prôné l’émergence d’infrastructure prête à l’emploi et évolutive, pilotable en un clic, et sur laquelle les IT n’avaient plus à y passer leur journée pour en assurer le bon fonctionnement. Son idée ? Y insuffler une intelligence logicielle pour que l’infrastructure ne soit pas qu’un amoncellement de boîtes, de composants matériels, de technologies qui s’ignorent et vivent en silo.

Cependant une infrastructure a aujourd’hui une nature beaucoup plus étendue : les ressources sont dispatchées en interne et dans les clouds. Et la volonté de Nutanix est désormais d’insuffler son intelligence logicielle à tous les clouds pour masquer la complexité induite par un tel assemblage et concrétiser ce fameux « Run Everywhere » prôné par tous les acteurs, recherché par toutes les entreprises, mais si difficile à concrétiser même l’univers des containers Kubernetes.

Pour Dheeraj et d’une manière générale pour Nutanix, HCI ne signifie plus « Hyper Converged Infrastructure » mais « Hybrid Cloud Infrastructure ». Même fondation, même plateforme, même vision de simplification, mais un visage bien différent de l’infrastructure et de la façon de la faire évoluer.

Des clusters Nutanix sur tous les clouds

Comment fondre les ressources hébergées dans les clouds publics et celles hébergées en interne de façon la plus transparente possible ? Cette question au cœur du concept de « Cloud Hybride » a trouvé différentes réponses ses dernières années. Chez les hyperscalers, elle s’est essentiellement traduite par deux approches : « mettre dans l’entreprise certaines des briques propres à la solution cloud public » (Amazon Outposts, Azure Stack) ou alors « s’appuyer sur Kubernetes pour descendre ‘on-premises’ les services containerisés du cloud public » (Google Anthos, Azure Arc).
Chez les fournisseurs de solution ‘on premises’ et ‘cloud privé’, l’approche consiste à étendre leur logiciel d’infrastructure sur des instances « bare metal » des clouds publics. C’est exactement ce que VMware pratique depuis plusieurs années avec « VMware on AWS ».
Et c’est exactement l’approche retenue par Nutanix avec Nutanix Clusters : permettre aux entreprises de louer des clusters sur le cloud de son choix puis d’y installer le logiciel HCI de Nutanix, Prism assurant le pilotage unifié des clusters Nutanix internes et externes.
Nutanix a officialisé « Nutanix Clusters on AWS » cet été. Lors de sa conférence « .NEXT 2020 », Nutanix a annoncé l’arrivée de « Nutanix Clusters » sur Azure et sur OVH dans les prochains mois.

Vers un cloud vraiment hybride

Comme l’a rappelé Rajiv Mirani, Chief Technology Officer de Nutanix, « le Cloud n’est pas une destination, c’est une façon d’opérer ». À bien des égards, la solution Nutanix HCI s’est toujours évertuée à apporter l’agilité et les méthodes opératoires des grands clouds sur l’infrastructure privée de l’entreprise (en faisant un cloud privé). Avec Nutanix Clusters, l’intégralité de la stack Nutanix, des couches basses AOS+AHV aux couches les plus élevées (Prism, Era, Move, Frame, Leap, etc.) en passant par les couches intermédiaires Files, Karbon, Mine, Objects, Volumes, peut être hébergé dans un ou plusieurs clouds publics. L’entreprise n’a plus à acheter de matériel pour rajouter des ressources internes et peut se contenter de louer à la demande des ressources externes. Elle bénéficie ainsi d’une infrastructure répartie et totalement gérée, unifiée et virtualisée sous Nutanix. L’idée n’est pas uniquement de « déborder dans le cloud » mais bien de placer et déplacer ses workloads à la demande en fonction des contraintes de performance, d’accessibilité, de sécurité, de conformité et d’optimisation des coûts. Le tout sans changer les habitudes des IT Ops.

Un partenariat Azure étendu

Lors de .NEXT 2020, Nutanix a confirmé que l’accord qui l’unissait à Microsoft dépassait le cadre de Nutanix Clusters on Azure. Le partenariat s’accompagne d’un support commun, de la possibilité d’utiliser des crédits Azure pour déployer du Nutanix sur Azure, ainsi que du support d’Azure ARC sous la plateforme Nutanix. Ce dernier point est le plus intéressant. Azure ARC est à la fois une console d’administration multicloud et un ensemble de services Microsoft (essentiellement  déployables . Autrement dit, il sera possible de piloter des ressources hébergées sous Nutanix depuis cette console Azure (et donc de piloter des ressources internes comme si elles appartenaient à l’univers Azure) mais aussi de déployer des « services Azure » tels que Azure SQL Managed Instances ou Azure Database for PostgreSQL sur son infrastructure « on premises » Nutanix (via Karbon).

Une couche PaaS pour les containers

Le problème du cloud hybride, c’est qu’il ne s’agit pas uniquement d’une problématique d’infrastructure. L’approche hybride s’étend au-dessus jusqu’aux développeurs et à la manière d’implémenter l’approche DevOps. VMware l’a compris l’an dernier en rachetant Pivotal et en définissant sa vision « Build, Run, Manage, Connect, Protect ».
Et Nutanix fait aujourd’hui le même constat. Le lancement de Karbon Platform Services (surnommé Karbon PaaS) cherche à satisfaire ce besoin de répondre aux besoins « DevOps » de l’hybride et non uniquement les besoins purement « Ops ». Karbon Platform Services est une plateforme PaaS basée sur Kubernetes et destinée à accélérer le développement et le déploiement des applications basées sur des microservices sur n’importe quel cloud. Intégrant des fonctionnalités de sécurité avancées, elle offre sous Nutanix des fonctionnalités serverless de « Container as a Service » et de « Functions as a Service », d’observabilité des applications & workloads basées sur Prometheus, ainsi que des services Mesh, des services de données, des services de messages et des services IA. Karbon PaaS dérive du travail réalisé autour de Xi IoT et en reprend certains des modules afin d’offrir une plateforme de développement cohérente du cloud (Privé/Public/Hubride) à l’IoT en passant par le Edge. « Avec Karbon Platform Services, nous visons à simplifier le développement et l’orchestration des applications tout en rationalisant la relation entre les équipes informatiques et de développement pour soutenir les stratégies DevOps de nos clients » explique Rajiv Mirani.

Un boost drastique de performances

Nutanix a également annoncé une nouvelle version de sa couche fondamentale AOS (Acropolis OS) au cœur de la gestion du stockage réparti hyperconvergé qui fait la spécificité de la plateforme. Le nouveau moteur Blockstore, s’appuyant sur le kit Intel SPDK (Storage Performance Development Kit), permet non seulement de gagner encore en résilience mais surtout de tirer pleinement profit des performances des disques NVMe et Intel Optane. Blockstore n’a plus besoin de faire appel au kernel pour gérer blocs et fichiers mais accède directement en DMA aux disques sans switching de contexte « Kernel/User modes ». Il en résulte un gain de performances de 50% sur les applications les plus gourmandes en « entrées/sorties » disques telles que les bases de données.

Des clouds virtuels sur votre infrastructure hybride

Le concept de « Clouds privés virtuels » s’est popularisé avec les offres des hyperscalers. Il permet de simplifier les tâches d’isolement des environnements et de créer plusieurs tenants bien isolés au sein d’une même infrastructure. Nutanix ajoute un nouveau module de sécurisation « Flow Networking » permettant aux entreprises de créer simplement, sur leur infrastructure cloud privé interne, plusieurs clouds privés virtuels complètement isolés les uns des autres tout en mutualisant leur infrastructure réseau interne.

Autres annonces en bref :

Pour compléter son approche hybride, Nutanix a également annoncé la disponibilité en mode SaaS de certaines de ses briques de sécurisation et d’administration.

Nutanix Flow Security Central offre un hub centralisé pour piloter la gestion de la conformité, la surveillance des réseaux et les opérations de sécurité dans les clouds privés et publics animés par Nutanix. Le service a pour vocation d’aider les entreprises à évoluer vers une approche « Zero Trust » de la sécurité.

Nutanix Prism Ultimate est une évolution SaaS de la console d’administration qui ajoute des capacités de dépannage des goulots d’étranglement liés aux applications et offre une meilleure visibilité sur la consommation des ressources informatiques du cloud avec une surveillance étendue à d’autres environnements que Nutanix.

Evolution SaaS du logiciel sur site éponyme, Nutanix Xi Calm permet d’orchestrer et automatiser les environnements Nutanix et les déploiements à partir du cloud.


Article publié à l’origine le 11 septembre 2020 

 

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