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Le Brésil veut attirer les start up dans son “Amazon Valley”

Par La rédaction, publié le 10 juin 2013

Le gouvernement brésilien annonce qu’il assouplira les formalités de délivrance de visas aux étrangers hautement qualifiés. Autre mesure-phare : le programme Start-Up Brésil, destiné à faire du pays un pôle international d’innovation.

Le Brésil est un géant de l’Amérique latine. Soit. Mais c’est avec les Etats-Unis, l’Europe et la Chine que ce pays monstre entend rivaliser ! Avec pour horizon la Coupe du monde de football en 2014, les jeux Olympiques de Rio en 2016 et leur forte répercussion dans les médias internationaux.

De ce point de vue, l’année 2012, qui devait être celle de la reprise, n’a pas tenu ses promesses. La croissance, d’à peine 0,9 % l’an passé, se fait toujours attendre. Taux de change défavorable, baisse de l’activité industrielle, contraction de l’investissement, recul des exportations… Les explications sont nombreuses. Mais ce sont deux facteurs structurels préoccupants qui pénalisent le Brésil à long terme : la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et le manque d’investissement dans les services et les technologies. Pour les cadres et entrepreneurs innovants qui souhaitent s’expatrier, ce sont aussi deux opportunités.

Pénurie de talents

Deux employeurs brésiliens sur trois disent rencontrer des difficultés pour recruter, notamment dans les secteurs à forte croissance comme la construction civile, les services et les technologies de l’information. Avec 196 millions d’habitants, soit trois fois la population de la France, le pays ne manque pourtant pas d’hommes. Mais les écoles et les universités ne forment plus suffisamment d’ingénieurs, d’architectes, de médecins et de cadres supérieurs. D’où une hausse rampante des salaires versés aux spécialistes et aux top managers… Et une compétitivité des entreprises mise à mal, déjà grevée par la fiscalité et les lourdeurs de la bureaucratie, le fameux “ coût Brésil ”.

Bonne nouvelle ! Le gouvernement brésilien annonce qu’il assouplira les formalités de délivrance de visas aux étrangers hautement qualifiés. Cette entorse à la préférence nationale devrait permettre d’accueillir dans les prochaines années 6 millions de professionnels, choisis “ en fonction des besoins prioritaires de l’économie ”. La création d’un système de points est à l’étude, inspiré du modèle australien ou canadien.

Cette solution modifierait durablement le profil de la population brésilienne, qui compte à peine 0,2 % d’étrangers. A court terme, elle ouvrira de réelles opportunités pour les bras et cerveaux étrangers voulant s’exporter… Ce n’est pas tout. Pour promouvoir l’innovation dans l’industrie et soutenir le développement des technologies de l’information, le gouvernement brésilien s’est engagé à investir 250 millions de dollars jusqu’en 2015.

Mesure phare : le programme Start-Up Brésil, destiné à faire du pays un pôle international d’innovation et de technologie. Inspirée des expériences chilienne (Start-Up Chili) et péruvienne (Start-Up Pérou), l’initiative devrait attirer de nombreuses jeunes pousses internationales : 25 % des projets sélectionnés pourront être menés par des étrangers.

Une réelle incitation pour les Français désireux de tenter l’aventure. Le programme offre des conditions avantageuses aux créateurs d’entreprises : les 100 start up sélectionnées recevront chacune 100 000 dollars du gouvernement brésilien, ainsi qu’un accompagnement d’un an assuré par un incubateur qui prendra une part du capital de la société. Les candidats ont jusqu’à juin pour postuler à l’appel d’offres. Quel meilleur pays pour lancer le nouvel Amazon ?

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