Data / IA
Docloop joue en pivot de la digitalisation de la supply chain
Par Alain Clapaud, publié le 15 avril 2024
Le secteur du transport international reste le royaume du papier. Les efforts de standardisation et les normes d’échanges ont toujours échoué à dématérialiser les flux de documents qui suivent les containers. Pour avancer, Docloop propose sa plateforme d’interopérabilité pour les échanges dans le transport et la logistique.
Chaque année, 800 millions de containers 20 pieds (les plus fréquents) sont transportés d’un continent à l’autre par une flotte d’environ 5 400 porte-containers. Avec en moyenne 30 pages de documents par unité, éditées à un point ou à un autre de la supply chain, c’est un déluge de papier à dématérialiser. La proposition de valeur de Docloop consiste à proposer aux acteurs de la chaîne logistique une plateforme digitale qui va prendre en charge l’ensemble des documents échangés, les dématérialiser et les injecter dans les systèmes informatiques de chacun d’entre eux. « En moyenne, ces documents sont échangés par une centaine d’acteurs centrés autour d’un transitaire, explique Aymeric Le Page, cofondateur et CEO de Docloop. Celui-ci doit en effet interagir avec les transporteurs du pays de départ, les services de douanes, les autorités en charge du phytosanitaire, des produits dangereux, le transporteur maritime ou aérien. Puis viennent les formalités exigées par les ports, puis les douanes à nouveau, les transporteurs, les entrepôts régionaux et locaux… »

Il n’existe pas de standard mondial pour tous ces échanges, mais de multiples règles nationales ou régionales. « Des acteurs du marché ont tenté de mettre en place des solutions, sans succès », ajoute le CEO. Par ailleurs, même s’il existe des systèmes d’EDI et des API, bon nombre se contentent encore d’envois de PDF non structurés qui imposent des ressaisies, donc des coûts et des délais supplémentaires, sans compter les problèmes de qualité des données liés aux erreurs de saisie.
Docloop propose de faire dialoguer les standards
Docloop a donc choisi de se positionner en tant que plateforme neutre, sollicitée par les acteurs de la supply chain pour dématérialiser leurs documents et faire dialoguer les standards. Elle apporte un service d’extraction des données des documents, mais se pose surtout comme plateforme d’interopérabilité avec des interfaces pour les logiciels mis en œuvre dans la filière. La plateforme supporte les formats les plus divers, depuis Microsoft Excel jusqu’aux solutions métiers comme Cargowise, Aeolus de Log system, le TMS d’Eureka Technology et Akanea, un éditeur avec lequel la start-up a signé un accord de partenariat pour simplifier la saisie des déclarations douanières.
L’IA générative au secours de la fiabilité
Docloop met en œuvre divers algorithmes d’IA, avec du machine learning, du deep learning et de la théorie des graphes. « Il est facile de lire des données dans l’en-tête ou le pied de page d’une facture, ou d’un bon de transport, le document délivré par le transporteur à l’exportateur dans le transport maritime, etc. Mais tous les documents ne sont pas formatés. Il est beaucoup plus complexe d’extraire des données non structurées au sein d’une packing list [document détaillant les articles contenus dans un conteneur, NDLR] de 40 pages par exemple. Les éléments sont listés les uns derrière les autres, avec de trois à quatre lignes par item. C’est extrêmement difficile de les extraire pour les transmettre aux différents systèmes. » Mais dernièrement, l’IA générative est venue en renfort afin d’accroître la fiabilité de la lecture des adresses dans toutes les langues. Une nouvelle approche qui permet à Docloop d’atteindre un taux de fiabilité de lecture de 100 %, y compris sur des adresses chinoises.
LE PITCH
Aymeric Le Page
cofondateur et CEO de Docloop
« Beaucoup de petits acteurs de la supply chain n’ont pas encore compris l’intérêt de passer de l’EDI à l’API et du document à la data. L’IA générative va nous permettre de nous focaliser sur celle-ci et de faire fi du document en lui-même. »
L’ENTREPRISE
CRÉATION : 2022
SIÈGE : Marseille
EFFECTIF : 10 collaborateurs
FINANCEMENT : MGI, Flying Rhino, Selego, Ademe (Lauréat PIA 4.0 pour France 2030)
RÉFÉRENCES : Technotrans, AGL
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