DSI, tous entrepreneurs

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DSI, tous entrepreneurs !

Par La rédaction, publié le 06 novembre 2023

DSI, osez une vision audacieuse : celle d’un DSI non plus en marge, mais au cœur de l’entrepreneuriat. Car les compétences diversifiées du DSI — stratège, visionnaire, leader — sont celles d’un entrepreneur à part entière. Plaidoyer pour une révolution de la perception du rôle du DSI, longtemps confiné aux arcanes techniques, et désormais appelé à se muer en moteur de création de valeur et en architecte du changement


Par Samuel Revenu, CEO (et ancien DSI), Abraxio


Et si nous brisions les chaînes qui entravent le potentiel des DSI ? Récemment, un article pointait du doigt leur faible représentation dans les postes de direction générale… On peut effectivement s’en étonner, tant il est vrai qu’ils endossent naturellement, au sein de leur direction, les missions et la posture d’un véritable patron. Je ne parle pas seulement de ceux d’entre nous dont les départements sont structurellement des mini-entreprises autonomes dans l’entreprise, qu’il s’agisse d’une BU, d’une ESN, d’un GIE. Quand bien même nous [L’auteur a longtemps été DSI lui-même, NDLR] serions à la tête de « simples directions » parmi les autres, il est temps de nous positionner et d’agir comme de vrais entrepreneurs. Notre leadership s’en trouvera renforcé, et c’est d’autant plus légitime que nous avons toutes les compétences et l’étoffe pour cela.

Oui, car comme un entrepreneur, nous jonglons naturellement avec une multitude de sujets : financiers, juridiques et réglementaires, RH… Nous pilotons à 360°, avec en prime, de véritables spécificités liées à l’activité IT.

Comme un chef d’entreprise, nous dirigeons souvent des équipes conséquentes, parfois structurées comme des entreprises en miniature avec des fonctions transverses : ressources humaines, marketing, contrôle de gestion, risk management, etc. C’est encore à nous qu’incombe la responsabilité de gérer et animer ces talents, de savoir nous entourer et nous appuyer sur les bonnes personnes, de recruter les profils experts que les DRH traditionnelles peinent parfois à identifier.

Comme un « capitaine », nous fixons un cap, élaborons une stratégie et traçons notre feuille de route – même si on lui donne le nom de schéma directeur. Nous menons les projets pour la réaliser, trouvons les ressources pour financer et piloter notre « plan », avec un budget et un volume de fournisseurs d’ailleurs généralement conséquents.

Comme un entrepreneur, nous avons tout intérêt à travailler notre positionnement, à affiner et affirmer notre proposition de valeur, à soigner le marketing de notre direction, sans négliger au passage notre propre « personal branding ».

Car oui, tout comme les chefs d’entreprise ont des clients, nous avons les nôtres. Certes, des clients internes, mais qui exigent autant, sinon plus, que des clients externes. Ils s’attendent à se voir proposer un service de haute qualité.Naturellement, ils sont regardants, sur les délais, sur les coûts, et n’hésitent pas à challenger notre offre, voire à se fournir ailleurs s’ils ne nous estiment pas à la hauteur – la fameuse shadow IT en est la preuve. Charge alors à nous de trouver le bon positionnement pour les conquérir et les fidéliser, en cultivant une relation partenariale centrée sur la génération de valeur plutôt qu’une approche « client/ fournisseur ».

Les concordances entre le DSI et le chef d’entreprise ne s’arrêtent pas là. Comme tout entrepreneur, nous devons piloter la performance et l’excellence opérationnelle de notre direction, et assumer la responsabilité de rendre des comptes, tout comme le ferait un dirigeant à son conseil d’administration ou à ses actionnaires.

Évidemment, et j’aurais dû commencer par là, comme tout bon entrepreneur nous devons être stratèges, visionnaires, voir « grand » et agir avec hauteur. Bien souvent d’ailleurs, nous bénéficions d’une liberté d’action et d’une prise d’initiative extrêmement fortes, en tant qu’acteurs centraux de la transformation. De plus en plus fréquemment, les directions générales s’appuient d’ailleurs sur nous comme des bras droits de confiance… De là à gravir la dernière marche pour se hisser au sommet, il n’y a qu’un pas !

Cette posture d’entrepreneur, je l’ai toujours appliquée et défendue en tant que DSI. Je suis persuadé qu’elle peut changer la perception que l’on a de notre fonction, susciter davantage d’attention et de reconnaissance. Cette dynamique vertueuse donnera aux DSI les moyens de leurs ambitions, leur permettra de réussir dans leurs missions et de mener loin leurs équipes. Pour ma part, depuis que je suis dirigeant de ma propre entreprise, je trouve ce parallèle encore plus flagrant.

Alors amis DSI, ayez vous aussi conscience de votre valeur, et n’hésitez pas à embrasser cette posture pour le bien de votre organisation ! 


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