GUIDES PRATIQUES

Tout savoir sur les futurs réseaux sans fil Gigabit Wi-Fi

Par La rédaction, publié le 30 janvier 2012

Le Wi-Fi à très haut débit, en cours de normalisation à l’IEEE, mobilise l’industrie des réseaux. Tour d’horizon de la technologie et de son potentiel.

Evolution des réseaux Wi-Fi vers le très haut débit, la future norme IEEE 802.11ac offrira des vitesses de transfert plus élevées (jusqu’à 1,3 gigabit/s et même plusieurs gigabit/s en théorie) que celles permises par l’actuelle norme 802.11n à haut débit. Prévue pour être rétrocompatible avec les réseaux Wi-Fi 802.11n existants, elle devrait se traduire par une première vague de produits commerciaux courant 2012, développés à partir des premières spécifications, en attendant que la future norme soit ratifiée par l’IEEE, en 2013.

1. Quelles spécifications, pour quelles performances ?

La prochaine norme pour les réseaux Wi-Fi à très haut débit a pour nom 802.11ac. Elle est en cours de définition à l’IEEE et prévoit l’usage de canaux de communication plus larges, de 80 et 160 MHz (contre 40 MHz pour le 802.11n), ce qui offre des taux de transfert allant jusqu’à 433 Mbit/s par antenne (contre 150 Mbit/s en 802.11n, par antenne). La promesse de la transmission au gigabit/s résulte d’un débit agrégé, issu de la transmission via des antennes multiples, de plusieurs (jusqu’à huit) flux spatiaux simultanés de données (un par antenne), contre quatre flux maximum en 802.11n. Le débit réel sera donc dépendant du nombre d’antennes utilisées de chaque côté de la transmission sans fil (client et borne Wi-Fi). Une connexion individuelle entre un point d’accès multi-antennes et un client doté d’une seule antenne pourra atteindre 433 Mbit/s avec un canal à 80 MHz ou beaucoup plus avec un canal à 160 MHz. Un point d’accès radio 802.11ac pourra émettre simultanément des flux de données à 433 Mbit/s ou 867 Mbit/s chacun, vers plusieurs clients. La future norme recourt aussi à la technologie dite de beamforming (littéralement : constitution de faisceaux) qui permet de cibler précisément les ondes à transmettre en direction des équipements desservis au lieu d’arroser la zone où ils se trouvent. Les spécifications n’ont été définies que dans la seule bande de fréquences 5 GHz, beaucoup moins sollicitée que la bande 2,4 GHz, mais avec une portée a priori inférieure.

Aujourd’hui, le groupe de travail ad hoc, au sein de l’IEEE, a achevé les spécifications dans la version 1.3. Une version 2.0  pourrait voir le jour courant 2012, avec pour objectif la ratification d’une norme courant 2013, au mieux. La lenteur du processus de normalisation devrait être compensée par l’action de l’alliance Wi-Fi. Pour la norme précédente 802.11n, cette association, réunissant les industriels américains du réseau, avait décerné un « label d’interopérabilité » aux produits conformes aux spécifiations 2.0 définies par l’IEEE, très proches de la norme définitive. Une fois la norme ratifiée en 2009, l’association a délivré un label 802.11n aux produits s’appuyant sur les spécifications normalisées. L’histoire pourrait bégayer avec un premier label d’interopérabilité 802.11ac (courant 2012 ?) pour valider les produits développés sur les spécifications actuelles.

Lors du salon CES 2012 de Las Vegas, Trendnet a présenté un premier routeur sans fil 802.11ac

En amont, les fabricants de composants sont les premiers à développer des circuits intégrés conformes aux premières spécifications. Lors du salon Consumer Electronics Show (CES) qui s’est tenu à Las Vegas début janvier 2012, on a pu voir des circuits intégrés (de marque Broadcom) et des routeurs (de marque Trendnet), compatibles avec les spécifications définies à ce jour par l’IEEE. Ces produits, s’ils ont le mérite de valider la processus d’industrialisation des composants, ne peuvent aujourd’hui prétendre à l’estampille propre aux produits normés. Les premiers produits disponibles en 2012 devraient être les routeurs Wi-Fi suivis à la fin de l’année par les premiers PC portables compatibles 802.11ac. Les points d’accès radio et les clients devraient suivre et apparaître sur le marché en 2013. Les premiers smartphones 802.11ac n’arriveront pas avant 2013 ou 2014, principalement à cause de la hausse potentielle de coûts que la mise en oeuvre de la norme pourrait induire. Il se murmure aussi que les prochains produits Apple (tablettes numériques, ordinateurs portables) pourraient accepter le futur standard 802.11ac.

Les points d’accès 802.11n existants ne pourront évoluer vers la future norme 802.11ac

Les spécifications 802.11ac ont pour objectif d’être rétrocompatibles avec les équipements radio Wi-Fi existants, avec les normes précédentes IEEE 802.11. Les clients actuels (PC portables, smartphones) 802.11a/b/g/n accéderont aux futurs points d’accès 802.11ac, qui seront capables de gérer les deux normes en même temps. En revanche, les circuits intégrés existants compatibles 802.11n ne pourront pas être mis à niveau pour gérer la norme 802.11ac, tant du côté des clients que des bornes. Pour bénéficier des très hauts débits promis par 802.11ac, il faudra acheter de nouveaux équipements.

En entreprise, se connecter avec son mobile est devenu une manière courante de travailler.

Si les grandes entreprises préféreront attendre l’avènement de la norme IEEE définitive, on peut d’ores et déjà anticiper que les réseaux 802.11ac faciliteront  l’échange de flux vidéo ou de fichiers informatiques volumineux. Cette technologie pourrait aussi remplacer, dans certains cas, les réseaux Ethernet filaires existants, pour la connexion de la plupart des postes de travail. Contrairement aux réseaux filaires qui lient l’utilisateur à une prise murale, le réseau sans fil haut débit offrira aux utilisateurs connectés un accès aux applications métier en toute liberté, depuis leur tablette, leur PC portables ou leur smartphone. Il est même envisageable de concevoir des espaces de travail entièrement dépourvus de câble Ethernet. Les premiers sites concernés par cette approche sont les petits bureaux ou agences délocalisés de grandes entreprise, où tous les terminaux et imprimantes, pourraient être connectés localement par un réseau privé radio 802.11ac, plutôt que par un réseau câblé.

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