innovation et outsourcing : L'outsourcing devient un levier vital pour l'innovation en entreprises mais ces dernières doivent adapter leurs méthodes de management

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Comment faire de sa stratégie d’outsourcing un levier d’innovation

Par La rédaction, publié le 29 septembre 2022

Jamais la pression de l’innovation digitale n’a été aussi forte. Les entreprises savent qu’elle conditionne leur croissance et la création de valeur. Encore accélérée par la crise de la Covid 19, cette course technologique à l’innovation les pousse à redoubler d’efforts et à se tourner vers leurs fournisseurs de services IT, vers l’outsourcing, pour intensifier le développement de nouveaux produits et process.

Par Antoine Gourévitch, Directeur associé sénior, BCG

Mais l’outsourcing de l’innovation marque une rupture avec l’approche traditionnelle centrée sur des critères de performance, de réduction des coûts ou de recherche de compétences spécifiques. Et dans les faits, sa mise en œuvre s’avère souvent décevante. Selon le cabinet IDC, seule une entreprise sur dix est satisfaite du résultat de cette nouvelle forme d’externalisation.

Pour en tirer pleinement parti, les responsables IT sont souvent amenés à revoir leurs méthodes de travail et le modèle de relation avec leurs fournisseurs pour en faire de véritables partenaires d’innovation. Ils comprennent la nécessité de créer, d’organiser et d’animer un écosystème au sein duquel les compétences de chacun de leurs prestataires se complètent et répondent à une cohérence stratégique.

Ces VIE (vendor innovation ecosystems) structurés permettent l’accès aux technologies les plus pointues, mais aussi une mise sur le marché plus rapide, de la souplesse et un meilleur pilotage de l’outsourcing.

Afin d’analyser les bonnes pratiques et le fonctionnement de ces écosystèmes émergents, nous avons réalisé une enquête auprès de près de 200 grandes entreprises à travers le monde. La plupart d’entre elles les utilisent pour stimuler leur innovation dans les domaines du cloud, des applications digitales et de la cybersécurité.

Il existe quatre grands profils d’écosystèmes :

* les VIE internes (14 %),
* les VIE composés de fournisseurs multi-services (31 %),
* les VIE construits uniquement autour de spécialistes (24 %),
* et enfin les VIE mixtes (32 %), composés à la fois de fournisseurs multi-services et de spécialistes.

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Chacune de ces solutions présente des avantages. Les écosystèmes spécialistes ont tendance à se focaliser sur l’innovation alors que les fournisseurs multi-services restent sur des prestations de services IT plus classiques. Notre enquête montre toutefois que les VIE mixtes encouragent la créativité et offrent un éventail plus large de savoir-faire et d’expertises. Près de 60 % des entreprises s’en disent satisfaites.

Interrogées sur les compétences les plus recherchées auprès de leurs fournisseurs, les responsables IT citent en priorité leur capacité à déployer des solutions et des plateformes digitales (82,5 %), leur capacité à délivrer des innovations (80,5 %) et leur expertise marché ou sectorielle (80 %).

Pour choisir ses fournisseurs, il faut au préalable analyser ses ressources technologiques internes, recenser les compétences nécessaires à acquérir ou à externaliser en lien avec leur coût respectif, et enfin s’assurer qu’ils sont capables de travailler en coopération avec d’autres.

Toutefois, le véritable enjeu réside dans le management de ces écosystèmes devenus déterminants pour l’entreprise. En effet, les services informatiques ne disposent pas toujours des compétences et du savoir-faire nécessaires pour piloter des partenaires d’innovation engagés ensemble sur des projets. Le risque de voir des fournisseurs chercher, avant tout, à vendre leurs services ou leurs produits même si ces derniers ne répondent pas aux besoins des entreprises fait partie des préoccupations principales des dirigeants interrogés.

Pour éviter cet écueil et optimiser ces écosystèmes, il faut préciser le rôle respectif des équipes internes et externes dans le process d’innovation, choisir les fournisseurs et organiser son écosystème, mettre en place des indicateurs de performance et une rétribution de la création de valeur transparents, et déployer une gouvernance dédiée.

Alors que les VIE s’imposent comme un levier crucial de la croissance digitale, les entreprises ont donc besoin de changer d’approche et de méthodes en matière d’outsourcing.

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