

Data / IA
IA : 47% des salariés qui l’utilisent disent déjà gagner plus d’une heure par jour
Par La rédaction, publié le 20 octobre 2025
La généralisation de l’IA transforme la productivité et la culture des organisations, mais son appropriation demeure incomplète. Pour franchir un cap, les entreprises vont devoir conjuguer investissement humain, cadre technologique sûr et engagement managérial.
Par Antoine Gourévitch, Directeur associé senior, BCG,
et Gildas Bouteiller, Directeur associé, BCG.
Le virage de l’intelligence artificielle est pris. Cette technologie s’est imposée dans le quotidien des entreprises, où près des trois quarts des dirigeants, des managers et des employés exerçant des fonctions administratives déclarent l’utiliser plusieurs fois par semaine d’après une récente étude du Boston Consulting Group. Environ un sur deux estime gagner ainsi plus d’une heure de travail par jour. Tant et si bien que la confiance s’installe : entre 2018 et 2025, elle a gagné 19 points.
Ces chiffres masquent toutefois une réalité contrastée. Seuls 51 % des employés assurant des fonctions opérationnelles déclarent faire un usage régulier de l’IA, révélant une adoption à deux vitesses de cette technologie. Par ailleurs, les pays du Sud démontrent des taux d’adoption plus élevés, Inde en tête. Ce dernier dénombre 92 % d’utilisateurs réguliers dans les entreprises.
Comment tenter de réduire ces fractures ? Pour dépasser le stade de la curiosité technologique et enclencher une adoption durable de l’IA, il faut jouer sur trois leviers.
Le premier est l’investissement dans la formation des salariés. Aujourd’hui, seuls 36 % d’entre eux estiment avoir reçu un entraînement suffisant. Pour faire la différence, une large majorité considère qu’il faut au moins cinq heures d’enseignement par un formateur en présentiel, assorties d’un coaching.
Le deuxième levier, c’est l’accès aux bons outils. 54 % des employés affirment qu’ils utiliseraient l’IA même si elle n’était pas autorisée par leur entreprise. Une transgression, dite « shadow AI », que les plus jeunes n’hésitent pas à revendiquer plus ouvertement que leurs aînés. Pour éviter la frustration, les failles de sécurité et des efforts fragmentés, la mise en place dans un cadre clair et commun de solutions fiables et adaptées aux usages s’impose comme une nécessité.
Enfin, le troisième et dernier levier est la mobilisation des dirigeants. Alors que seulement 25 % des salariés estiment être suffisamment soutenus par leur management, l’implication active de la hiérarchie permet d’embarquer toute une équipe, en donnant l’exemple, en partageant les cas d’usage et en fixant des objectifs réalistes.
Au-delà d’une action sur les ressources humaines, les entreprises doivent aussi passer à la vitesse supérieure au niveau de leurs moyens et de leur transformation pour parvenir à créer de la valeur grâce à l’IA. Par exemple, malgré leur évident potentiel, les agents d’IA ne sont encore que peu répandus. 13 % seulement des salariés observent leur intégration dans leur quotidien professionnel. Pour 56 % d’entre eux, ils ne sont encore déployés que de manière expérimentale. Plus largement, l’exploitation optimale de ces outils numériques implique une refonte complète des processus. Celle-ci repose notamment sur une meilleure collaboration entre les individus et les machines.
Si l’adoption de l’IA est bien en cours, l’enjeu pour les entreprises est de comprendre d’où vient sa véritable puissance et comment l’exploiter au mieux. Ce ne sont donc pas tant les pionniers que ceux qui s’engageront dans une transformation profonde, permettant de travailler de manière plus intelligente, qui tireront leur épingle du jeu.
À LIRE AUSSI :

À LIRE AUSSI :
