

Gouvernance
Emmanuel Petit (KPMG) : «J’apprécie quand les frontières s’estompent entre les métiers et l’IT»
Par François Jeanne, publié le 15 mars 2024
Faire fusionner métiers et IT est au coeur des combats d’Emmanuel Petit. Sa carrière, marquée par sa capacité à diriger des équipes multiculturelles et à mener à bien des projets d’envergure internationale, témoigne de son engagement envers l’excellence, de son approche collaborative et de sa vision optimiste de l’avenir technologique.
Portrait d’Emmanuel Petit, DSI de KPMG France
Le premier poste d’Emmanuel Petit, coopérant pendant son service national, a été déterminant pour la suite de sa carrière ! « J’ai été retenu par Accor Services pour travailler dans une petite équipe IT d’une filiale récemment ouverte en Hongrie », se rappelle-t-il. Il a vite l’opportunité de prendre les rênes de l’équipe en question.
Puis, de fil en aiguille et très rapidement pour un jeune ingénieur, Accor va élargir le périmètre de ses responsabilités, à la fois sur le plan fonctionnel, avec des projets de développement avec les métiers, et surtout sur le plan géographique. L’ensemble de l’Europe de l’Est, le Royaume-Uni, la Scandinavie, et même l’Inde rejoignent alors son escarcelle. Il est finalement nommé directeur IT pour l’Asie-Pacifique où il restera quatre ans en poste, entre Sydney et Singapour. « Il y avait beaucoup de déplacements et cela faisait douze ans que j’étais expatrié. »
Emmanuel Petit décide alors de revenir en France et prend en charge des projets de transformation digitale, d’abord chez Edenred France – nouveau nom d’Accor Services, connu pour ses tickets restaurant ou Kadéos –, puis pour le groupe.
Fin 2015, l’envie de passer « de l’autre côté du miroir » le pousse à rejoindre Capgemini. « J’y allais pour piloter de grands projets en clientèle, mais l’opportunité s’est présentée de créer l’offre digital factory de l’ESN. » Il y a là tout ce qu’il aime : des enjeux organisationnels, une agilité à créer ou à retrouver, et la technologie en support de la transformation à mener.
La même motivation, plus la satisfaction de se voir reconnu en tant que DSI groupe, le verront ensuite rejoindre Devoteam : « L’ambition était de mettre en oeuvre en interne les conseils de transformation délivrés par la société à ses clients, afin de leur proposer une vitrine des possibilités. »
C’est début 2020 qu’il rejoint KPMG France et sa DSI de 300 personnes, dont une petite moitié de collaborateurs en interne. « Mon onboarding a été évidemment perturbé par la pandémie mais, en même temps, la crise sanitaire et son cortège de décisions à prendre en urgence m’ont mis rapidement en prise directe avec le Comex. »
Pour servir les quatre métiers de l’entreprise – audit, avocats, advisory et expertise comptable –, il a dû là aussi repenser son organisation de manière à tenir compte de leurs maturités et de leurs saisonnalités différentes face aux opportunités technologiques. « L’agilité est le maître-mot, et je suis heureux de constater aujourd’hui que les frontières s’abaissent entre la DSI et le business. Pour mieux travailler ensemble, c’est indispensable. »
Et sur certaines innovations comme l’IA, elles devraient même disparaître puisque nombre de cas d’usage recensés par ses équipes sont transposables par les consultants en clientèle.
Ce qui m’a séduit chez KPMG
Le cocktail proposé qui mixait de beaux projets de transformation à mener, des moyens à la hauteur pour les réussir, et une dimension internationale qui donne de la puissance aux stratégies.
Une façon de manager
Le fonctionnement en réseau est très inspirant, plutôt que les gouvernances top-down. Chez KPMG, le pilotage et la transformation reposent en grande partie sur le collectif des partenaires, avec des gens brillants qui plus est, ce qui nécessite de convaincre au lieu d’imposer.
Une approche du digital
Même si je reste passionné par la technologie, avec un goût pour les robots qui remonte à l’adolescence, il faut la mettre au service des métiers pour qu’elle démontre sa pertinence. Et donc se positionner en business partner.
Un livre qui vous a marqué récemment
IA 2042, dix scénarios pour notre futur de Qiufan Chen et Kai-Fu Lee. Un des auteurs a écrit dix scénarios dans lesquels l’IA a un rôle central. Le second, expert de l’IA, explique à chaque fois comment la technologie pourrait le rendre possible ou ce qui relève encore de la prospective.
Optimiste ?
Oui, fondamentalement, en particulier sur les usages que nous pourrons faire de la technologie. Il ne faut pas en avoir peur par principe, mais sans naïveté non plus.

Le Parcours d’Emmanuel Petit
Depuis 2020 :
DSI de KPMG France
2017 – 2020 :
DSI groupe de Devoteam
2016 – 2017 :
Directeur de la digital factory, Capgemini France
2013 – 2015 :
Directeur du programme de transformation digitale, Edenred International
2011 – 2013 :
Directeur des projets digitaux, Edenred France
2009 – 2011 :
Directeur des projets stratégiques CRM et digital, Accor Services France
1997 – 2009 :
Pour Accor Services, tour à tour Manager IT pour l’Autriche et la Hongrie, directeur informatique pour l’Europe centrale et du Nord, DSI zone Asie-Pacifique
FORMATION
Ingénieur CentraleSupelec (1997)