Build 2025 Partie 4, Windows à la fête

Dev

BUILD 2025 (4/4) : Windows se réinvente pour l’ère de l’IA agentique

Par Laurent Delattre, publié le 23 mai 2025

Oubliez l’interface : c’est sous le capot que Windows 11 prépare sa révolution IA agentique. Agents locaux, IA out-of-the-box et modèles sur mesure font des PC Windows un terrain de jeu inédit pour les développeurs en entreprise.

Tout au long de cette conférence BUILD 2025, Microsoft s’est évertuée à démontrer comment les agents IA allaient devenir des collaborateurs autonomes capables d’accomplir des tâches complexes et à fournir les outils nécessaires pour créer, piloter, sécuriser, orchestrer et exploiter le potentiel de ces agents.
Des annonces et des découvertes essentiellement Cloud que nous avons eu l’occasion d’explorer dans nos trois premières parties du compte rendu Build 2025, que nous vous invitons vivement à prendre le temps d’explorer :

BUILD 2025 (1/4) : L’agentification du travail selon Microsoft

BUILD 2025 (2/4) : Des usines à agents IA

BUILD 2025 (3/4) : Dev, Ops, Sécurité et conformité à l’ère agentique

Mais cette révolution des Agents IA ne se limite pas au cloud : elle s’étend désormais aux PC individuels, transformant chaque machine Windows en plateforme d’exécution pour des agents intelligents. Les cas d’usage se multiplient : agents capables d’éditer des vidéos en comprenant des instructions en langage naturel, assistants spécialisés dans des domaines métiers précis, ou encore agents de productivité personnelle gérant automatiquement des flux de travail complexes et pilotant le PC ou le Web à votre place.

Lors de la conférence Build 2025, Microsoft n’a pas dévoilé de refonte spectaculaire de l’interface Windows 11 ni d’évolution majeure de Copilot pour cette ère des agents IA. La firme de Redmond s’est concentrée sur les fondations techniques et les outils de développement, préparant méthodiquement le terrain pour une transformation profonde des expériences Windows à venir ultérieurement. Ces annonces techniques dessinent les contours d’un système d’exploitation repensé pour l’ère agentique, où chaque application pourra devenir intelligente et où les agents IA collaboreront de manière transparente.

Windows à l’ère des agents IA

La prochaine mise à jour de Windows 11 (25H2) nous promet un nouveau menu Démarrer et de nouvelles fonctionnalités dopées à l’IA. Mais c’est ailleurs que dans l’interface utilisateur qu’il faut aller chercher la capacité du futur Windows 11 à répondre aux enjeux des agents IA et de leur développement. Et Microsoft avait beaucoup de choses à annoncer aux devs de son écosystème :

Windows AI Foundry

Microsoft franchit une étape décisive avec le lancement de « Windows AI Foundry », successeur du « Windows Copilot Runtime » annoncé l’an dernier. Cette plateforme unifiée permet aux développeurs de sélectionner, optimiser, personnaliser et déployer des modèles d’IA directement sur les appareils Windows.

Windows AI Foundry, vise à donner aux développeurs les moyens de construire, d’affiner et d’exécuter des modèles d’IA directement sur les appareils Windows. Cette approche réduit la dépendance à une connectivité cloud constante, rendant le développement IA plus accessible et efficient sur les machines personnelles tout en permettant de satisfaire les cas d’usage les plus sensibles nécessitant une exécution locale pour un maximum de confidentialité, voire de conformité. Les scénarios Cloud et connectés sont néanmoins également pris en charge.
Dit autrement, cette plateforme unifiée – qui s’inspire en partie d’Azure AI Foundry – couvre l’intégralité du cycle de vie du développement IA : sélection des modèles, optimisation, personnalisation et déploiement, que ce soit en local ou dans le cloud. Microsoft construit ainsi un pont technologique entre Azure AI Foundry pour le cloud et les capacités d’exécution locale sur les PC Windows.

La rupture principale réside dans la simplification radicale du développement IA local. Auparavant, déployer un modèle sur PC nécessitait une expertise pointue en optimisation matérielle, la gestion manuelle des dépendances et des compromis constants entre performance et compatibilité. Windows AI Foundry élimine ces frictions en automatisant l’adaptation au matériel cible. L’optimisation multi-vendeurs distingue Windows AI Foundry des approches propriétaires. Que l’utilisateur dispose d’un GPU NVIDIA, d’un NPU Qualcomm ou d’un processeur Intel/AMD avec accélération IA, la plateforme exploite automatiquement les capacités disponibles. Cette approche inclusive maximise le retour sur investissement matériel existant.

L’une des grandes forces de Windows AI Foundry est non seulement de procurer aux développeurs des API simplifiées et standardisées mais aussi de leur donner accès à un large catalogue de modèles issus de Foundry Local (cf. plus loin), d’Ollama, NIMs, etc.

Au-delà du catalogue de modèles, Windows AI Foundry simplifie aussi la personnalisation des modèles. Cette dernière est en réalité le nerf de la guerre en entreprise. En utilisant de petits modèles simples à personnaliser, les entreprises bénéficient de modèles plus alignés sur leur métier, leur jargon, leur processus. Avec Windows AI foundry, les entreprises peuvent affiner des modèles avec leurs données propriétaires sans l’infrastructure massive traditionnellement requise. Un cabinet juridique peut créer un agent spécialisé dans son domaine, une entreprise industrielle peut développer un modèle comprenant son jargon technique spécifique, tout ça depuis un PC !

Windows AI Foundry propose deux grandes méthodes de personnalisation :

La première, LoRA, permet de finetuner un modèle de base – par exemple Phi Silica – à partir d’un petit ensemble de données privées. Ce finetuning s’effectue dans Azure, génère un adaptateur léger que l’on déploie ensuite sur le poste client, et améliore la qualité des réponses sans modifier les paramètres d’origine ni alourdir les temps d’inférence. Le tout s’intègre naturellement dans Visual Studio Code via l’AI Toolkit, de la définition du projet à la soumission du job.

La seconde approche, la génération augmentée par récupération (RAG), repose sur un pipeline complet d’indexation sémantique : on convertit documentation et FAQ en vecteurs, que le modèle peut interroger au moment de l’inférence, ce qui garantit des réponses à jour, spécifiques à un domaine, sans nécessiter de nouvelle phase d’entraînement. Cette technologie est déjà exploitée par des applications tierces, comme Filmora AI Mate, qui propose des effets vidéo vintage issus d’une recherche sémantique locale sur un Copilot+ PC.

Windows AI Foundry comporte différents modules mais repose essentiellement sur deux piliers : Windows ML et Foundry Local.

Windows ML

Windows ML est le moteur universel d’exécution d’inférence IA intégré à Windows, simplifiant le déploiement de modèles ONNX ou TensorFlow sur divers processeurs (CPU, GPU, NPU) sans nécessiter l’empaquetage de runtimes ou de pilotes spécifiques avec l’application.

Avec la nouvelle version lancée à Build 2025, Windows ML est aussi le moteur qui expose des API IA prêtes à l’emploi comme évoqué plus haut. Animées par les « inbox models » de Windows AI Foundry, ces API fournissent au cœur de Windows des tâches IA comme la synthèse et la réécriture de texte, la description d’images, l’OCR, la super-résolution d’images, la segmentation, le RAG, etc. En intégrant des API prêtes à l’emploi pour des tâches IA courantes, Windows ML standardise de fait la manière dont ces fonctions sont implémentées sur Windows. Cela encourage l’utilisation de capacités optimisées et intégrées plutôt que des développements spécifiques ou des bibliothèques tierces disparates. En outre, l’intégration de ces tâches IA courantes dans les applications Windows est grandement accélérée, ce qui peut réduire le temps et les coûts de développement, notamment dans les développements d’entreprise.

Azure AI Foundry Local

Azure AI Foundry Local, souvent appelé simplement Foundry Local, étend l’écosystème Azure AI Foundry jusqu’à l’appareil de l’utilisateur, sans nécessiter d’abonnement au cloud. Cette solution en préversion vous permet d’exécuter des modèles directement sur votre matériel — qu’il s’agisse de CPU, GPU ou NPU — tout en garantissant confidentialité et économies (car elle évite les coûts récurrents d’inférence dans le cloud).

Conçu comme un runtime unifié, Foundry Local repose sur ONNX Runtime pour sélectionner automatiquement la puce la plus adaptée et optimiser les performances sur Windows (grâce à Windows ML) et macOS (avec l’accélération Apple Silicon). Que vous construisiez une application embarquée, un agent intelligent local ou un prototype devant fonctionner hors ligne en environnement contraint, vous bénéficiez d’une CLI, d’un SDK et d’une API REST compatibles OpenAI qui simplifient l’intégration. Les développeurs ont accès à un catalogue de modèles optimisés, peuvent les tester localement et les intégrer via des commandes simples comme “foundry model list” ou “foundry model run”.

Bref, avec Azure AI Foundry Local, les développeurs peuvent tester, affiner et déployer des expériences génératives complexes tout en maintenant toutes les données et traitements sur leur poste. C’est une surcouche à Windows ML qui prodigue une expérience développeur plus avancée et gère le cycle de vie des modèles.

Windows va intégrer MCP

Le Model Context Protocol (MCP) est un protocole open source, introduit par Anthropic , conçu pour permettre aux agents IA, applications et services de partager des informations, d’accéder à des outils et d’exécuter des tâches de manière cohérente et sécurisée. Il est souvent décrit comme “l’USB-C des applications IA”.

À Build, Microsoft a annoncé que Windows 11 allait supporter nativement MCP, transformant ainsi le système d’exploitation en une plateforme “agentique”. Rappelons que Microsoft assure déjà un support étendu de MCP à travers ses plateformes et frameworks, incluant GitHub, Copilot Studio, Dynamics 365, Azure AI Foundry, Semantic Kernel et donc désormais… Windows 11. L’objectif est d’offrir un cadre standardisé pour que les agents IA se connectent aux applications Windows natives, permettant à ces dernières de participer de manière transparente aux interactions agentiques. Si les applications Windows peuvent exposer des fonctionnalités via des serveurs MCP, celles-ci deviennent effectivement des API pour les agents IA.

Cette intégration Windows est un atout notable pour les entreprises et leur DSI car elle permet à Microsoft d’implémenter des mesures de sécurité robustes au-dessus de MCP et de standardiser ces mesures : accès désactivé par défaut, communication via proxy, autorisation granulaire et registre central des serveurs MCP de confiance.

Des développeurs plus productifs

À chaque conférence Build, Microsoft explique aux développeurs que Windows est la plateforme de développement la plus universelle que l’on développe des back-ends sous Linux, des front-ends cross-plateformes ou des IA. Et chaque année Microsoft ajoute à Windows différents outils destinés à perfectionner et fluidifier l’expérience développeur. Et de façon assez amusante, la plupart de ces expériences ont souvent rapport avec les lignes de commandes et Windows Terminal. C’est une nouvelle fois essentiellement le cas, même si la première nouveauté est une pure expérience Windows.

Advanced Windows Settings est un signe positif

Anciennement connue sous le nom de « Dev Home », l’expérience utilisateur « Advanced Windows Settings » est une nouveauté Windows 11 qui centralise les paramètres avancés. Les développeurs et utilisateurs avancés accèdent facilement aux options de personnalisation : intégration GitHub dans l’Explorateur de fichiers, affichage des extensions et fichiers cachés, contrôle de version intégré.

Et si notre attention a été attirée par cette nouveauté, c’est essentiellement pour deux raisons qui devraient piquer la curiosité des DSI.
* Tout d’abord le composant système qui gère cette page est publié en open source sur GitHub par Microsoft (et mis à jour via Windows Store), ce qui n’est pas banal et démontre une volonté d’intégrer un peu plus les communautés Dev dans le développement de fonctions avancées de Windows.
* Ensuite, ce renommage traduit une volonté de toucher les « power users » au-delà des développeurs. Une façon pour Microsoft de reconnaître l’existence d’un segment croissant d’utilisateurs ayant besoin de plus de contrôle que le consommateur moyen, sans être nécessairement des développeurs professionnels. Une approche qui va exactement à l’opposé du design de départ de Windows 11 et son menu Démarrer bien trop simpliste. Et ça, c’est une bonne nouvelle.

WinGet se modernise

Winget, c’est le gestionnaire de paquets façon Linux de Windows 11. C’est en quelque sorte un « Windows Store » en lignes de commande. Il est très apprécié des développeurs parce qu’il permet d’installer et mettre à jour très rapidement des logiciels et surtout d’intégrer de telles opérations au sein de scripts.

À Build, Microsoft a annoncé une nouvelle fonctionnalité : WinGet Configuration permet désormais de capturer l’état complet d’un environnement de développement – applications, packages et configurations – dans un fichier unique. Les développeurs peuvent répliquer instantanément des environnements complexes avec une seule commande, adoptant les principes d’Infrastructure-as-Code pour les postes de travail. En substance, Microsoft rend beaucoup plus facile et rapide la préparation d’un PC Windows pour travailler, en particulier pour les développeurs et les utilisateurs avancés qui jonglent avec de nombreux outils.

Le retour inattendu d’Edit

Fut un temps éloigné, les ordinateurs fonctionnaient sous MS/DOS et entièrement en lignes de commande. Et ce système disposait d’une commande d’édition de fichiers textes dénommée « Edit », le bloc-notes Windows de l’époque en sorte. Et si bien des commandes MS/DOS ont survécu jusqu’à nous et sont accessibles depuis Windows Terminal, ce n’est pas le cas d’Edit.
Sauf que les développeurs continuent de passer l’essentiel de leur journée sur les lignes de commandes sous Windows Terminal. L’absence d’un éditeur CLI facilement accessible sur Windows était un point de friction mineur mais persistant.

Du coup, Microsoft lance « Edit on Windows », un nouvel éditeur de texte en ligne de commande, léger et open source. Cette nouveauté comble l’absence d’un éditeur en ligne de commande intégré dans les versions 64 bits de Windows. Il offre des fonctionnalités, telles que le support multi-fichiers, le retour à la ligne automatique, la recherche et le remplacement avancés avec prise en charge des expressions régulières, etc.
Bon, on connait des DSI qui meurent d’envie de l’essayer. Alors, ouvrez Terminal sous Windows 11, tapez la commande « winget install Microsoft.Edit », validez par [Entrée], attendez la fin de l’installation, fermez Terminal, relancer Terminal, taper « Edit » +  [Entrée]… TaaaDaaa… Edit is back !

React Native : un pont stratégique entre web et natif

React, la bibliothèque JavaScript de Meta pour construire des interfaces utilisateur, est devenue incontournable dans le développement web moderne. Son architecture basée sur des composants réutilisables et son système de DOM virtuel ont révolutionné la création d’applications web interactives.

Sous Windows, React joue un rôle croissant dans la modernisation des applications. Microsoft l’utilise extensivement dans ses propres produits et le supporte nativement dans ses outils de développement. React Native étend cette approche aux applications natives, permettant aux développeurs JavaScript de créer des applications Windows véritables.

À Build, Microsoft a annoncé le support par défaut de la « New Architecture » dans React Native for Windows v0.80. Cette nouvelle architecture améliore drastiquement les performances et permet l’utilisation des fonctionnalités React modernes. L’intégration avec Windows App SDK et WinUI3 offre aux applications React Native l’accès aux dernières capacités Windows, incluant les nouvelles API IA.

L’information est plus importante qu’il n’y paraît. Le soin apporté par Microsoft dans l’implémentation de React Native traduit une volonté de revitaliser le développement Windows et d’améliorer l’attractivité d’une jeune génération de Devs plus habituées à JavaScript et aux technologies Web qu’aux frameworks Windows. Et pour les DSI, ce support étendu de React Native dans Windows permet une mutualisation des compétences entre développement web et desktop, une réduction des coûts de développement multi-plateformes, et l’accès à un vaste écosystème de développeurs JavaScript. Les équipes peuvent désormais créer des applications Windows performantes sans investir dans des compétences C++ ou C# spécialisées Windows (Win32, WPF, UWP…).

WSL passe en open source : une ouverture historique ?

Le Windows Subsystem for Linux, lancé en 2016, a transformé Windows en plateforme de développement polyvalente. D’abord limité à une traduction des appels système Linux (WSL1), il a évolué vers une virtualisation légère avec un vrai noyau Linux (WSL2), offrant une compatibilité quasi-parfaite avec les outils Linux y compris les applications graphiques.

À Build, Microsoft a un peu étonné tout le monde en annonçant la publication en open-source de WSL ! Les développeurs réclamaient une telle ouverture depuis 2016 ! Et ils ont enfin été entendus.

WSL vient donc rejoindre une liste qui ne cesse de s’allonger de composants Windows publiés en open source : .NET, PowerShell, Windows Terminal, PowerToys, Windows Calculator, Visual Studio Code et maintenant l’essentiel d’Advanced Windows Settings. Le code WSL est disponible sur GitHub, incluant les exécutables en ligne de commande, le service WSL, les processus init/daemon Linux et le partage de fichiers plan9.

Cette ouverture va permettre à la communauté de contribuer directement à l’évolution de WSL, accélérant l’innovation et les corrections de bugs. Certains espèrent que cette couche « Linux » au cœur de Windows va ainsi se démocratiser un peu plus, au-delà de l’audience « développeurs » pour laquelle elle a été conçue.

Le Windows Store s’ouvre encore un peu plus

Le magasin applicatif de Windows, né avec Windows 8, est plutôt mal aimé. Pourtant, celui-ci n’a plus grand-chose avec ce qu’il était il y a encore 3 ans. Il s’est beaucoup modernisé et s’est surtout ouvert à tous les types d’applications Windows y compris celles basées sur les anciennes technologies Windows.

Et l’app store de Windows devrait continuer de s’enrichir et d’accueillir plus d’applications encore dans les prochains mois. Microsoft supprime en effet les dernières barrières à l’entrée de son Store. L’inscription devient gratuite pour les développeurs individuels, sans exigence de carte de crédit – une première mondiale parmi les stores d’applications majeurs. Cette démocratisation vise clairement à augmenter le volume et la diversité des applications disponibles.

La certification des applications devient aussi plus transparente avec des rapports exploitables guidant les développeurs vers la conformité. Le processus s’accélère grâce à des contrôles automatisés et des retours plus précis sur les points de blocage.

Mais l’innovation majeure réside dans l’annonce d’un « Web Installer » pour les applications Win32. Les utilisateurs peuvent installer des applications historiques directement depuis n’importe quel navigateur, même sur des machines d’entreprise où le Microsoft Store est désactivé. Les développeurs génèrent simplement un lien d’installation via le Microsoft Store Badge Generator. Avec le support Win32, les développeurs n’ont plus à réaliser le reconditionnement de leurs logiciels en MSIX. Voilà qui retire le principal frein qui empêchait bien des développeurs de lister leur application dans Windows Store.

Par ailleurs, la découvrabilité s’améliore avec l’intégration du catalogue du Store dans la recherche Windows et une meilleure visibilité dans le Store. Les applications peuvent désormais afficher leur date de dernière mise à jour, répondant à une demande récurrente de la communauté.

Enfin de nouveaux rapports d’analyse fournissent des métriques détaillées : taux de réussite des installations, tendances d’abandon, taux de plantage et de blocage par version et architecture. Ces données vont enfin permettre aux développeurs d’entreprise de monitorer précisément la santé de leurs applications internes distribuées via le Store.

Windows à l’heure du chiffrement Post-Quantique

La menace quantique n’est plus théorique. Les ordinateurs quantiques futurs pourront briser les algorithmes cryptographiques actuels, compromettant rétroactivement tous les jeux de données interceptés aujourd’hui – le scénario redouté du “récolter maintenant, déchiffrer plus tard”. Les données sensibles à longue durée de vie deviennent particulièrement vulnérables.

Microsoft intègre proactivement les algorithmes post-quantiques dans Windows. Les Insiders accèdent déjà aux implémentations ML-KEM (Module-Lattice based Key Encapsulation Mechanism) et ML-DSA (Digital Signature Algorithm) via les API CNG et les fonctions de certificats. Ces algorithmes, approuvés par le NIST, résistent aux attaques quantiques tout en restant utilisables sur le matériel actuel.

L’approche hybride préconisée par Microsoft combine méthodes classiques et quantiquement sûres, reconnaissant les compromis de performance et l’évolution continue des standards. Parallèlement, l’extension à Active Directory Certificate Services prépare la sécurisation des communications internes d’entreprise contre les futures menaces quantiques.

Pour les DSI et RSSI, cette intégration native facilite l’expérimentation et la planification de la migration PQC. Les équipes peuvent commencer à inventorier leurs actifs chiffrés, évaluer leur crypto-agilité et tester l’impact sur les performances. La disponibilité simultanée pour Windows et Linux via SymCrypt-OpenSSL assure une transition cohérente sur l’ensemble du parc informatique.

On le voit, même si beaucoup d’utilisateurs reprochent à Microsoft de ne plus porter à Windows autant d’attention qu’autrefois, l’éditeur est très loin d’abandonner son système. Une nouvelle stratégie émerge cherchant à relancer l’engouement pour Windows grâce à l’IA agentique mais aussi en prenant plus en compte les besoins et désirs des « Power Users », en ouvrant aux communautés de plus en plus de composantes du système, en démocratisant l’accès du Windows Store à tous les développeurs et en tentant de séduire la jeune génération de développeurs. Tout ceci est plutôt de bon augure et probablement rassurant pour les DSI qui s’interrogent sur la pertinence d’une migration Windows 11 à la veille de la fin de vie de Windows 10…


À LIRE AUSSI :

À LIRE AUSSI :

À LIRE AUSSI :

Dans l'actualité

Verified by MonsterInsights