Cloud

Microsoft affine sa vision de l’OS Cloud

Par La rédaction, publié le 16 janvier 2013

Avec la première mise à jour de System Center 2012, Microsoft fait évoluer la gestion de machines virtuelles. En l’associant à Windows Server 2012, l’éditeur entend offrir la solution miracle pour créer et administrer des clouds privés, publics et hybrides.

Son costume de Père Noël pourvoyeur de tablettes et autres PC sous Windows 8 étant désormais rangé, Microsoft a revêtu, ce mardi 15 janvier, sa panoplie, plus austère, de fournisseur de cloud et d’applications en ligne.

Face à la montée en puissance des offres de cloud concurrentes, l’éditeur a battu le tambour pour montrer tous ses développements récents dans le domaine de l’administration et du développement. Il faut reconnaître que, l’an passé, le lancement de Windows Server 2012 « conçu pour le cloud » avait complètement été masqué par le lancement de Windows 8.

Cela explique l’emphase inhabituelle de l’éditeur pour présenter un Service Pack 1 (SP1), l’extension de System Center 2012, principale annonce de ce début d’année. Mais associé à une version améliorée de Windows Intune et au lancement de Windows Azure Services for Windows Server, l’ensemble permet de faire le point sur l’avancée de Microsoft dans ces trois domaines.

Windows Server 2012, System Center 2012 et son Service Pack 1 se présentent donc comme la solution miracle pour créer et administrer des clouds privés, publics et hybrides. L’évolution récente restera liée essentiellement aux évolutions des différents modules de System Center avec ce SP1. Il souligne le positionnement original de Microsoft autour des clouds hybrides : ses outils sont capables d’unir, en un seul système, des applications distantes d’hébergeurs et celles des serveurs locaux.

Montée en charge des machines virtuelles

L’évolution des fonctions d’administration de System Center (SC) tend surtout à le rapprocher de la gestion des machines virtuelles (VM) selon le mode utilisé par VMware et son fameux vSphere. Le module Virtual Machine Manager, inclus dans SC, devrait simplifier la virtualisation des tâches au travers du réseau et pouvoir faire cohabiter différents groupes d’applications et de configuration, une bonne économie pour les hébergeurs. La sauvegarde et la restauration de VM dans Data Protection Manager ont été renforcées et s’ouvriraient aussi aux VM du concurrent et ami, Citrix.

Avec sa nouvelle interface de programmation (service provider API), Microsoft va aussi simplifier la gestion des machines virtuelles et leur facturation. L’interface d’administration permet des diagnostics et des contrôles de performances des applications .Net et JEE. L’offre s’étend aussi à un service Azure appelé global monitor, destiné à surveiller les performances des applications du point de vue de l’utilisateur, un must lorsque votre hébergeur prétend offrir pour une application en location un niveau de performances garanti. L’ouverture à Visual Studio et Team Foundation Server devrait aussi faciliter la création d’applications en mode Saas (Software as a Service).

Administration des clouds

L’évolution des deux versions de System Center – Datacenter pour les clouds haute densité et Standard pour des clouds plus réduits – passe par un nouveau modèle de facturation, plus économique. On comptera encore la puissance par nombre de cœurs, mais deux par deux, en gros.

Avec la multiplication des processeurs multicœurs sur les serveurs de plus en plus multilames, les tarifs de System Center seraient devenus intolérables. Avec la version 2012, on retiendra surtout que les administrateurs pourront enfin distribuer des machines virtuelles, soit sur des serveurs locaux, soit sur des plates-formes hébergées sur Windows Azure ou même sur d’autres solutions concurrentes (Amazon, Rackspace ou autres).

Une intégration de systèmes hétérogènes

Rappelons que System Center 2012 intègre d’autres outils comme App Controller, Configuration Manager, Data Protection Manager, Endpoint Protection, Operations Manager et Service Manager, qui simplifie l’administration des applications distribuées. Le pack SP1 concerne aussi les dernières évolutions de SQL Server 2012 ouvertes au cloud.

Interrogé sur la présence d’outils de coordination assez similaires chez les constructeurs partenaires comme l’Orchestrator de HP, le responsable de l’offre System Center précise que Microsoft s’ouvrait aussi à l’administration de plates-formes hétérogènes, Linux compris.

Portefeuille logiciel de Microsoft

De ce point de vue, les annonces concernant l’administration des postes clients avec Windows Intune et Configuration Manager montrent que Microsoft reconnaît enfin parfaitement la prédominance de certains OS clients tels que l’iOS d’Apple) et Android de Google.

Avec les évolutions d’Intune, plus besoin d’un grand service informatique « micro ». Désormais, toutes les opérations de maintenance de PC s’effectuent à distance… enfin, pour ceux qui peuvent encore démarrer.

Troisième et dernier volet des annonces : Windows Azure Services for Windows Server. Comme son nom l’indique, cette solution réunit sur Windows Server les fonctions de distribution, d’administration et de partage que l’on trouvait dans l’environnement Azure. Rappelons, par exemple, qu’Azure prend en charge un modèle de déploiement qui permet de mettre à niveau une application sans aucune interruption.

ANALYSE. Faut-il vraiment parler de Cloud OS ?

Un OS pour le cloud peut-il exister, comme le prétend Microsoft ? Comment transformer un ensemble d’outils hétérogènes assemblés au fil de rachats et d’autres fruits de développements internes en un véritable ensemble cohérent ? C’est le pari de Microsoft, avec sa panoplie d’outils d’administration et de création de services.

Sur son blog, Michael Park, responsable du marketing de la division serveurs et outils, parle depuis l’an passé de cloud OS, dans la mesure où, comme un système d’exploitation classique, l’OS Cloud « made by Microsoft » serait apte à gérer matériels et logiciels.

Si l’expression prête à caution, la firme de Redmond devrait, sur la base des millions de serveurs gérés par Windows Server, réussir à séduire les développeurs d’applications. Mais Microsoft fait encore face dans les datacenters à des environnements de développement complètement gratuits et parfaitement intégrés à des OS d’une puissance phénoménale, capable de gérer des milliers de transactions à la seconde.

Autant Microsoft est incontournable dans les PME et sur les postes clients, autant il se heurte aux infrastructures logicielles de serveurs critiques qui, elles, ont fait leurs preuves depuis des lustres. De plus, les administrateurs Unix, Linux ou VMS n’ont pas forcément envie de repartir sur des bases inconnues, remettant en cause leurs compétences. Car le véritable investissement pour les hébergeurs sont dans le salaire et la sérénité de ceux qui maîtrisent les outils d’administration.

Si le souci de trouver un bon administrateur est en partie évacué dans les PME lorsqu’elles utilisent les applications en mode Saas, le problème reste toujours entier chez les hébergeurs et les grandes entreprises dotés de serveurs puissants. Mais la progression des plates-formes X86, la puissance croissante de ces serveurs et, surtout, la richesse des outils de développement profiteront à Microsoft, sans compter l’ouverture récente des offres aux outils open source.

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