Allier la digitalisation de l'entreprise et l'indispensable sobriété numérique : le plus grand défi des DSI ?

Green IT

La sobriété numérique à l’épreuve de la digitalisation de l’entreprise

Par François Jeanne, publié le 15 décembre 2023

En marge du Greentech Forum et d’une COP28 des plus désespérantes, des études pointent à nouveau la lenteur des réalisations ainsi que de nouveaux risques à venir, avec l’IA en particulier, mettant en péril l’atteinte des objectifs de sobriété énergétique des entreprises.

Les DSI le savent bien. Face aux événements économiques, géopolitiques ou sanitaires, et aux contraintes parfois inattendues qui en découlent, certaines de leurs missions de fond passent au second plan. C’est le cas, pour la plupart, de leur quête de sobriété numérique, si elle n’est pas sponsorisée au plus haut niveau. Et si elle n’est pas balayée par le vent contraire de l’IA générative, qui va de mise avec une augmentation de la consommation en ressources de calcul. Gartner prévoit même que d’ici 2030, l’IA pourrait consommer jusqu’à 3,5% de l’électricité mondiale.

Comme pour les pesticides, au fond : on sait ce qu’il faudrait faire, mais on fait le contraire… Un progrès serait déjà de mesurer : « Plus une entreprise mesure avec précision ses émissions, plus elle peut les réduire efficacement », écrivent le Boston Consulting Group (BCG) et son entité CO2 AI dans la troisième édition de leur rapport annuel Why some companies are ahead in the race to net zero.

Mais leur constat est sans appel : « En 2023, seules 10% des entreprises sont capables de connaître de façon exhaustive leurs émissions (directes et indirectes) ». Comme en 2022…
Et seules « 14 % des entreprises déclarent avoir réduit leurs émissions conformément à leurs ambitions sur les cinq dernières années ». Soit trois points de pourcentage de moins qu’en 2022…

Le numérique ne représente certes qu’une partie de ces émissions. Mais, selon Bettina Tratz-Ryan, VP Analyst chez Gartner, les DSI sont « soumises à une pression croissante de la part de leurs dirigeants, de leurs clients, de leurs employés, des investisseurs et des autorités de régulation pour lancer ou redynamiser leurs programmes IT pour le développement durable ».


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Un challenge pour lequel elles peuvent se tourner vers ceux qui développent des services orientés sobriété numérique. Par exemple vers HP qui propose, avec HP Renew Services, une gamme de solutions autour du reconditionnement : sa dernière-née HP Revitalize, pour les PC professionnels, fait justement ses débuts en France. Et le constructeur en profite pour réaffirmer son objectif d’atteindre zéro émission nette sur toute sa chaîne de valeur d’ici 2040 : c’est mieux que Dell qui vise 2050, mais moins bien qu’Apple qui affirme pouvoir y arriver en 2030… Reste à vérifier que ce « Net Zero CO2 » n’est pas obtenu par un rachat massif de « points Carbone » à des entreprises qui font, elles, les efforts impactant attendus.

Dans un livre blanc sur l’optimisation des datacenters, Schneider Electric souffle, lui, le chaud et le froid.
D’un côté, il reconnaît que les charges de travail relatives à l’IA devraient augmenter à un taux de croissance annuel moyen de 26 à 36% d’ici 2028, ce qui entraînera une augmentation de la demande d’énergie dans les datacenters.
De l’autre, l’électricien estime qu’il est déjà possible d’optimiser les quatre catégories d’infrastructure physique concernées (l’alimentation, le refroidissement, les racks et les outils logiciels) et ainsi d’atténuer le choc.

En dehors de trouver les bons outils à mettre en œuvre pour mesurer les émissions de CO2 et la consommation énergétique, l’enjeu pour les DSI sera donc de choisir les bons partenaires pour répondre à leurs propres attentes en matière de sobriété énergétique.
En cela, le baromètre des prestataires IT écoresponsables d’AdVaes, qui en détaille les performances ESG, constitue une aide à la décision lors des appels d’offres.

Et ce point est d’autant plus important que les obligations de reporting extra-financier (directive CSRD) vont concerner de plus en plus d’entreprises à partir de janvier 2024. Des start-up telles Greenscope s’en sont même fait une spécialité.

De son côté, l’observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique (OICN) revient pour une troisième édition et pour tirer une fois de plus le signal d’alarme sur des usages, notamment de l’email, qui continuent d’alourdir la «facture» environnementale dans les entreprises. Au moins, dans ce domaine, avec les cleaning days, les DSI ont-ils la possibilité d’agir concrètement et de façon visible !


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