Green IT
Pourquoi l’éco-conception doit devenir une priorité pour les ESN ?
Par La rédaction, publié le 20 août 2025
En 2025, malgré les alertes sur l’empreinte environnementale du numérique, l’éco-conception reste absente de la majorité des projets logiciels dans les ESN. Les ERP, CRM et solutions de gestion — pourtant au cœur des systèmes d’information — échappent encore aux référentiels existants, centrés sur les projets web. Il devient urgent de construire un cadre métier opérationnel, concret et partagé pour intégrer la sobriété numérique dans les pratiques quotidiennes.
De Grégory Levraut, Sponsor RSE, Chef de Projet & Architecte de Solution chez COSMO CONSULT
ERP, CRM, solutions de gestion : ces systèmes sont le cœur des infrastructures numériques. Pourtant, ils sont absents des référentiels d’éco-conception existants, majoritairement centrés sur les sites web et applications. Les entreprises de services numériques (ESN), pourtant en première ligne, manquent d’un cadre métier adapté, outillé et directement mobilisable pour agir efficacement.
Repenser la démarche environnementale
Aujourd’hui, les labels et audits ne suffisent plus. Pour devenir crédible, la démarche environnementale doit s’adosser à des critères objectifs : pertinence fonctionnelle, sobriété technique, mesure d’impact. Elle doit s’intégrer dans les phases amont des projets et concerner les métiers au quotidien, pas uniquement les DSI ou les équipes RSE.
Des bénéfices au-delà de l’écologie
Au-delà de la réduction des impacts, structurer l’éco-conception permet aussi d’optimiser les projets. Moins de développements inutiles, meilleure lisibilité des besoins, maîtrise des ressources : les gains sont multiples, tant pour les clients que pour les équipes internes. C’est un cercle vertueux où performance et responsabilité se rejoignent. Cette démarche améliore également la qualité des livrables et réduit les dettes techniques.
Vers un cadre commun et partagé
Face à ce vide méthodologique, des collectifs professionnels se mobilisent pour co-construire des référentiels spécifiques à l’intégration logicielle. Autour de grilles de lecture concrètes et libres, articulées autour de critères objectifs comme la priorité, la faisabilité ou l’impact écologique estimé. Parmi les recommandations souvent mises en avant : limiter le nombre de conteneurs, éviter les développements spécifiques superflus, mutualiser les briques fonctionnelles, simplifier les flux de données…
Intégrer l’éco-conception au cœur du numérique
L’éco-conception doit s’inviter là où se joue l’essentiel : au cœur des systèmes, dans les projets structurants, dans les pratiques des ESN. C’est à ce prix que le numérique pourra devenir un véritable allié de la transition écologique.
Il est temps de sortir l’éco-conception de la théorie pour l’ancrer dans les réalités des projets logiciels métiers. Les ESN ont un rôle clé à jouer pour faire émerger des pratiques numériques plus sobres, efficaces et durables. Ce changement ne pourra advenir que par la mutualisation des efforts, la création de référentiels partagés, et la mobilisation des acteurs du terrain. L’éco-conception n’est pas une option : c’est une exigence à ancrer dans l’ADN de toute société qui se veut numérique responsable.
COSMO CONSULT et le collectif Green IT, créent le premier référentiel d’éco-conception
Créé en 2025 par l’ESN lyonnaise COSMO CONSULT et le collectif Green IT, le premier référentiel d’éco-conception REIPRO (Référentiel d’Éco-conception pour l’Intégration de Progiciels) vise à combler un vide dans le secteur des ESN. Ce référentiel propose une grille de lecture opérationnelle de l’éco-conception appliquée aux projets logiciels métiers.
La première version, librement accessible sur GitHub (https://github.com/cnumr/best-practices-packaged-software), repose sur 15 fiches pratiques, chacune associée à une phase projet (développement, CI/CD, cycle de vie, etc.). Chaque fiche précise trois critères objectifs : priorité (de 1 à 5), facilité de mise en œuvre, impact écologique estimé.
Parmi les recommandations concrètes : limiter le nombre de conteneurs, éviter les développements spécifiques superflus ou encore optimiser la fréquence des builds. Une version enrichie du référentiel est prévue pour l’automne 2025.
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