Data / IA
Finovox veut terrasser la fraude documentaire
Par Alain Clapaud, publié le 02 octobre 2023
Pour compléter l’approche KYC, Finovox automatise, notamment avec des algorithmes d’IA, la vérification de types de documents qui échappent encore à un contrôle systématique. De quoi intéresser les nombreux secteurs d’activité confrontés à la fraude.
En rencontrant des responsables dans différentes grandes banques françaises, ceux-ci m’ont expliqué que la fraude sur les documents était leur première problématique , raconte Marc de Beaucorps, CEO de Finovox. Ils disposaient bien de solutions efficaces de KYC (Know Your Customer) pour faire de la vérification de pièce d’identité, mais rien ou presque pour tous les autres documents qu’ils sont amenés à traiter. Or il leur faut vérifier les fiches de paie, des relevés bancaires et ou encore les factures qui leur sont soumis. »
API et plateforme en ligne
Sur cette base de travail, Finovox propose aujourd’hui un service de contrôle des documents sous forme d’API pour traiter de grosses masses de fichiers, de l’ordre du million d’unités par mois, et propose aussi une plateforme en ligne. La solution présente l’intérêt d’être indépendante de la langue et du format du document. Ce dernier est analysé par une batterie d’algorithmes différents, dont un algorithme de vision par ordinateur. Celui-ci a fait l’objet d’une publication scientifique : il analyse les polices de caractères, les couleurs, les alignements pour trouver des anomalies annonciatrices d’une fraude. D’autres algorithmes analysent le code du document ainsi que les balises méta qu’il peut contenir, identifie l’application qui l’a généré ou encore retrace son historique pour voir s’il provient du Dark Web.
Des tests de cohérence
Pour certains documents, Finovox fait des tests de cohérence sur les contenus : par exemple pour s’assurer que la somme des lignes d’une fiche de paie correspond bien au total, pour comparer la bande MRZ avec les différents champs du passeport, etc. « C’est l’ensemble de ces briques complémentaires qui donnent au final une solution à 360°, indique Marc de Beaucorps. L’IA n’est utilisée que lorsqu’elle est nécessaire, notamment lorsque les quantités de données sont énormes, pour analyser le code binaire d’un document, par exemple. Nous avons de nombreux autres algorithmes qui fonctionnent aussi très bien et qui sont choisis en fonction de l’expertise métier. »

Le service Finovox a été développé sur Lambda Labs et Google Cloud Platform, mais la solution est structurée en conteneurs Docker et peut être déployée chez le fournisseur cloud choisi par le client.
La start-up met à disposition de ses clients les documents signalés comme frauduleux par ses algorithmes et explique les éléments détectés qui vont ensuite étayer le refus de prêt bancaire ou de remboursement par l’assureur, ou un dépôt de plainte.
À LIRE AUSSI :
Pour éviter tout faux positif, une période de calage de deux mois permet aux ingénieurs de Finovox de paramétrer au plus juste leurs algorithmes. « Outre le paramétrage, nous apportons un maximum de preuves : nous montrons à quel endroit il a été falsifié, avec quel logiciel cela a été fait, d’où provient le document, etc. Tous ces éléments participent à éliminer les faux positifs, car on peut comprendre pourquoi un document est ressorti en tant que faux positif et nous adaptons alors les règles pour exclure ce cas. »
Développement à l’international à venir
En dehors des secteurs de la banque et de l’assurance, friands d’innovations dans la lutte contre la fraude, la start-up vise celui des télécoms et l’immobilier, pour repérer les fausses cartes d’identité et fausses fiches de paie présentées par les locataires. Finovox compte s’installer au Canada et en Suisse dès cette année, avant de passer à d’autres pays limitrophes de la France en 2024.
LE PITCH
Marc de Beaucorps
CEO de Finovox
« Nous adaptons les technologies deeptech au monde de l’anti-fraude avec une solution de contrôle indépendante de la langue et du format du document. »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2019
SIÈGE : Saint-Cloud
EFFECTIF : 20 collaborateurs
FINANCEMENT : Apport des trois fondateurs, business angels
CA : 450 000 € attendus
RÉFÉRENCES : Luko, Anytime, Goodliz, Bouygues Telecom
À LIRE AUSSI :
