Bernhard Isemann (ESA) : la donnée, entre souveraineté et résilience spatiale

Data / IA

Bernhard Isemann (ESA) : « La souveraineté passe aussi par la résilience »

Par La rédaction, publié le 10 octobre 2025

À l’occasion du salon Big Data & AI 2025 à Paris, IT for Business a rencontré acteurs, experts, DSI et utilisateurs de l’IA pour évoquer avec eux les usages et les défis de l’intelligence artificielle mais aussi comprendre comment celle-ci prend forme dans leurs organisations. L’opportunité de passer un moment avec Bernhard Isemann, Head of Data Factory à l’ESA (European Space Agency), pour échanger autour de la donnée, de la sécurité et de la souveraineté numérique appliquées à l’univers spatial européen.

Pour Bernhard Isemann, l’ESA est avant tout « la porte d’entrée de l’Europe vers l’espace ». L’agence conçoit et exploite satellites et lanceurs au nom des États membres, générant et traitant des volumes de données colossaux.
Mais au-delà des images ou mesures scientifiques issues de l’espace, son équipe gère surtout la donnée opérationnelle, celle « qui permet de piloter les satellites, de suivre leur état de santé et leur trajectoire, minute après minute ».
Cette gestion de flux massifs en provenance de 26 pays impose une vigilance constante : « Notre objectif est de comprendre chaque champ de donnée, depuis sa source jusqu’à son affichage dans un tableau de bord. Cette maîtrise de bout en bout est essentielle pour garantir la fiabilité et la conformité de nos opérations. »

L’Espace… le rêve passe aussi par la résilience

Au cœur de cette Data Factory européenne, la sécurité n’est pas qu’une exigence réglementaire, c’est une discipline quotidienne. « Chaque matin, mon équipe effectue des contrôles de cohérence et d’intégrité sur l’ensemble des données, » explique-t-il. Ces vérifications s’ajoutent à un cadre de cybersécurité “by design”, validé par les instances internes de l’agence, mais aussi à des tests d’intrusion volontaires : « Nous invitons des experts à tenter de pénétrer nos systèmes. C’est une façon d’apprendre et d’améliorer sans cesse notre dispositif. »

Mais l’entretien prend une dimension plus stratégique lorsque Bernhard Isemann aborde la question de la souveraineté. Dans un contexte de tensions géopolitiques et de dépendance accrue aux clouds américains, l’ESA réévalue sa dépendance au tout-cloud. « La souveraineté va de pair avec la résilience, » souligne-t-il. « Nous explorons désormais des solutions européennes, voire françaises, capables d’offrir des alternatives on-premises viables. »

C’est dans cet esprit que l’agence a choisi de collaborer avec Suadeo, une plateforme française de data management. « Suadeo répond à notre double exigence : gouvernance de bout en bout et capacités d’analyse IA sur site. »

Pour Bernhard Isemann, cette approche marque une évolution plus large : celle d’une Europe spatiale qui veut maîtriser ses infrastructures critiques, ses données et sa destinée numérique, sans jamais renoncer à l’innovation.

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