

Gouvernance
Les entreprises françaises ouvertes à l’open innovation
Par La rédaction, publié le 07 juillet 2025
Open innovation made in France : les grands groupes cherchent encore trop souvent la pépite qui dopera leurs projets mais sont convaincus de devoir y faire appel ! Record sur la cyber, envies d’IA… le succès de ces partenariats entre grandes entreprises et jeunes pousses reposent sur des PoC musclés, une gouvernance limpide et la présence d’une équipe dédiée à l’open innovation…
Selon l’Open Innovation Report 2025 proposé par Sopra Steria, réalisé auprès de 1 643 grandes entreprises et start-up dans douze pays européens, les entreprises françaises affichent de belles intentions dans ce domaine, mais peinent à trouver les start-up pour les concrétiser : 48 % des répondants confessent avoir du mal à dénicher le bon partenaire, faisant de l’identification de start-up “le” défi numéro 1, une singularité française dans l’étude.
Il y a pourtant une exception, il en faut toujours une pour faire une règle : la cybersécurité ! En effet, dans ce secteur très dynamique à l’offre plurielle, 59 % des grandes entreprises françaises y ont déjà noué un partenariat avec une start-up. Et c’est là un record européen !
Concernant l’Intelligence Artificielle, nos grandes entités nationales ont également de fortes ambitions : 91 % d’entre elles jugent désormais essentielles les start-up pour mener leur stratégie IA, soit, là aussi, le score le plus élevé d’Europe. Seulement, il y a un bémol : seules 57 % ont déjà lancé un projet concret d’IA avec une jeune pousse (un score inférieur à celui de la cyber).
Du “pourquoi” au “comment”
Comme le souligne Fabrice Asvazadourian, directeur général de Sopra Steria Next, « la France se distingue par une ambition affirmée, mais elle doit désormais passer à l’action. Le vrai défi n’est plus de convaincre du “pourquoi”, mais de réussir le “comment”. Il s’agit d’orchestrer une démarche structurée, lisible pour les start-up, et pilotée avec exigence côté entreprise. Notre conviction : les organisations qui réussiront à articuler vision stratégique, gouvernance dédiée et capacité à exécuter auront une longueur d’avance dans l’adoption de l’IA et des innovations à fort impact. »
Dans cette optique, disposer d’équipes dédiées à l’open innovation augmente significativement les chances de succès des projets : 73 % des projets menés avec un “open-innovation team” aboutissent, contre 51 % lorsqu’elle fait défaut.
Le recours à un intermédiaire (accélérateur, VC corporate, cabinet spécialisé) fait également passer le taux de réussite de 60 % à 73 %.
L’open innovation, ça fonctionne
Malgré ces défis, 71 % des collaborations lancées par les entreprises françaises atteignent toujours ou majoritairement leurs objectifs, classant la France troisième en Europe pour le taux de succès. Autrement dit : quand l’alchimie se produit, elle délivre.
Alors, pour accélérer le passage à l’échelle, le rapport recommande :
– d’industrialiser le cadrage des preuves de concept (PoC) pour réduire le « purgatoire du PoC » ;
– de partager de façon transparente les enjeux de propriété intellectuelle et de gouvernance des données, cruciaux sur l’IA générative ;
– d’intégrer l’impact business (KPIs, time-to-market) dès la conception de la collaboration.
En synthèse, la France combine une indéniable volonté et un socle d’expériences concluantes. Pour transformer son ambition de terre d’open innovation en avantage compétitif durable, la clé réside moins dans le « pourquoi innover avec des start-up ? », question aujourd’hui tranchée, que dans la mise en place d’un dispositif opérationnel, lisible pour l’écosystème et piloté avec la même exigence qu’un projet interne stratégique.
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