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Fabrice Coquio (Digital Realty) : « L’Europe doit comprendre les enjeux fondamentaux des infrastructures numériques et agir rapidement. »
Par Laurent Delattre, publié le 24 janvier 2025
Réduction de l’empreinte du numérique, une connectivité inflationniste avec le cloud, l’IA et les contenus multimédias, nécessité de concilier sécurité et productivité, une conformité toujours plus compliquée à assurer, des coûts à garder maîtrisés… Les défis des DSI en 2025 ne sont pas simples. Pour les évoquer, Fabrice Coquio, DG de Digital Realty France est notre invité de la semaine.
Fondée en 2004, Digital Realty est une entreprise américaine spécialisée dans la gestion de centres de données, offrant des services de colocation et d’interconnexion à l’échelle mondiale. Depuis sa création, l’entreprise a connu une croissance significative, notamment par des acquisitions stratégiques telles que Telx en 2015 et DuPont Fabros Technology en 2017, renforçant ainsi sa position sur le marché des centres de données. En 2019, l’entreprise change encore de dimension en absorbant un acteur majeur du marché : Interxion.
L’entreprise propose des infrastructures de centres de données robustes et sécurisées, adaptées aux exigences actuelles en matière de transformation numérique. Son engagement envers la durabilité et l’efficacité énergétique répond aux préoccupations croissantes des entreprises en matière de responsabilité environnementale. Sa forte présence sur les Hubs parisiens et le Hub fondamental de Marseille en font un partenaire clé des entreprises françaises.
Fabrice Coquio, Directeur Général de Digital Realty France, est l’invité de Guy Hervier. L’occasion d’éclairer les défis 2025 des DSI mais aussi de la France et de l’Europe dans le numérique et l’IA avec le regard d’un partenaire très ancré dans les préoccupations de connectivité, de cybersécurité et de numérique responsable des dirigeants du numérique.
Notre invité explique ainsi que Digital Realty est un acteur mondial du data center, avec une capitalisation boursière de 63 milliards de dollars, deux fois et demi celle d’Orange. Il souligne l’importance croissante des investissements dans les infrastructures numériques, avec des campus gigantesques pouvant atteindre « 100, 200 ou même 300 mégawatts ». Ces investissements reflètent la nécessité pour les entreprises de s’adapter aux exigences du cloud, de l’intelligence artificielle et du HPC (High Performance Computing).
Concernant la position de l’Europe, il avertit que « la bataille sur les infrastructures stratégiques est terminée. La domination américaine est établie, notamment avec des investissements annuels de plus de 100 milliards de dollars par des géants comme AWS et Microsoft, contre des montants bien inférieurs en Europe ». Cependant, il reste optimiste sur les opportunités dans des secteurs connexes, comme l’innovation ou les applications de niveau supérieur.
Marseille, en particulier, joue un rôle stratégique dans la connectivité mondiale : « En 2024, Marseille est devenu le 6ᵉ hub mondial en volume de données échangées, dépassant même Hong Kong ». Ce succès s’explique par sa position géographique unique et par l’effort de Digital Realty pour transformer la ville en un « centre logistique de la data », capable de connecter plus de 5,5 milliards de personnes. « Nous contrôlons 99,4 % du marché de Marseille, qui connecte aujourd’hui plus de 5,5 milliards de personnes » rappelle notre invité.
L’occasion de revenir également sur les défis de l’IA en termes de consommation énergétique et d’empreinte carbone mais également en termes de stratégie géopolitique avec les récentes annonces de Donald Trump.
Enfin, il met en avant les efforts de l’entreprise en matière de durabilité : « 100 % de nos activités en Europe sont garanties en énergie verte. En France, nous avons atteint la neutralité carbone en 2020 sur les scopes 1 et 2 ». Cela montre l’engagement de Digital Realty envers un numérique responsable mais aussi à quel point c’est une priorité pour ses clients.
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