Les PDG doivent muscler leur jeu IA

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Course à l’IA : les PDG doivent muscler leur jeu

Par La rédaction, publié le 01 août 2025

L’accélération de l’intelligence artificielle exige des dirigeants une implication comparable à celle d’un athlète de haut niveau, où discipline et pratique quotidienne permettent de maîtriser, déployer et valoriser efficacement l’IA dans l’entreprise.


De Antoine Gourévitch, Directeur associé senior, BCG
et Gildas Bouteiller, Directeur associé, BCG


Il est parfois difficile de suivre l’évolution de l’intelligence artificielle tant elle se développe à une vitesse effrénée. C’est pourtant une nécessité pour les dirigeants d’entreprises s’ils veulent rester dans la course et ne pas se laisser distancer. L’enjeu est clair : un retour sur investissement deux fois supérieur à celui de leurs homologues moins rapides (Source : The CEO’s Workout for Peak AI Performance). L’heure n’est donc plus à l’hésitation pour les PDG, qui n’ont d’autre choix que d’accélérer !

Pour intégrer et maintenir son entreprise dans le peloton de tête, le dirigeant doit prendre sa part dans l’effort collectif. La clé du succès réside en effet dans son niveau d’implication, qui doit être comparable à celui d’un athlète de haut niveau. Il s’agit pour lui de faire preuve d’une discipline de fer, qui commence par la régularité. Ainsi, comme dans tout bon entraînement, son utilisation de l’IA doit être quotidienne. Cette assiduité lui garantit de maîtriser les fondamentaux de cette technologie, mais aussi d’apprendre constamment afin de garder une longueur d’avance. Preuve en est que les entreprises dont les PDG ont adopté cette approche déploient 2,3 fois plus d’outils IA que les autres. Se dégager chaque jour du temps pour se familiariser avec l’IA peut bien sûr paraître difficilement compatible avec un agenda surchargé. La désignation d’un coach interne, capable d’identifier les innovations pertinentes et d’aider le dirigeant à les prendre rapidement en main, lui donne alors la garantie d’avoir une approche efficiente. Pas d’excuse donc !

Muscler son jeu en matière d’IA, pour un PDG, c’est aussi par exemple tester et donc comprendre comment un agent IA peut être employé pour effectuer des tâches, qu’elles soient simples ou complexes. De la sorte, il peut en projeter l’usage au sein de son entreprise, estimant l’impact, les temps d’apprentissage nécessaires ou encore les défauts qui pourraient compliquer son adoption. Ses connaissances empiriques lui permettent de gagner en clairvoyance, mais aussi en performance. La pratique forge sa vision stratégique et rend naturelle la prise en compte d’outils innovants dans ses projets de transformation. Conscient des risques acceptables, il met au point des tactiques numériques qui doivent lui permettre d’atteindre ses objectifs business. Ce meneur de jeu garde ainsi en tête que son enjeu premier est de parvenir à passer à l’échelle et évite donc de disperser ses ressources en multipliant les projets pilotes. Conforté dans ses choix par l’expérience acquise, capable d’endurance comme d’accélérations dans la course à l’IA, il augmente considérablement ses chances de parvenir à créer de la valeur.

Le PDG aguerri renforce indubitablement sa stature de chef d’équipe. Légitimé par ses connaissances, il l’est aussi par la démonstration par l’exemple qu’il apporte au quotidien. En plus d’être un modèle qui impulse une dynamique, il devient un pédagogue à même d’expliquer à ses investisseurs comme à ses salariés les bénéfices que l’IA peut apporter à son organisation. À l’heure où près de la moitié des employés déclarent se sentir mal à l’aise à l’idée d’informer leur manager qu’ils utilisent cette technologie au bureau, il peut démystifier son usage, mais aussi aider les plus récalcitrants à dépasser leurs doutes. Il façonne et encourage ainsi une culture de l’innovation fédératrice et stimulante qui peut même l’aider à attirer les meilleurs talents.

Certes l’adoption de l’IA induit pour les PDG une discipline exigeante, comparable à celle des sportifs de haut niveau tant elle requiert un engagement constant. Toutefois, pour qui prend cette peine, l’entraînement intensif peut devenir un véritable cercle vertueux : la progression stimule, ce qui relevait de l’effort devient une source d’enthousiasme et les premiers résultats nourrissent l’envie de persévérer. Une dynamique positive que tous les sportifs connaissent bien.



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